copine • plk

7.

« Tu serais d'accord que Suzy vienne un week-end ?

J'avais lâché ça timidement, entre deux bouchées de céréales, alors que mon père s'apprêtait à ouvrir la porte d'entrée. J'entamais une nouvelle stratégie et j'étais persuadée que si ma meilleure amie venait ici, il serait plus simple pour moi de déceler les mystères qui entachaient ma relation avec mon père. Suzy fonçait dans le tas comme moi mais en pire, et je savais que pour moi, elle serait prête à faire n'importe quoi. Alors il était évident que j'avais besoin d'elle pour recréer un lien avec Henry.

— Oui, bien sûr, avec plaisir ! Vois avec elle quand est-ce qu'elle est dispo et tiens-moi au courant.

Je retins mon cri de joie en avalant une nouvelle bouchée puis je me jetai sur mon téléphone pour envoyer un message à ma meilleure amie. J'avais trop hâte de la revoir ! Et puis, elle pourrait rencontrer Mathieu aussi. Je crois que je l'aimais bien ce mec malgré qu'il me volait mon daron sans scrupule, donc j'avais envie de savoir ce qu'elle pensait de lui.

— Je vais au garage. Tu vas travailler à l'accueil avec Inès alors ?

J'hochai la tête, la bouche pleine. Bon, la mécanique était bien plus simple lorsque j'étais petite alors je me rendais à l'évidence qu'il fallait que je trouve une alternative. J'avais quand même envie de rester travailler au garage donc mon père m'avait proposé de gérer le standard avec Inès. Au moins, chaque jour était différent au garage, je n'avais pas le temps de me lasser.

— Je pars dans dix minutes. »

• • •

La matinée passa rapidement mais j'avais le cerveau en compote. Inès m'avait tellement donné de travail que je n'avais pas eu le temps de respirer deux secondes jusqu'à la pause du midi. Je crois qu'elle essayait de me faire comprendre que ce n'était pas parce que j'étais la fille d'Henry que j'allais me la couler douce. En vrai, je comprenais mais je petais quand même le seum. Du coup, à la pause du midi j'avais juste envie de faire une sieste. Je sortis mon téléphone de ma poche, là où il était resté bien au chaud depuis que j'étais arrivée au garage puis découvris un message de Mathieu.

« Tu taffes pas auj ? »

Ok, peut-être que je souriais un peu. Et alors ? J'avais manqué à monsieur Pruski, c'était presque difficile à croire.

« Si, pourquoi ? »
« Mdr tu te fous de moi ? Je t'ai pas vu. »
« T'as pas assez regardé c'est tout. Je te manque ? »
« Mais alors toi... c'est juste que j'ai donné à graille à Quasimodo mais il mange rien, je capte pas. Tu veux pas aller t'assurer qu'il soit vivant ? »

Je pouffai de rire. Ça serait exagéré de dire que Mathieu avait adopté Quasimodo mais en tout cas, ils cohabitaient plutôt bien à l'étage. Ça tombait bien finalement car je comptais justement me rendre dans le grenier pour squatter le clic-clac. J'avais la tête en vrac avec tous les appels et la paperasse.

« Esme à la rescousse !!!!!!!!!!! »

Je gambadai jusqu'aux escaliers.

« ! Je crois t'en as oublié un. »

Je pouffais de rire tout en grimpant les escaliers 2 par 2.

« Ah ouais c'est moi je te fais rire ? Se moqua Mathieu
— Alors, pas du tout, démentis-je

Il leva les yeux au ciel me faisant bien comprendre qu'il ne me croyait pas. Je l'ignorai et m'avançai vers le terrarium dans lequel vivait Quasimodo. Je mis du temps à le repérer, puisqu'il était bien dissimulé parmi les petits branchages.