Aimer,
Aimer est un verbe très beau mais seulement quand il est conjugué au présent.
Car quand il est conjugué au passé, il fait mal.
Et conjugué au futur, il fait rêver.
J'ai lu ça un jour sans vraiment comprendre le sens de ses mots.
Vous savez...
La première fois que j'ai pleuré en étant consciente, j'ai senti un liquide coulé de mes yeux jusqu'à mes joues, puis la même action se répétait sans arrêt. Plus ça continuait plus j'avais mal au cœur, je sentais quelques chose se resserrer autour.
Je ne comprenais pas; les larmes semblaient si légères, pourtant elles me paraissaient si lourdes.Puis en entendant mes cris résonner, j'ai compris que ce qui les rendait lourdes, c'étaient les sentiments qu'elles renfermait.
C'est comme ci j'appelais à l'aide, mais j'avais l'impression que personne ne m'entendait.
Je me souviens de ce jour où j'ai pleuré pour la première fois. Je suis rentré plutôt que prévu de l'école, je savais qu'il n'y aurait personne à maison comme toujours. Mais ce jour là rien ne s'est passé comme d'habitude. J'ai entendu du bruit à l'étage, alors je suis monté pour vérifier qu'il n'y avait personne et j'ai trouvé ma mère en train de rassembler ses affaires précipitamment.
- Maman? Qu'est-ce que tu fais ?
MAMAN : Je vais en voyage.
Je sentais qu'elle me mentait, elle avait les larmes aux yeux et ses mains tremblaient.
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Je suis resté là, à la regarder boucler sa valise et à sortir ses affaires pour les ranger dans la voiture. Après avoir terminé, elle est venue vers moi, m'a serrée dans ses bras en pleurant, puis m'a chuchoté à l'oreille.
MAMAN : Alix prends soin de toi. Ne te bagarres pas, soit une bonne fille.
Je n'avais rien compris, j'étais encore jeune, je ne savais pas. Alors je suis resté là sans rien dire en la regardant partir. Après avoir passé quelques minutes à contempler le chemin qu'elle avait emprunté pour partir,je suis rentré à la maison, j'avais faim mais il n'y avait rien à manger.
La nuit tombait lorsque mon père est rentré. Ilest monté à l'étage sansme jeter un regard, puis des bruits d'objets se brisant ont commencé à résonner dans la maison. J'étais effrayé, mais je suis quand même monté. En voyant mon père assis par terre, les mains sur la tête, je n'ai pas pu entrer. Puis, son téléphone a commencé à sonner, et il criait tellement fort que je ne pouvais pas comprendre ce qu'il disait.
PAPA : Elle n'a pas honte d'abandonner sa propre fille, elle a quitté le pays?!!!
C'est en entendant ces mots que j'ai compris que maman m'avait abandonné et qu'elle ne reviendrait plus.
C'est à ce moment que la bulle qui me protégeait de la réalité a éclaté, me laissant à la merci de ses souffrances.
C'est à ce moment que j'ai coulé mes premières larmes.
