Chapitre 19_Une partie de perdue

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Le club Aphrodite, tenu par Rindô, se trouve au niveau des sous terrains de Roppongi, derrière un mur qui laissé passer autre fois un métro qui ne circule plus, désinfecté et abandonné, il faut suivre un chemin sinueux, dans la pénombre, enjamber des tas ordures, se pincer le nez à cause des odeurs nauséabondes qu'elles rejettent, marcher encore quelques mètres pour y voir une croix qui se révèle sous la lumière spéciale de la lampe torche de Rindô.

Le gérant de la boîte de nuit, cherche un boitier dissimulé sous les veilles peintures, il compose un numéro a dix chiffres, puis une porte dérobée s'ouvre, dés l'ouverture, le son se répand à travers la station de métro, elle fait tressauter mon cœur au même rythme que ses mélodies dansantes, les lumières qui passent par toutes les couleurs, font surgir de la fumée qui se dégagent des tables en cercles, la foule à l'intérieur est tellement énorme que je ne distingue pas des hommes des femmes, tout s'entremêlent, tout se ressemble, des ombres danses sur une scène devant un Dj qui égosille en entendant les cris de la foule à ses pieds.

En traversant les hommes et les femmes qui flirtent entre eux, ils nous laissent passer, certains me jugent, d'autres admirent les membres du Bonten m'accompagnant, la musique entrainante m'emporte loin de Ran et Rindô qui empoigne tout deux mes épaules, seule dans ma bulle, mes jambes suivent le rythme de la musique et je me retrouve seule avec des œillades sur reluque les courbes de ma robe bien trop habillée pour l'occasion.

Des hommes arrivent, ils sont tous en rut, prés dégainer leurs plus beaux atouts pour séduire la petite biche qui danse seule, l'un d'entre eux, le plus sportif, se contente de porter son verre à la bouche en s'immisçant entre les hommes autour de moi, il s'apprête à me toucher mais il se ravise, un bruit gutturale bestial résonne derrière moi, un son qui démontre bien sa supériorité, la tête de l'homme derrière moi se pose sur le creux de mon épaule et le son de sa voix me parvient sans difficulté.

- Ran : Tu t'égares un peu trop souvent à mon gout.

- Et toi tu fais fuir mon prétend, tu voulais que je m'amuse, chose que j'allais faire.

- Rindô : Oui, mais avec nous, pas avec le premier venu.

La deuxième tête se pose également sur l'autre creux de mon épaule, les deux hommes dos à moi me font virevolter pour que je puisse leur faire face, les frères Haitani me tendent leurs mains que j'accepte volontiers, nous nous écartons du groupe, pour nous éloigner, pour être plus à l'aise, pour pouvoir bouger nos corps sans frapper malencontreusement d'autres personnes autour de nous.

Rindô a un déhanché intéressant, il suit parfaitement le rythme de la musique, je ne le pensais pas danser, son frère contrairement à lui, est assis sur un fauteuil rouge, buvant un cocktail, je n'avais pas remarquer que nous étions dans le coin V.I.P, une femme arrive accompagnée de ses deux copines qui lorgnent un peu trop les frères Haitani, elles me regardent bizarrement puis entrejambe le cordon noir et encerclent Ran et Rindô.

L'une d'entre elles, me fusille du regard, un frisson m'hérisse l'échine, Ran et Rindô arrivent pour intervenir mais j'ai un besoin vitale d'évacuer ma colère, alors j'avance vers une blonde, et une brune qui ont des traits en commun.

- Blonde : Tient donc, encore une conquête des frères Haitani, tu as vue Fanny ?

- Fanny : Dire que nous étions dans leurs lits il y a peu de temps, oui Éloïse j'ai vue.

- Je ne suis pas une conquête, si vous êtes frustré de ne pas avoir put coucher avec les deux, ni d'avoir put atteindre leurs cœurs, ceci n'est pas mon problème.

- Éloïse : Les deux? Nous les avons eu, toutes les deux, une partie de jambes en l'air que tu ne connaîtra jamais.

- Rindô : Stop, c'est bon.

- Ran : Nori, n'est pas comme vous.

- Fanny : Oh elle a un nom, que c'est mignon, elle est quoi alors? Vous ne lui dites pas vos petits jeux, que vous faites entre vous, très chère ne pense pas qu'ils sont innocents et gentils juste comme ça, ils essayent juste de savoir qui tu vas choisir pour te faire soulever, Ran ou Rindô ou peut-être même les deux, en tout cas, tu es un jeu, tu n'es pas une relation amoureuse et tu ne le sera jamais. N.O.R.I.

Le silence entre les frères Haitani en dit long sur la question posée, heureuses de leur victoire, les femmes quittent rapidement l'espace V.I.P en riant très bruyamment, leur ricanement me fait mal, il me blesse bien plus que je le pensais, colérique, je tourne les talons pour affronter les regards fuyant des frères face à moi, la colère gronde à nouveau et dès qu'ils relèvent la tête le bruit de la claque coupe le silence en me brulant la paume des mains.

- Alors, les bons conseils donnés, les petit mots tendres c'était pour ça, juste pour me baiser, allez y, je suis à vous, mais n'attendait pas de moi que je gémisse, que vous suce, ou que je sois à quatre pattes pour votre bon plaisir.

Honteux, ils continuent à ne rien dire, en se frottant leur joue.

- Non, rien? Vous avez pas envie de prendre la comme une salope que je suis? Non? Bien.

- Rindô : Attends!

- N'élève même pas la voix Rindô, quant à toi Ran retient toi de parler, vous vous êtes bien amusé, au revoir.

Pressée de partir de cet endroit, je retire mes talons qui me donnent mal aux pieds, le poids de cette conversation est bien trop oppressante pour moi, ne souhaitant pas retourner chez Kokonoi, à l'extérieur, je fais signe à un taxi de me prendre, il s'arrête pile à mon niveau et j'ouvre la portière arrière.

- Taxi : Ma petite dame ou souhaitez-vous aller?

- Je veux simplement être chez moi.

A suivre.

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