Chapitre 16_Camaraderie

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La chaleur de son bain remplie toutes les pièces du magnifique duplex, demander mon chemin à Isa ne sera pas utile, il me suffit non seulement de suivre cette buée de chaleur mais également de tendre suffisamment l'oreille pour savoir exactement où est-ce qu'il est entrain de se prélasser.

Bercée par l'une des symphonies de Mozart, je parcours l'immensité d'un couloir en marbre.

Rien que ça. Il abuse.

Kokonoi Hajime, est un homme qui aime le raffinement, l'élégance, que ça soit de ses chaussettes à ses cravates, du tapis aux multiples lustres en verres précieux qui décorent les plafonds, l'homme soigné et soyeux, ne laisse rien échapper à son goût prononcé pour le luxe, et cet aspect de lui me sidère au plus haut point mais qui n'a jamais eu envie de céder au péché de la luxure?

Personne.

La musique derrière une porte blanche, dont la poignet fine est parsemée d'argent formant des lignes baroques, devient forte, tournant là poignet très délicatement, par crainte de devoir la payer si je la casse, j'entre dans une salle de bain, qui me donne l'impression d'être immergée dans l'Amazonie, tout est verdoyant, la baignoire est en réalité un bassin en ardoise noire, deux sculptures rouges assez massives en forment de lions sont dressées devant la longue baignoire, plus j'examine la salle plus j'ai la bouche qui tombe.

- Koko : Viens, je t'attendais.

- Qui sommes-nous pour partager des bains? Des amants? Un couple? Des coups d'un soir?

- Koko : Tu gâches tout, je dirais, sincèrement, des amis, proches, très proches, toi comme moi nous nous aimons pas, nous nous aimons car nous partageons une blessure commune, des idéaux presque différents et le besoin crucial de rompre une certaine solitude.

Un sourcil arqué, il me toise un instant, silencieux, avant de se retourner, mais je décide de le rejoindre, j'ôte mes vêtements qui viennent s'écraser au sol.

Koko n'a plus cette intensité dans son regard, il n'a plus ce désir ardent qui a suffit à me faire mouiller, non, rien, juste un sourire bien plus beau que son regard d'envie.

Dans le bain, l'eau est presque bouillante, il n'a jamais était un adapte de l'eau froide, je le remercie pour ça, plongeant dans l'eau, je creuse mes mains et je le vois sourire avant de me tremper le visage en m'éclaboussant.

- Koko : C'est du lait. Enfin un mélange spécial, ça détend rapidement.

- Tu ne vis pas comme nous.

- Koko : Ont à tous nos petites manies.
Alors Arthur? Il ta plut?

- Tu es jaloux.

- Koko : Oui.

- Qu'à tu dis?

L'homme face à moi fond ses barrières durement érigées, d'un seul coup, dans une violence sans nom, silencieusement, il se rapproche de moi, bien trop près car son souffle alcoolisé me parvient, il frôle du revers de sa main gauche la ligne de ma clavicule, son regard se lève, il soutien le mien, puis pose la tête sur le creux de mon épaule gauche.

- Koko : J'aimerais qu'on soit amis. Mais...

- Tu sais, nous le sommes déjà.
Tu n'as pas à me le dire, tu es mon ami et je suis ton amie.

- Koko : Je suis nul en relation humaine, en interactions, je confonds amitié et amour, je serais un mauvais ami.

- Tu te contredis, puis le sexe entre nous ça marche, on peut rester ainsi, mais le jour où l'un d'entre nous tombe amoureux il devra cesser toutes activités extra conjugales.

- Koko : Tu parles comme moi.

- À force de te côtoyer tu finis par déteindre sur moi.

- Koko : N'approches plus Arthur.

- Jaloux, déjà? Alors que notre amitié est âgée de douze secondes. Tu es un rapide.

Son érection se dresse, elle frôle ma cuisse, en le sentant, Kokonoi relève la tête, très lentement, pour me faire languir, car en la sentant sur moi, j'ai laissée échapper un râlement de plaisir, l'éclat dans ses yeux de félin réapparaît, cet éclat qui embrase mon bas ventre, cet éclat qui fait flamber mon corps réduisant si je le pouvais cette eau en vapeur.

- Putain.

Je vais y passer.

Gourmand, il suce l'un de mes tétons, ses mains se baladent, il glisse l'une d'elle entre mes cuisses, l'eau entre nous l'aide à la glisser sur mon intimité, il frôle la peau de mon sexe, son autre main maintien ma nuque férocement pour que je puisse garder un contact visuel avec l'homme qui enfouit ses doigts en moi, les agitants avec un tel soif d'envie que en quelques secondes cette boule de plaisir se contracte.

Kokonoi le ressent, il retire ses doigts, ma tête se trouve sur l'ardoise froide du bain, quant à mes fesses, elles se retrouvent rougies par les claquements incessants de cet homme derrière moi, satisfait de m'entendre hoqueter des qu'il émet une gifle sur mon fessier.

- Je croyais qu'on était amis! Oooh!

- Koko : C'est la dernière fois que je te baise Nori Matsuno.

Même sa voix pourrait continuer à me faire déverser des orgasmes multiples, d'une sensualité sans nom, à mi chemin avec un besoin de me posséder, de me faire sienne ici et maintenant, son sexe s'enfonce en moi, il est dur, ses coups s'enchaînent à peine après m'avoir pénétrée, nous sommes loin des ébats doux, gracieux, de deux amants qui se cherchent, non, nous baisons purement et simplement.

Un dernier adieu. Non dit.

Sur le rebord de l'évier, sur la table de la cuisine, sur les escaliers, sur le sol puis sous les draps, nous continuons à baiser comme des animaux, nous nous griffons, nous nous léchons, on s'empoigne, on gémit, on rompt tout simplement une solitude.

- Koko : Tu m'as fais des bleus.

- J'ai mal aux cuisses portes moi.

- Koko : Non. Nous sommes amis à présent alors débrouilles toi.

Pardon? Charognard!

- J'hallucine!

- Koko : Aller camarade ne fais pas la tête.

- Je ne sais pas qui vous êtes, mais sortez de mon lit!

- Koko : Ton lit se trouve au bout du couloir.

- Au diable, je reste avec vous étranger.

- Koko : Merci Nori.

Il veut me tuer aujourd'hui.

- De?

- Koko : De m'aimer pour qui je suis.

- Le plaisir est pour moi, Kokonoi Hajime.

A suivre.

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