17 - common cell prisoner

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J'ai réussi à rattraper mon retard ! Voici le chapitre 17 pour vous !

Je voulais remercier profondément ceux qui commentent, j'adore avoir ces petites discussions et ça me motive profondément. Ce chapitre est un peu plus court mais j'espère qu'il vous fera patienté jusqu'à ce que l'enfer ne se déverse sur tous les coupables de cette affaire (mais aussi les innocentes petites âmes qui en pâtiront). Personne n'est en sécurité entre mes mains !

Love,

hell.

. . .

Les bas-fonds de Culciper ressemblaient aux bas-fonds du Donjon Rouge. Strika se demanda si toute les prisons étaient les mêmes. Puantes, couvertes d'immondices, de puces, de nuisibles. Est-ce qu'elle était fini? Allait-elle sortir de là? Les questions restèrent en suspend, son regard observant les flammes vaciller faiblement. La rousse devait l'avouer, elle aurait préféré mourir instantanément. La douleur qu'elle ressentait dans ses chairs lui donnait envie d'hurler, la solitude aussi. Ils l'avaient regarder déblatérer des mensonges sans rien dire, sans intervenir, sans contredire le Prince. Ils. Non. Aegon. Violet dans le brun. Une seconde passa, puis deux. Le silence.

Derrière ses paupières, elle voyait le sourire de Gaemon, son fils. Elle se demanda s'il était heureux, s'il profitait d'une vie à l'aise de tous les soucis que ses deux parents vivaient, se faisait vivre — Strika hésita à nommer ce qu'ils faisaient, peut-être était-elle aussi coupable qu'Aegon. Elle vit ses cheveux blond d'or argenté, ses yeux violets, ses petites mains qui cherchaient ses bras. Son fils. Son enfant. Sa main se posa alors sur son ventre. Elle n'en aurait pas d'autre. Par chance. Aucun bâtard d'Aemond après l'assaut qu'elle avait essuyé. Aucun bâtard d'Aegon qui pourrait souffrir de la main de son père. Et ses pensées allèrent à Mysaria. La rousse le savait, les fils de ses toiles couraient dans les endroits les plus sombres et les plus profonds. Saurait-elle que son amie se trouvait ici? Peut-être qu'elle n'en ferait rien. Elle l'avait prévenue après tout.

Un jour passa. Un second. Puis un troisième. Les gardes frappaient les barreaux, la faisant sursauter à travers sa nuit pleine de rêves. Les odeurs humides des cachots n'aidaient pas son esprit à se stabiliser et sur sa peau semblait glisser l'eau froide du septuaire. Elle sentit les griffes acérées des septas lui arrachant ses vêtements et ses effets personnels. La honte et la colère la maintenant sous les vagues d'indignation qu'elle ressentait. Son corps tremblait de froid et Strika papillonna des yeux. Fièvre rougissante, corps frêle et m'outrant. Elle était de retour dans la ruelle. À côté d'elle, un corps en putréfaction, mangé par les rats, son destin peut-être. Et un morceau de pain tomba sur ses cuisses comme une bénédiction des Dieux véritables qui peuplaient les cieux.

« Strika... »

La voix la réveilla comme un coup de tonnerre au loin. Une voix qu'elle reconnaissait sans même le voir. Une voix qui l'apaisait autant qu'elle l'effrayait. La rousse décida alors de ne pas bouger. Elle resta là, allongée dans la terre, le visage transpirant d'un manque de soin. Ironique. Elle avait vécu comme le pire des tous les animaux pendant des années mais la luxueuse vie qu'Aegon lui avait offert l'avait affaiblit. Une toux tordit alors ses traits et un sanglot éclata derrière les barreaux. Violet dans le brun. La vision de Strika était floue mais elle reconnue sans peine la chevelure blanche de son Roi. D'Aegon II Targaryen.

« Dieux... Est-ce qu'ils te nourrissent? Tu as l'air faible. Je t'ai apporté de quoi boire un peu. Strika, regarde moi. J'ai besoin de toi. Regarde moi ! Ouvre tes yeux et regarde moi espèce de-

— Espèce de quoi, Aegon? De pute? C'est ce que tu as fais de moi, tu te rappelles? »

Ses yeux s'étaient rapidement refermés, sa voix était éteinte. Ils n'avaient pas parlé depuis cinq jours. Depuis qu'Aemond s'était imposé à elle devant lui. Depuis qu'Aegon n'avait pas bougé d'un centimètre pour empêcher la terreur et la douleur s'infiltrer par tous les pores de sa peau. La rousse s'était longuement interrogée. Est-ce que son amant avait eu peur de son petit-frère? Avait-il apprécié ce spectacle? Ce qui fut imposé à ses yeux. Strika supposa que dans l'esprit tordu du plus âgé, tout était source de plaisir en fonction de l'angle sous lequel on regardait les choses. Elle repensa à la fois où elle avait serré son cou entre ses doigts graciles, à la manière dont il s'était enroulé autour d'elle. La façon dont il l'avait serré dans ses bras quand il était dans ses bons jours. Il s'agissait de la même personne, déformée par les travers d'autres personnes. La jeune femme repensa aux traits malfaisants d'Otto Hightower et décida qu'elle le haïssait réellement du plus profond de son être.

Le silence revint dans le couloir qui longeait les minuscules cellules réservées aux prisonniers les plus communs et basiques du Donjon Rouge. Son nouveau statut de dame du royaume ne lui avait pas particulièrement apporté un confort plus grand. Au contraire, pensa-t-elle. Strika ouvrit ses yeux, supposant que le Roi était parti, frustré certainement d'avoir une conversation avec une personne qui ne l'écoutait de toute façon pas une seule seconde. Ou peut-être l'écoutait-elle mais se souciait peu de ce qui sortait de ses deux jolies lèvres rougies par le vin qu'il avait engouffré comme si son estomac était un puit sans fond. Son regard tomba sur le visage d'Aegon. Sur ses yeux pleins de chagrin qu'elle n'arriva pas à placer. Était-il triste de ne plus pouvoir compter sur son frère? Est-ce qu'il s'était fait châtié par Helaena, épuisée d'être mariée avec un idiot fini? Était-il désolé quelle soit à nouveau au point le plus bas de l'échelle par sa faute? S'il avait eu le courage d'agir. De la défendre. De dire qu'il l'aimait et qu'elle n'était pas qu'une vulgaire prostituée de bas-étages.

« Excuse-moi pour tout. Peut-être que si je n'étais pas revenu te voir ce jour-là... Si je n'avais pas ordonné Arryk de te retrouver, tu serais heureuse avec un quelconque marchand. Le rire qu'il reçut en réponse lui fit froncer ses sourcils.

— J'aurais été chez moi avec notre fils, Aegon. Gaemon a plus besoin de moi que toi, c'est un enfant, un bébé. Il a plus besoin de sa mère que tu n'as besoin d'un jouet. »

Les paroles étaient durs malgré le faible volume qui s'échappait des lèvres de la jeune femme. Elle se rapprocha des barreaux et ses deux mains terreuses se posèrent sur les joues d'Aegon, essuyant les larmes qui ruisselaient sur son visage ingénue. Il était d'une beauté sans pareille. Personne ne pouvait daigner cela. Là où son petit frère avait grandit pour être imposant et paraître plus âgé qu'il ne l'était, Aegon s'était adouci, arrondi. Un diablotin sous la peau d'un véritable ange. Le poids de ses paupières frangées de cils épais papillonnaient, semblant chercher une solution pour la sortir de là. Il avait beau être le roi, le blond ne pouvait rien faire pour elle. Pas quand il avait besoin de l'accord de son grand-père pour la faire libérer.

Il rapprocha son visage du sien, l'invitant à venir plus près encore et déposa un baiser sur son front. Un baiser rapide mais plein d'une promesse rassurante. Rouge sur le noir, fantôme dans la nuit. Aegon disparut comme il était arrivé : silencieusement. Et Strika se demanda si elle avait rêvé sa présence et ses derniers mots.

« Tu sortiras et tu retrouveras notre fils. »

Pas de promesse mais une conviction qu'elle ne lui connaissait pas. Une détermination de gagner le petit jeu malsain qui s'était infiltré dans le coeur de toutes les personnes que le jeune Roi fréquentait à la cour, au sein même de sa propre famille.

HOTD - The Lesser Lord [Aegon x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant