HOTD - The Lesser Lord [Aegon x OC]

24 - the way out to him

« Aemond, attends. S'il te plaît. Attends. Tu vas trop vite. S'il te plaît. »

Ils étaient en panique. Une panique sourde qui donnait l'impression de ne rien comprendre de ce que l'autre disait. Aemond tirait dans un sens, Helaena dans l'autre, son bras libre portant Jaehaerys. Ils devaient essayer d'attendre Fosse Dragon au plus vite et le seul moyen pour le faire, était de passer à travers des passages qu'ils n'avaient jamais réellement emprunté auparavant. Passages secrets et sorties dérobées peuplaient le Donjon Rouge et Aemond, ne fut pas le dernier à être reconnaissant pour Maegor le Cruel et sa paranoïa.

Il tirait, il tirait si fort, si vite, impatient de quitter cette ville de malheur, ce tombeau d'or et d'argent. Aemond tirait dans un sens, Helaena de l'autre mais la force de la Reine n'avait aucun incident sur le cours des choses. Elle n'avait d'ascendant sur personne, n'avait pas le pouvoir de faire bouger les choses. Elle était sensée être la femme la plus importante du royaume, la fille du Dragon, la Mère protectrice et pourtant, elle avait presque tout perdu. La blonde se demanda si Aemond souffrait, s'il pleurait le soir pour leurs enfants. Elle n'était pas dupe, tout le monde le savait. Mère le savait, Aegon aussi.

« Aemond ! Arrête-toi. »

La voix de la jeune femme fut plus forte et elle secoua son bras avec une violence qui dormait dans ses chairs, une violence jamais vu, jamais usitée. Une violence qui fit s'arrêter Aemond dont l'oeil unique s'ouvrit largement de surprise. Le violet de son unique regard se posa dans celui d'Helaena. Deux bons yeux utiles pour voir. Superbe. Elle s'apprêta à parler mais le plus jeune la coupa en dégainant son épée à une vitesse affolante. Derrière eux suivait encore sa dame de compagnie aux bras chargés d'un paquet indésirable. Il fixa le garçonnet, ses lèvres marquées par un dégoût qu'il ne pouvait pas cacher.

Le Prince pointa son épée, menaçant, violent, le regard plein d'une folle vengeance. Il n'avait qu'à lever le bras et sa vendetta serait terminée. Il n'avait qu'à frapper et renvoyer ces deux diables de rats dans les Sept Enfers qui leurs serviraient de maison éternelle. Ils n'avaient jamais eu leur place ici, ils n'étaient rien ni personne. Ni Verraz, ni Targaryen. Des pauvres gens de Culciper qui sentait aussi mauvais que les entrailles de la ville d'où ils étaient sortis. Les inintéressants du royaume, les petites gens du peuple qu'on ne voulait ni voir, ni entendre.

Le Prince pointa son épée, menaçant et violent. Il fit reculer la fille, lui montrant le chemin qu'ils avaient parcourut jusqu'ici. Demi-tour pour elle. Strika n'irait pas plus loin à leur côté. Helaena s'accrocha à son bras, supplia qu'on les emmène. Aemond ne flancha pas d'un centimètre, son oeil fou décrivant chaque chose qui fut offerte à sa vue. Strika Verraz. Elle avait été une femme fidèle à sa soeur et pendant une seconde, il se demanda si elle avait fait tout cela pour protéger Helaena. Si elle s'était glissée dans le lit d'Aegon par pitié pour son épouse.

« Aemond, laissa la venir. Je t'en pris. Je t'en supplie. On ne peut pas les laisser là, pas après tout ce que tu lui as fait subir. »

Le blond fronça ses sourcils, son visage avait prit un air furieux, blessé, trahi. Il se demanda pourquoi sa soeur lui rappelait cela, pourquoi elle remettait la faute sur lui. Elle. Elle qui n'avait que ses yeux pour pleurer. Aemond grogna alors et jeta son poignard aux pieds de la rousse, reprenant la main libre d'Helaena, la tirant derrière lui. Le Prince ne se retourna pas une seconde, la Reine des Sept Couronnes pleurait, Jaehaerys était silencieux pour une fois. Ils étaient partis. Disparus derrière un mur. Strika était seule dans un endroit qu'elle ne connaissait pas et ses larmes commencèrent à monter, gonflant ses paupières lentement.

Quand les larmes perlèrent, elles brouillèrent sa vue mais il fallait rebrousser chemin, poignard dans un main, bambin dans l'autre. Il fallait avancer. Il fallait sortir de là. Strika pria les Sept au dessus d'eux de l'aider, de mettre ser Arryck sur sa route ou Aegon. Dieux. Aegon. Ils l'avaient laissé là, seul, sans personne pour l'aider. 'Aegon doit protéger son trône et fuir aussi vite que possible'. C'était ce que la Reine Mère avait dit. Peut-être avait-il trouvé Sunfyre, peut-être avait-il fuit la ville très loin, à Essos, au soleil, là où le tourment ne pourrait le suivre. Un sourire habilla alors ses lèvres, embrassées par deux larmes. Aegon était en sécurité, se répéta-t-elle alors. Aegon était en sécurité. Aegon était en sécurité.

Un croisement. La jeune femme ignora où tourner. Elle avait suivit le duo de Targaryen sans se poser de question. Idiote. À droite. Elle tourna à droite, ses pas se mirent à accélérer. Elle avait peur, effrayée qu'on ne sorte de derrière un mur pour la maintenir, pour la violer, pour la tuer et cette fois-ci, pour de bon. Aegon était en sécurité. Aegon était en sécurité. Ce mantra l'aida à contenir sa terreur, à ne pas fondre dans la plus grande des paniques qui l'aveuglerait jusqu'à la mort. Aegon était en sécurité. Aegon était en sécurité. Elle tourna consciencieusement à droite. Toujours à droite. Aegon avait dit qu'en cas de problème, la droite était toujours une bonne solution. Toujours à droite. Aegon était en sécurité.

Gaemon était silencieux et Strika fut reconnaissante pour cela. L'enfant avait toujours été calme avec elle. Il pleurait bien-sûr, comme tous les bambins de cet âge. Pourtant, quand il était dans ses bras, il savait, il sentait. Sa mère serait toujours là pour le protéger. Strika serra d'avantage le petit garçon contre son flanc, embrassant ses cheveux blancs d'or argenté. Il était Aegon. Il était définitivement Aegon plus qu'elle. De la pointe du cheveux à la couleur des yeux. Il avait cette miriade de tâche de rousseur qui lui donnait un air charmant, plein d'une délicatesse. Parfait. Son fils était parfait.

Strika allait mourir, elle le savait pertinemment. Elle quitterait ce monde bientôt, les Dieux le lui avait chuchoté dans un rêve, tout bas, comme on embrasse son enfant pour dire bonne nuit. Elle mourrait le sourire au lèvre. Gaemon vivrait quelque part en ville, peut-être que Mysaria le trouverait. Non. Elle le trouverait. Gaemon vivrait. Aegon aussi. Il reviendrait un jour et prendrait son fils dans ses bras, il le bercerait, il lui dirait tout bas combien il l'aimait. Strika hocha sa tête pour se convaincre. À droite. À gauche. Non. La rousse se retourna et se demanda quand est-ce qu'elle avait cessé de prêter attention au chemin qu'elle empruntait. Un frisson parcourut alors son dos, languissant, une goutte de sueur glissant le long de sa colonne vertébrale.

Non. Non, non, non, non. Un cri de frustration lui échappa et elle ne remarqua pas, dans sa détresse, les tremblements de son enfant. Elle le serra contre son flanc, contre sa poitrine comme on s'accrochait à une planche en plein naufrage. Dieux. Tous les Dieux. Elle demanda de l'aide, qu'on les sorte de là, prière invisible et souterraine hurlée à la face du monde. Et quand elle releva son visage baigné de larme, elle entendit un pas chancelant et une voix familière. Aegon. Aegon était vivant. Il vivait. Et quand elle regarda leur enfant, leur cher petit, leur fils parfait, il était immobile, les lèvres bleus d'étouffement, son corps encore tout chaud contre sa poitrine. Elle avait tué le seul enfant qu'elle n'aurait jamais et deux bras s'enroulèrent autour d'elle comme une cape protectrice.

« Relâche-le, ma flamme. Doucement. »

Et Strika sombra un instant dans l'oubli et l'inconscient.

. . .

good bye to Gaemon Rivers, seul enfant jamais né qu'Aegon considéra comme son fils, seul enfant jamais né de Strika Rivers. ♡

Et la folie commença.

J'ai fusionné deux chapitres en un ici et je suis très heureuse de l'avoir fait. On approche de la fin, je sais pas si vous sentez mais ça ne finira bien pour personne. J'ai si hâte de vous proposez mon analyse d'Aemond et celle d'Helaena qui, même s'ils restent des personnages secondaires, ont influencé le destin de nos amants maudits.