Chapitre 17

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Coup d'œil à me reflet. Grand sourire. Grimace. D'accord... j'ai l'air d'un con. Mais je suis dans un état de stresse certain... Très certain. Je descends mon regard sur ma chemise.

Non, ça ne va pas. Je vais juste au bar. Certes, j'aimerais me faire beau pour Muse, cela n'empêche pas que nous allons juste au bar. Quand mes yeux se pose sur mon radio-réveil, je comprends qu'il est trop tard pour les regrets.

Je suis en retard de cinq minutes. Je soupire et m'empare de ma veste, puis je quitte ma chambre en catastrophe pour rejoindre l'entrée. Une fois mes chaussures effilées, mes clés en main, et mon portefeuille dans la poche, je sors.

Je sursaute, frôlant la crise cardiaque, en voyant un corps à un mètre de moi, adossé à la barrière du perron, dans le noir. Je souris. Je le reconnaîtrais entre mille, c'est certain. Je sais qu'elle me regarde aussi.

Je verrouille ma porte d'entrée et la rejoins en quelques enjambées. Elle se redresse, me laissant ainsi une pleine vue sur sa tenue. Un jean à pâtes d'éléphant, un pull XXL, et ses cheveux divinement relevés en une queue-de-cheval.

-Salut...
-Salut.

Je me penche instinctivement pour déposer mes lèvres sur les siennes. Mais je m'arrête en chemin.

-Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il y a?
-Rien.
-Tu sais... on n'est pas obligés de s'embrasser si tu ne veux pas...
-Ce n'est pas ça. Je... on devrait y aller, Muse.

Comment lui dire que j'adore l'embrasser? Mais comment lui dire que malgré ça, la situation dans laquelle nous sommes depuis un mois me rend fou? D'accord on s'embrasse. Mais rien n'est clair. Je suis peut-être trop vieux jeu, mais j'ai besoin que la situation s'éclaircisse.

Je lui souris faibrilement alors qu'elle me fixe, le visage peint d'incompréhension. Je lui tends la main pour la rassurer, ce qui semble marcher, puisqu'elle y joint la sienne. Et nous rejoignons mon véhicule sans plus tarder, car nous sommes en retard.

***

Lorsque nous arrivons au Foosty Magoos, j'aperçois directement la tension dans le coprs de Muse. Et pourtant, je viens à peine de me garer devant me bar-restaurant.

Je tourne la tête vers elle pour la regarder jouer avec l'élastique autour de son poignet. Elle relève ses yeux verrons vers moi, et déjà, je ne peux plus y décrocher. Cette fille est dangereuse. Dangereuse et délicieuse. Comme une sirène.

-Ça va aller.
-Je sais. C'est jute que... il y aura des gens.
-C'est le but. Mais n'oublie pas, ce sera un grand pas pour toi. Si tu passe cette étape...
-Je pourrais être fière de moi. Je sais. Mais si...

Je pose mon doigts sur ses lèvres pour la faire taire.

-Pas de "mais", parce que tout ira bien. On est là. S'il faut te défendre, on le fera.
-Merci.

Elle prend une grande inspiration en fermant les yeux avant de se détacher. Je fais de même, sort sur véhicule, le contourne et ouvre sa portière. Dès qu'elle est dehors, elle attrape ma main. Elle est crispée, mais fait un effort surhumain pour elle.

Je verrouille mon véhicule et l'entraîne à ma suite vers l'entrée de notre lieu de rendez-vous, tout en caressant d'un geste circulaire le dessus de sa main à l'aide de mon pouce.

Lorsque nous pénétrons dans le bar-restaurant, je me rends compte qu'il est moins bondé qu'à l'habitude, et pour cause: nous sommes lundi soir. Muse se détend. Mais ce n'est pas pour cette raison ci.

Nous voyons en effet au fond de l'espace notre petit groupe. Alors nous marchons jusqu'à eux. Muse me lâche pour prendre dans ses bras Uma et lui chuchoter des choses à l'oreille. Probablement ses craintes pour ce soir.

À cœur perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant