11 - the terrible kind

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Hello hola !

Ça faisait longtemps que j'avais pas écrit de cette façon, à l'instinct, sans plan, sans dialogue plus ou moins pré-écrit. C'est une de mes choses préférées au monde. Juste des répétitions de mots qui se perdent. J'ai un amour immense pour Aegon, certainement parce que derrière toute  sa façade immonde d'énorme salaud, il existe juste un type qui souffre. Je suis prise aux tripes et j'espère que ça vous plaît toujours.

Si vous aimez the Lesser Lord, je vous invite à voter pour les chapitres et je remercierais jamais assez ceux qui le font tous les jours. Je vous vois et je pense à vous à chaque publication en priant pour que ça vous plaise. Je vous apprécie vraiment, vraiment, vraiment, vous savez pas combien ça me touche. Je vous invite à lire AEGON II, character study si vous l'avez pas fait. C'est un 'chapitre' bonus assez intense, qui spoil un peu MAIS qui a sa propre âme.

Encore merci de me donner une force incommensurable pour continuer à écrire même quand c'est pas facile. Pas merci par contre à ceux qui mettent la pression pour avoir la suite quand j'ai déjà dit que je postais une fois par jour. On est pas des robots ((((:

song :

— the radiant city • Jóhann Jóhannsson & Dirac Quartet

— ambulance chase • Ben Salisbury & Geoff Barrow

— coronation • Ramin Djawadi

— destiny • Ramin Djawadi

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Rouge sur rouge, or sur le noir, pleurs terrifiés d'une femme dans la pénombre d'un coin Donjon Rouge. Rien n'était facile ici, rien n'était donné, tout se devait d'une manière ou d'une autre et s'il n'était pas possible de s'adapter, encore valait-il mieux fuir. La vie à la cour n'était pas facile. La disparition du roi Viserys Ier Targaryen avait laissé un vide au goût de cendre et de fer. Rouge sur rouge, or sur le noir. Sur les murs flottaient la nouvelle bannière royale. Un dragon à trois tête dorée sur un champs de verre-dragon aussi sombre qu'une nuit sans étoile ni lune.

Aegon II Targaryen n'était pas comme son père, il n'était ni conciliateur, ni paisible, ni bienveillant. Assis sur le trône, ses yeux rougis par la fatigue et l'alcool fixaient sévèrement la cour, épée dans une main, fouet dans l'autre. Il était terrifiant et terrifiant était son caractère et sa force peu commune. Sous sa couronne de jais coulait ses cheveux blanc d'or argentés mais ni cela ni ses joues légèrement enflées par l'abus de tout ce qu'il consommait, ni ses jolis traits ne savaient adoucir ce qu'il était au fin fond de lui. Au fond de son âme putride.

Rouge sur rouge, bleu saphir au bord des lèvres. Aemond se tenait droit aux pieds des escaliers qui menaient au trône de fer. Il était un meurtrier, il était un monstre, leur Mère avait commencé à fuir sa présence, peut-être avait-elle raison. La folie était un trait de caractère dans leur famille. Dragon à trois têtes incontrôlable. Le roi fou, la reine rêveuse et le prince sanglant. Un portrait qui révélait à peine la profondeur tordue de leurs relations. Le plus jeune caressa délicatement la main d'Helaena, lentement, comme un secret bien caché. Elle était sienne et en échange, il se montrait le plus loyal à sa cause.

Un soupire d'ennui et un geste dédaigneux suffit à vider la salle du trône et en un instant, Aegon était debout, ne leur accordant pas une once d'intérêt. Il régnait par la souffrance et le mépris, tirant chaque extrémité de sa vie pour voir si elle reviendrait en claquant comme la corde d'un arc trop tendue. Et dans ses chambres à l'intense odeur d'encens, d'alcool et de sueur, le roi déposa sa couronne, teintant ses lèvres de rouge et de violet profond, ses mains tremblant autour de sa coupe.

. . .

Otto parlait. Il parlait trop, pensa Aegon. Son pied frappait la table du conseil restreint, son corps avachi sur son siège. Il ne venait pas souvent, n'écoutait rien de toute façon, préférant laisser son frère régner pour lui, il avait été éduqué pour ça après tout, là où son aîné se noyait dans son vin et dans ses putes comme si son plaisir était une fin acceptable en soi. Son pied frappa, frappa, frappa, frappa encore, ignorant les regards de ses conseillés sur lui ou la main de sa mère sur son bras. Tout pour l'apaisé le plus possible et quand il en eut assez, il se leva et le Prince entra, triomphant, son oeil manquant toisant leur grand-père avec arrogance et irrespect. Derrière la porte, on put entendre un cri et une supplication.

Le roi aimait cogner. Vengeance ou répétition de ce qu'il avait subit par le passé, la question ne lui était jamais venue à l'esprit. Tant qu'il offrait quelques bleus, son âme se sentait libéré. Bleu sur le blanc, rouge au coin des lèvres. Ce jour là, la jeune femme ne se releva pas, son visage profondément enfoncé dans les oreillers, ses mains accrochées aux draps comme si elle s'accrochait à la vie. Elle avait dû prier, crier, pleurer, impossible de le savoir. Mais Aegon se déversa de la même façon sans se soucier d'elle, son esprit profondément embrumé par les vapeurs d'eau de vie qui flottaient dans ses appartements royaux.

Il ne se soucia pas d'elle quand il se retira, enfilant son draps de soie noir favori pour prendre un bain, dague en main, rouge sur le blanc, douleur libératrice. Il frotta, frotta, frotta jusqu'à ce qu'il ne brûle et seule la poigne ferme d'Aemond l'arrêta, marmonnant quelques insultes dans le vide de la pièce, éclaboussant ici et là. Flou artistique, rouge sur le rouge, baiser sur son front. Le roi fondit en larme, pensant à ce que sa vie était devenu. Lui qui avait promit de partir le plus loin possible, de ne jamais revenir de toute sa vie. Misérable et pathétique. La voix d'Otto se mêlant à la sienne dans son esprit, le poids fantôme de sa main dans le blanc de ses cheveux l'étouffant presque.

Aemond l'aida ensuite. Le corps n'était plus là, tant mieux. Le prince borgne supposa que la mort d'une servante de plus aurait empiré l'état mental pitoyable de son frère, de cet horrible déchet qui siégeait sur le trône du conquérant, qui portait sa couronne, qui soulevait son épée et sa dague comme s'il était le maître d'un monde qui partirait en fumé. Le plus jeune resta longuement. Il resta jusqu'à ce que les pleurs ne se tarissent, jusqu'à ce que la respiration d'Aegon ne se calme, jusqu'à ce qu'il ne ferme ses yeux. Et le très sérieux blond inspecta la pièce, ouvrant les fenêtres, retirant le récipient qui servait à faire infusé et à diffuser la vapeur qui brûlait les yeux et la gorge dès qu'on entrait dans la pièce.

. . .

Derrière ses paupières closes, Aegon avait l'impression de flotter. Ses doigts allaient et venaient dans le vide le plus totale. Paix. Paix immense. Il était seul. Plus de paroles inutiles, plus de conseil restreint, plus de main sur son bras qui caressait pour calmer sa colère. Rien d'autre que lui et le monde qu'il s'était crée derrière les hauts murs de son esprit tordu. Le Donjon Rouge était silencieux, vide de toute sa substance et de toute son âme, dénudée de toute sa symbolique. Pas de Dragons, pas d'Étoile, pas de Trône de Fer. Juste Aegon II Targaryen. Petit Aegon dans un espace plus grand que tout ce qu'il avait toujours imaginé.

Et puis un cri dans les étages et ses jambes, légères, coururent jusqu'au son. Derrière une porte, de nouveaux cris, il entra sans toquer. Orange sur l'argent. Rouge sur des kilomètres de rouge. Une tête aux cheveux blancs glissant hors de cuisses ouvertes d'un visage en flamme. Aegon ferma ses yeux derrière ses paupières closes.

« Aegon. »

La voix était douce, pleine d'un soleil qu'il n'avait pas ressenti depuis le jour où la couronne lui était tombé sur la tête comme un poids dont il ne savait plus se défaire. Elle tendit ses bras, une cascade de cheveux roux habillant son corps avec délicatesse et le garçon se glissa sous les draps ensanglantés, le corps mutilé de son grand-sire au pieds du lit, son visage enfouit dans une poitrine à l'odeur de miel et d'agrume de Dorne. Aegon caressa du bout des doigts, plus délicat que jamais, ses lèvres se posant ici et là sur la peau douce et offerte.

Et quand il fut réveillé, sa colère fut immense, hurlant toute sa haine, de toute ses forces et rien, pas même la gifle d'Otto ne le calma. Et quand tous prirent retraite quand Aegon se leva, dégainant Feunoyr. Seul Arryk Cargyll resta, s'agenouillant devant son souverain, hochant sa tête quand il lui intima de retrouver le Ver Blanc et la Flamme Rouge.

HOTD - The Lesser Lord [Aegon x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant