6 - the favorite one

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Un chapitre de transition un peu plus court aujourd'hui et ça devrait aussi être le cas demain. J'espère que ça vous plaira tout de même.

no songs today tho.

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Ce qui avait semblé être une erreur, un accident crée par les circonstances, devint une habitude. La première semaine, Aegon avait entièrement disparu, faisant le malheur des taverniers et autres vendeurs de Culciper. Après tout, le prince était un excellent client, achetant plus qu'il ne consommait, payant en excès, parfois plusieurs fois dans la même journée. Mais pendant sept jours, personne n'eut le plaisir de voir la blondeur argenté de ses cheveux et ce terrible sourire plein d'une certaine méchanceté qui flottait sur son visage. Un masque certes, mais un masque cruel. Certains se réjouirent même de sa probable mort, quelque part dans les sombres allées de la ville qu'il aimait tant fréquentée. Tout les violents plaisirs rencontraient une violente fin.

Puis après quelques temps, l'absence fut remplacée par un oubli des plus profonds. Port-Réal n'avait pas besoin d'Aegon Targaryen pour exister. Les tavernes avaient toujours des clients, les ruelles connaissaient toujours des assassins, les bordels et les arènes rassemblaient toujours les hommes. En fin de compte, le Prince n'était pas leur Roi. Il était uniquement un passant régulier jusqu'à ce qu'il ne passa plus. Les putes étaient toujours entrain de tapiner et le monde tournait toujours sur la tête. Strika, elle, cessa soudainement d'avoir des clients, comme toutes les autres femmes qui avaient eu le plaisir de goûter au plaisir de la compagnie du jeune Targaryen.

Puis un soir, quand le crépuscule vit naître la lune et que le bruit de la ville et de la fête remplacèrent les commérages et les cris des marchands, il réapparut. Il ne se cacha pas derrière des vêtements de pauvres paysans mais plutôt derrière ceux d'un grand prince. Prince de la ville. Prince-Rat. Roi-Cafard. On s'inclina sur son chemin, observant sa démarche déjà pleine d'ivrognerie ridicule et comme à son habitude, en bon seigneur, dépensa assez pour faire vivre un foyer modeste à travers un rude hiver de deux ans. Puis il poussa les porte de l'Hôtel de l'Ivresse et sur son chemin, tous se turent. Le blond d'or argenté réclama alors celle qu'on appelait Red Flame et appuyée contre la balustrade de l'escalier, la jeune femme apparut, le regard plus noble et hautain qu'elle ne l'avait jamais été. Il était donc revenu. Pour elle. Et son orgueil creva le plafond.

Les jours se transformèrent en semaines et les semaines en mois, une habitude s'installant entre eux. Pleine de règle, de non-dit, d'une affection infectieuse et purulente de haine et de colère. Une fois tous les six jours devint tous les trois puis deux jours. Puis Aegon cessa de prétendre et il commença à venir tous les jours sans oublier les jours de fermeture. Les jours où tous étaient censés se reposer. Strika, elle, cessa de prier, passant son temps sous les draps nauséabonds du Prince qu'elle détestait autant qu'elle l'aimait. Il l'avait rendu assurément riche. Plus riche qu'elle ne l'aurait jamais été. Si riche qu'elle n'eut plus de compte à rendre à Madame Irma. Tant et si bien qu'on la trouva imbuvable. Et avec son attitude vint la popularité mais la rousse se refusa à tous car après tout, Aegon Targaryen était un homme à la nature jalouse.

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Une année entière passa alors. La rousse n'était pas l'unique personne à réchauffer Aegon dans son éternelle recherche de plaisir mais elle était celle qu'il voyait peu importe l'opportunité ou le jour de la semaine. Elle était celle qu'il retrouvait avec de nouvelles idées à essayer pour vivre une aventure intense ou une nuit au creux de ses reins. Bien vite, l'Hôtel d'Ivresse ne fut plus assez intimiste pour eux, l'agressivité et la colère traversant chaque mur pour se déverser sur eux comme une pluie sur Accalmie.

Et une nuit, alors que Strika nettoyait le désordre causé par son ivrogne de mécène, elle fronça ses sourcils en l'entendant se redresser dans son dos puis en voyant ses mains s'agiter à côté des siennes pour nettoyer après lui-même. Ce n'était jamais arrivé auparavant et la rousse laissa son regard ambré glisser sur la pâle figure du prince.

« Aegon, je m'en occupe. Retourne te coucher, met toi sur le côté par contre. Tu risques de t'étouffer avec ton propre vomi. Marmonna-t-elle, récoltant un morceau de verre lentement.

— Laisse moi t'installer dans un endroit plus adapté. J'ai envie de tuer toute les personnes qui posent les yeux sur toi alors que tu m'appartiens. Peut-être que je devrais faire faire une gravure sur un collier.

— Comme un de tes chiens tu veux dire? La question parut amusée et Aegon hocha sa tête.

— Comme un de mes chiens. C'est ce que tu es après tout, ma chienne de luxe. Particulièrement chère et précieuse. Alors autant que je prenne soin de toi. »

Strika remarqua sans peine la lueur d'inquiétude dans le regard du blond, repoussant une mèche d'or argenté derrière son oreille en fronçant ses sourcils. Elle le savait, Aegon était en proie à de nombreux cauchemar, à des peurs insensées qui le paralysait souvent. Une peur d'être abandonné, de ne plus être aimé, qu'on lui trouve un remplaçant plus digne, plus spécial. Sa mère avait préféré son jeune frère Aemond à lui. Son père préférait sa première fille Rhaenyra. Aemond préférait Helaena. Toutes les prostituées préféraient l'argent. Mêmes les dieux ne trouvaient rien de spécial à ce garçon au sang de l'ancienne Valyria. Rien.

Le silence plana un moment entre eux, profond et tendu. La rousse retira délicatement le morceau de verre que tenait Aegon, effrayée qu'il ne l'attaque avec ou qu'il se fasse du mal à lui-même. On ne savait jamais avec cet homme après tout. Et elle hocha sa tête délicatement, caressant la joue du prince des Sept Couronnes comme une mère. De la façon dont elle savait qu'il le souhaiterait, de la façon dont il aimerait que sa mère le caresse. Avec douceur plutôt qu'en le giflant dès qu'elle en avait l'occasion, passant ses nerfs frustrés sur le mouton noir de ses quatre enfants.

« Très bien, installe moi quelque part dans ce cas. Trouve nous un endroit calme et facilement accessible. Si possible proche de quelques tavernes pour que tu sois en sécurité sur le trajet. J'en ai assez de nettoyer tes plaies immondes. »

Et Aegon offrit un sourire reconnaissant à la jeune femme, se permettant de rire légèrement à sa remarque. Il était reconnaissant de l'avoir à ses côtés. Un prince et une prostituée certes, mais un prince et une prostituée contre le reste du monde.

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j'ai fini de recenser tous les chapitres que je compte écrire et il y'en a très précisément 30. On va donc se retrouver tous les jours du mois de novembre, normalement, si tout va bien. Y'a peut-être certains jours où je posterais pas, notamment parce que je suis en master et que je prépare un assez gros projet pour préparer mon mémoire. Mais en théorie ça devrait pas m'empêcher de vous partager mes chapitres.

ANYWAY. 30 chapitres + 1 chapitre de remerciement pour citer toutes les personnes qui, une fois encore, m'auront donné la force de continuer. Parce qu'on sait comment ça marche : c'est jamais facile et lire vos commentaires est peut-être le plus gros booster de ma vie.

Plein plein de luv pour vous mes loups.

Helly.

HOTD - The Lesser Lord [Aegon x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant