HOTD - The Lesser Lord [Aegon x OC]

18 - monstruous

tw : violence, violence infantile, angst, sang. 

pray for Helaena; ♡

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Le contrôle était une illusion. Ce n'était pas quelque chose de réel, quelque chose de physique. Il s'agissait d'une sensation grisante qui allait et venait comme une vague lors d'une tempête maritime déchainée. Rapide, aussi haute que les tours des donjons des nobles de seconds rangs du royaume. Aegon, à l'heure actuelle, ne contrôlait plus rien. Il avait laissé la cour se transformer en un véritable cauchemar à dessein. On buvait jusqu'à pas d'heure, festoyait tant qu'on pouvait tenir sur ses deux jambes.

La musique était forte, dissonante. Le roi avait réclamé deux orchestres et avait annoncé faire châtier celui qui ne jouerait pas de façon synchrone avec les autres. Tout allait trop loin. Tout était excessif, extravagant, intense. Une folie dans la folie. Un trou noir sans fin qui avalait le désespoir pour le transformer en quelque chose de sombre. Alicent Hightower entra dans la salle du trône où son fils entretenait ses invités. Nobles, petits et grands, se soulaient à loisir à la cour d'un souverain sans limite. Elle porta son mouchoir à son nez, dérangée par les odeurs insoutenables qui flottaient dans l'air.

Elle remarqua les chandeliers au sol, les étoiles à sept branches souillées et pendant un instant, la Reine Mère se demanda si elle avait atterri dans un des Sept Enfers dont parlait les textes religieux. Tout lui paraissait sombre, cruel, anormal et son coeur lui souffla que peut-être, peut-être, Rhaenyra aurait dû monter sur le trône à la place du monstre qu'elle avait engendré. Alicent se demanda ce qu'elle avait bien pu faire aux Dieux pour lui infliger une telle humiliation. Dans son dos, un grognement d'homme, un gémissement de femme. Un cauchemar.

Le bruit de ses talons résonnaient sur la pierre, contournant les sièges renversés. La musique était forte, dissonante. Les orchestres ne jouaient pas les mêmes chansons à présent, trop absorbés dans leurs coupes de vin pour se rendre compte à présent de l'absurdité de leur propres actes. La veuve de Viserys Ier Targaryen eut un haut-le-coeur quand une main frôla la sienne, quand le sourire amusé d'Aegon se transforma en une moue de dégoût, quand enfin il la remarqua. Sur sa tête trônait la couronne de rubis d'Aegon le Conquérant et pourtant, celui qui la portait était une farce. Alicent aurait voulu coiffé son fils Aemond de tous les attributs royaux. Dieux. Elle avait été naïve.

« Aegon. Votre Grâce. Mon très cher fils, ces festivités excessives doivent cesser. Votre femme et vos enfants vous réclament, ils aimeraient que vous passiez du temps avec eux. S'il vous plaît. »

La voix de l'ancienne souveraine marqua une pause. Elle ne savait pas si mentir était une bonne chose dans cette situation. Helaena et les enfants n'avaient pas réclamé Aegon. Au contraire, la jeune femme avait expressément demandé que son frère se tienne loin de leurs appartement le temps que sa furie ne se calme. La blonde le savait, il n'avait rien à martyriser. Rien à cogner sous la main. Rien pour calmer ses débordements de colère. Pourtant, Alicent espérait encore que la douceur de sa seule fille pourrait adoucir les moeurs de son frère aîné. Réussir là où elle avait échoué. L'écho de la voix d'Aegon revint. 'M'aimez vous?'. Elle avait ris à sa question, éludant la question sans y répondre. Non. Bien-sûr que non. Qui pouvait aimer un tel monstre.

Aegon se leva du Trône de Fer à la demande de sa génitrice. Sa famille l'appelait. Un rire amer lui échappa, plein d'une odeur de souffre et d'un relent d'alcool qui avait noirci l'intérieur de sa lèvre. Son esprit était embrumé au lait de pavot, le faisant chanceler à chaque pas. Dans son esprit, un seul mot : vengeance. Il écarta alors Alicent d'un geste, la faisant trébucher sur les pavés inégaux et quand elle poussa un glapissement, son regard lui offrit toute la haine et le dédain de l'univers. Tout était sa faute après tout. Tout était sa faute. Tout était sa faute. Elle n'avait pas sut le protéger. Voulut le protéger. Elle l'avait donné en pâture à un monstre sans coeur. En spectacle. Un cadeau plein de pureté qui se transforma en la plus putride des âmes. Une pomme pourrie dans un panier de serpents.