28 - love, forever

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À vous tous, mes précieux lecteurs, un grand merci. Sachez qu'il s'agit du dernier chapitre. J'ai fondu plusieurs chapitres en un, des chapitres qui m'ont été très dur à écrire. Des chapitres qui m'ont coupé le souffle à chaque mot. Peu importe combien on déteste un personnage, peu importe combien j'ai été révulsé par l'écriture des chapitres concernant Aegon, j'ai aimé chaque seconde qui lui ont insufflé la vie. C'est toujours difficile de dire au revoir à un projet qu'on a nourri aussi longtemps. 38 jours d'écritures, plus d'un mois et demi de préparation. J'ai hâte de vous retrouver pour le bilan final et pour les nombreux remerciements que j'ai à vous donner. Bonne lecture de ce chapitre.

Love, Forever.

H.

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À l'origine, Aegon s'était dit que la douleur des coups avaient quelque chose d'excitante. Il se souvint de la première fois où, sous les gifles, il avait joui, honteux, révulsant profondément Alicent de dégout. Il n'y avait rien d'excitant dans la douleur qui s'abattit toute entière sur son corps. Pendant un instant, le Roi des Sept Couronne fut sonné. Son corps était prit de trémolo de peur et les rugissements de Feux-du-Soleyl n'arrangèrent pas la situation. Aegon était attaché à la créature. Née d'un Oeuf doré, Aegon se souvint de son admiration devant la créature. Dorée, similaire à un couché de soleil. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Le sauveur aux ailes d'or crépusculaires. Rugissements d'une peur que son propriétaire ne pouvait voir ni entendre.

Un rideau de mèches blondes d'or argenté tomba sur son visage de chérubin, lui donnant un air plus jeune qu'il ne l'était réellement. Pendant un instant, il essaya de contempler sa vie, ce qu'elle avait été. Pitoyable et nauséabonde. Rugissement invisible. Un coup parti, si violent qu'il coupa sa respiration et la douleur l'endormit un peu plus. Endolori. Jamais on ne l'avait battu aussi violemment. Avec une terre agressivité, une telle colère, une telle haine. Pendant un instant, Aegon repensa à son grand-père et il se demanda alors si Otto l'avait aimé. Après tout, jamais il ne l'avait profané avec une telle férocité, une telle sauvagerie. Otto. Regard dans le vide, lèvres teintées de rouge, larme au bord des yeux, coeur au creux de la gorge. Il se souvint de l'odeur du vin sur sa langue.

Rouge sur le noir, sang mêlé à la liqueur. Il avait toujours aimé le goût amer mélangé à la saveur métallique. Sur son visage, éclat. Une projection presque noir. Une douleur naquit dans son estomac. Une douleur qui se propagea dans tout son corps, dans toute son âme. La tête du dragon fut sevrée, l'oeil vide de toute émotion. Vide de tout. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Feux-du-Soleyl. Le sauveur aux ailes d'or crépusculaires. Feux-du-Soleyl le Doré n'était plus. Et si Aegon n'avait pas trouvé la force avant, un hurlement pitoyable lui échappa. Un hurlement plein d'une horreur et d'une colère qu'il n'avait jamais ressentit auparavant. Et ses bourreaux lui laissèrent un instant pour pleurer la divine créature, on lui laissa un instant avant que le dragon ne soit démembré.

Aegon, lui, fut frappé d'avantage. Pendant un instant, il se demanda pourquoi ces gens ne l'achevait pas définitivement. Après tout, il était une créature qui ne méritait pas de vivre. Il avait souhaité sa propre mort toute sa vie et quand enfin, on la lui accorda, cette dernière fut promise d'être longue. Lente. Épuisante. Et quand la foule perdit son impulsion, sa force, son courage, on commença à fuir la scène. Personne ne saurait jamais qu'ici gisait deux âme misérables. Personne ne saurait qui furent les responsables d'un tel acharnement. Peut-être que la fille avait été responsable? Peut-être qu'Aegon s'était donné la mort lui-même? Non. Les traces sur son visage impossible à reconnaître sous l'acharnement laissait une preuve évidente de l'ire qui s'était abattue sur lui.

Dans les rues sales des tréfonds de Port-Réal, sur le pavé couvert d'immondices, était assise une jeune fille. Son visage était tourné vers le ciel, ses yeux convoitant la liberté et la vie simple des oiseaux qui passaient au dessus de sa tête. Aegon se demanda si Strika avait repensé à leur première rencontre. Si elle avait maudit le jour où le garçon était entré dans sa vie, le jour où il l'avait empêché de mourir dans une allée misérable des bas-fonds de Culciper. Aegon le savait, il se détestait pour l'avoir entraîné dans tout cela. Strika avait été une femme pleine d'un courage qu'il l'avait obligé à trouver. Pourtant, la rousse n'avait pas fui. Elle avait accepté d'aimer le fils qu'il avait mit dans son ventre. Elle avait accepté de le reprendre malgré les coups, les injures, malgré chaque violence. Ils avaient vécu la tempête ensemble, survécus aussi longtemps pour mourir aux portes de la liberté. Et Aegon ferma ses paupières épuisées, souhaitant du fond de son coeur de ne plus les ouvrir.

Quand il ouvrit les yeux, son monde en flamme ce soir là, sa respiration siffla si violemment qu'il manqua de s'évanouir à nouveau. Son visage était écrasé sur le béton, il ne sentait plus la partie basse de son corps, sa main se tendit vers le corps écrasé sous la patte griffue de Feux-du-Soleyl. Patte griffue détachée du reste du corps. Restes immondes d'un être qui avait été si magnifique. Et Aegon éclata en sanglot. La douleur était douleur. Rien d'apaisant ne vint. Et il rampa jusqu'à la chevelure rousse. Ses deux bras l'accueillirent comme une vieille amie, comme la pièce manquante d'un puzzle qui n'avait jamais été terminée. Ses doigts s'enroulèrent autour du poignard au creux du ventre de son amante, caressant sa joue un instant. Strika. Belle Strika. Elle avait été là jusqu'aux derniers moments. Aegon se demanda comment il parvint à saisir ses lèvres avec les siennes et quand la lame plongea dans son cou, on devina une larme.

Oui. Aegon II Targaryen vécut comme il mourut, dans le feu et le sang. Entre ses bras se tenait Strika Rivers, une fille sans histoire qui avait connu une fin tragique. Après tout, ces violents plaisirs avaient une fin violente eux-même.

HOTD - The Lesser Lord [Aegon x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant