Chapitre 1

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Un jeune garçon aux cheveux bruns et aux yeux bleu nuit, âgé d'une dizaine d'années, court dans la forêt. Échappant à la vigilance de ses parents.

- Bronte ! Revient immédiatement ici ! S'exclame le père de ce dernier.

Ce dernier n'en a pas l'intention et accélère. Grimpant, sautant, chutant. Essoufflé, il s'assit au pied d'un grand chêne en souriant. Oh non, il n'a pas envie d'aller à l'école. Juste être libre comme l'air. Il était fier d'avoir réussi à échapper à ses parents.

Il appuie sa tête contre l'arbre, portant ses yeux sur le ciel dégagé.

- Une belle journée, il serait dommage de la gâcher. Déclare l'enfant en se redressant. Ce dernier reprend sa route.

Après quelques minutes, il parvient à la lisière de la forêt. Il n'était jamais allé plus loin. En effet, la forêt était le territoire des êtres comme lui, doté de magie et de talent. Au-delà de la lisière, se trouvait le monde des humains. Les habitants de la région appelaient cet endroit la terre du seigneur Elmswood. On dit de ce dernier qu'il est bon et généreux, grâce à lui, la paix s'est installée.

Le garçon, poussé par la curiosité de découvrir les environs s'avance en direction de la colline, qu'il parcourt rapidement arrivé en haut, il remarque un village en contrebas et à seulement quelques kilomètres, peut être cinq ou quatre se dresse fièrement un château. Le château du seigneur Elmswood, pense l'enfant.

Le clocher au centre se met à sonner, quelque chose se prépare. Une musique joyeuse s'élève, on peut entendre des cris, des rires et une fine odeur d'épices s'élève tranquillement venant frétiller de plaisir le nez du garçonnet.

Il descend la colline et se laisse porter par sa curiosité à travers des ruelles animées.

C'est jour de fête.

Qu'est-ce que les humains pouvaient bien fêter ? Se demande-t-il. Il entre au cœur du village, toutes sortes de stands avaient été montés, offrant un dédale de couleur éclatante.

De l'encens, des fleurs, des épices, des étoffes, des fourrures, toutes sortes de plats, des épées étincelantes au pommeau d'or et de rubis, des bijoux brillants comme les étoiles.

Les humains criaient à droite et à gauche. La musique s'élève, des humains dansent. Les femmes rient, certaines chantent, les hommes jouent de tout type d'instruments de la harpe, du luth, du tympanon, de la flûte, du cor, du cornet, du hautbois, de la trompette.

Le jeune garçon est étonné de voir autant de vie, ce n'est pas chez les elfes qu'on trouverait une telle agitation, du moins légèrement lors des festivals des solstices.

Des enfants s'amusent à imiter les chevaliers, des petites filles s'amusent à se tresser les cheveux et à les décorer de fleurs des champs : pâquerettes, boutons d'or, pissenlits, bourraches, mauves, chicorées sauvages, nigelle de Damas et autres fleurs odorantes.

Bronte perd son regard sur les différents stands. Il s'étonne de choses qu'il n'avait auparavant jamais vu. En effet, ce n'était pas souvent qu'il sortait de chez lui, du moins il sortait. . . Pour aller à l'école, ou parfois pour accompagner son père à Eternelia.

Il trouve bien plus amusant de rêvasser, de s'échapper et de sécher les cours. Il fait enrager ses pauvres parents bien qu'il soit un très bon élève, et qu'il connaisse sur le bout des doigts les ouvrages que propose la bibliothèque familiale.

Il s'arrête devant un stand, une femme vend des pâtisseries. Il regarde avec envie une tarte au massepain, toute dorée, décorée de petites fleurs violettes.

- Dis-moi, tu veux goûter mon petit ? Demande cette dernière.

Bronte ne répond pas intimidé, il n'avait jamais parlé aux humains, il se contenta de hocher de la tête rapidement. La femme lui coupe une part et lui tend le morceau.

- Merci. Murmure le garçon.

- Je t'en prie.

Il reprend sa route, croquant dans le gâteau. C'était bon, mais pas autant que les Tintamels et les éclaterolles de sa mère. Il y a un goût doux de miel et d'amande.

Il s'assoit au bord de la fontaine et observe les humains dans leurs accoutrements colorés de fêtes.

- Le seigneur arrive ! Le Seigneur arrive ! S'exclame un homme.

Tout le monde se regroupe alors, Bronte voit alors arriver un homme à l'apparence imposante, richement vêtue sur sa monture à la robe caramel, il a de longs cheveux blonds et des yeux noisette. Des chevaliers vêtus d'une belle armure argenté le précède, ils portent les emblèmes du seigneur, un lys doré sur fond vert, entouré d'un aspic doré et noir. Il descend de son destrier et un écuyer vient se charger de lui. Le seigneur Elmswood salue les humains.

Ce n'est pas le conseil elfique qui se mêlerait à la population, pense le jeune homme. Il décide de poursuivre sa promenade. Le nez en l'air, il ne fait pas attention où il va et accroche une personne.

- Je suis désolé ! S'exclame-t-il immédiatement en croisant le regard émeraude d'une jeune fille à la chevelure ébène.

- Ce n'est pas grave, je ne faisais pas attention non plus.

La fille continue son chemin, Bronte la regarde s'enfoncer dans la foule et disparaître dans l'amas de couleur.

C'est une histoire d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant