Chapitre 5_Nuits d'ivresse

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Kokonoi Hajime

J'aurais pu l'emmener dans un endroit miteux, dans un club quelconque, j'ai longuement hésité sur le lieu mais j'ai réalisé qu'avec sa tenue, un seul endroit serait à la hauteur de sa finesse et de sa beauté.

Émerveillée par l'hôtel luxueux, Nori ne cesse de poser ses yeux sur les cristaux suspendus aux lustres, puis sur les tableaux de peintures mondialement connus, sur les statues anciennes qui ornent les tables des clients qui sirotent leurs cocktails sous les notes mélodieuses du pianiste assis au milieu de la longue salle lounge, une femme portant un tailleur de l'hôtel s'approche de nous, elle me tend une carte je la remercie d'un geste de la main et quand je me retourne j'aperçois Nori au bras d'un homme bien connu de l'hôtel, enfin connu du Bonten.

Nori totalement sous le charme du brésilien qui fait tout son possible pour montrer ses muscles, accepte un verre qu'il lui tend, l'homme l'entraîne plus loin, il s'incline et Nori colle son corps au sien et il danse sous le rythme doux du piano.

Ses longs cheveux tournoient, ses jambes se croisent encore et encore, son rire fait tressauter mon cœur, faisant naître un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis très longtemps, durant sa danse, Nori fait basculer ses cheveux en arrière et elle me voit enfin.

Nori toujours aussi élégante prend congé de son partenaire de danse, qui quand il croise mon regard s'excuse rapidement et s'éloigne pour aborder une autre femme assise au comptoir.

- Tu es une excellente danseuse.

- Nori : Je n'ai fais que de tourner, je n'appellerais pas ça danser. Cet endroit est somptueux, où allons nous?

- J'ai pris une chambre donnant accès aux étoiles, il y a un grand balcon donnant sur tout Tokyo, je me suis dis que ça serait bien.

- Nori : Oui, parfait même, c'est beaucoup trop, merci!

- Euh, hm, de rien, c'est normal.

Pourquoi je bafouille moi ?

Il faut que je me ressaisie, Nori derrière moi pousse des petits gémissement, elle continue d'être impressionnée par tout le luxe de l'hôtel, que ça soit les décorations ou encore les clients, mais quand nous entrons, Nori fait valser ses chaussures pour se précipiter vers le balcon, elle ouvre les portes de la grande baie vitrée, à l'extérieur, Nori tournoie sur elle même en ouvrant en grand ses bras, ses yeux reflètent l'intensité des étoiles sous sa tête, ses cheveux se détachent au même moment pour épouser son dos, le clair de lune rende sa crinière éblouissante, la chambre étant bien trop silencieusement pour moi, je décide de mettre un musique douce, puis je pars rejoindre Nori qui se penche contre le rebord du balcon donnant sur Tokyo.

- Nori : C'est magnifique, je pensais pas pouvoir admirer Tokyo sous cet angle un jour.

- Ha, j'aime bien revenir ici, c'est calme, silencieux, ça me permets de balayer quelques pensées moroses.

Étonné, choqué, jamais je me suis permis de parler de moi à quiconque, médusé, à court de mot, Nori glisse sa main sur le métal froid qui nous retient, elle continue de faire glisser sa main, elle entrelace mon petit doigt au sien, je relève la tête pour la voir, Nori se rapproche de moi en continuant de me fixer, elle ne me quitte pas du regard, ses prunelles dévorent les miennes, elle humidifie ses lèvres avant de les poser sur les miennes.

Je m'abandonne un instant, je me laisse faire, Nori prend les choses en main, elle fait passer ses mains derrière mon dos, puis sur mes épaules pour me retirer le kimono rouge vif que je porte, au sol, elle fait passer ses mains sous mon chemisier, je ne dis rien, bien au contraire, je me montre plus qu'expressif, je plaque Nori contre moi, pour que nous soyons bien plus proche que dans le restaurant, contre le rebord du balcon je la soulève et je fais asseoir Nori.

La femme face à moi, écarte ses jambes pour m'attirer à elle, mes mains glissent sur ses cuisses nues,un gémissement d'envie contre ma bouche m'envahit, Nori ondule ses hanches, ses mains passent sur ma taille, elle retire mon pantalon fluide qui s'écrase au sol non loin de mon kimono, moi, je baisse son string qui frôle ses chevilles, elle abaisse mon caleçon, la tension entre nous monte d'un cran, le vent frais apaise la chaleur de nos corps qui ne souhaitent ne faire plus qu'un, râlant contre son oreille je réalise très vite que je dépasse les limites, je m'écarte d'elle mais elle m'attrape par la gorge en me regardant tel une impératrice qui souhaite qu'on assouvisse ses moindres désirs.

- Nori : Prends moi maintenant.

- Bien, mais je vais chercher ce qu'il faut.

- Nori : Ne me fais pas languir.

Des ordres personne ne m'en donnent, mais cet ordre la sonne comme une requête que je ne peux ignorer, cette phrase qui gonfle encore plus mon attribut masculin me déroute, elle sait ce qu'elle veut, la désirant de tout mon être qu'elle a sut harponner, je me dirige vers l'une des commodes de la chambre face au balcon, je fouille tout les tiroirs pour y trouver un préservatif, enfin une boîte neuve, je la déroule sur mon membre et quand je retourne, Nori m'attends dos au matelas entièrement nue et je ne tarde pas à la rejoindre.

Cette nuit à travers nos deux corps en feu, notre union charnelle a fait résonner mon âme, je me suis senti revivre, chaque coup de rein, chaque gémissement, chaque coup de langue échangé m'ont fait frémir, nous avons passé trois nuits dans cette chambre, nous avons passé trois nuits intenses, nous avons passé trois nuits à parler, nous avons passé trois nuits à nous délecter l'un de l'autre, durant ses trois nuits une complicité est née, durant ses trois nuits nous nous sommes rapproché, durant ses trois nuits nous avons partagé bien plus qu'une envie charnelle et sous les rires partagé, une amitié particulière est née, depuis, Nori Matsuno reste une amante que j'apprécie énormément mais également une femme que j'affectionne car elle a su m'écouter et me consoler lorsque je parlais d'elle.

Son absence au petit soir m'a rendu particulièrement à cran, pour oublier ce sentiment qui me tiraillait entre l'amitié et la passion, j'ai du vidé plusieurs bouteilles du champagne que nous avons bu, je suis arrivé à une réunion du Bonten totalement ivre mort, je pensais avoir touché le fond, mais voilà qu'elle apparaît devant moi tout sourire, prête à emménager avec les frères Haintani qui sont ravis d'avoir une femme pour eux seuls.

A suivre.

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