Chapitre 15_Résonance

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Le styliste portant le prénom de Arthur, m'examine des pieds à la tête en ponctuant ses gestes, ses mimiques d'un sifflement, il ôte ses lunettes cachant des iris aux miels, ses boucles virevoltantes, retombent devant ses yeux, le styliste continue de tourbillonner devant moi, frôlant mes vêtements du bout de ses doigts, en s'éparpillant, une épaisse mèches de cheveux l'empêchent de mieux me voir, il siffle contre lui même, je m'avance d'assez près pour être frappé en plein coeur par leurs ressemblances.

- Arthur : Je crois qu'une lentille a décider de s'enfuir.

- Je ne connais pas bien cette maison, mais je peux chercher le maître de ces lieux!

- Arthur : Oh, joie! Avec grand plaisir gente dame!

Attirer comme un insecte voyant une lumière, ses pupilles renvoyant les siennes m'attire comme un aimant, je ne serais dire si c'est l'alcool qui me fait miroiter son fantôme ou si c'est simplement un le cycle du deuil qui resurgit.

Bien trop près du soleil, je hume sa peau poivré et ambrée rafraîchissante, qui renvoie une image de moi, plus jeune, plus heureuse, dissimulant aux yeux de tous, un amour naissant, un amour inébranlable, un amour que je pensais immortel.

Or. Ceci reste un rêve.

A cette triste pensée, Baji devient une fois de plus, juste un brouillard qui s'évapore, qui reste dans un coin de mon cerveau, emprisonné, pour que jamais à l'avenir il puisse y ressortir, pour que jamais, cette douleur vive puisse me blesser une nouvelle fois.

Plus jamais. Plus jamais j'aimerais.

Arpentant un escalier en verres, la tête de Arthur et la mienne se tournent au même moment parfaitement synchronisés, subjugués par un tel luxe, un tel raffinement, tout est parfaitement parfait, cet homme contrôle aussi bien ses comptes que les moindres petites décorations que nous contemplons.

- Arthur : Je rêve.

- De?

- Arthur : C'est le « Bal du moulin de la Galette », de Pierre-Auguste Renoir, datant de 1876, frôleur.

De près, moi je ne vois que une peinture représentant des personnes à table, lui, à côté de moi, voit tout un autre mode, sûrement l'œil de l'artiste, oeil que j'aimerais avoir, pour utiliser les gouaches afin de tracer les traits de son visage et ainsi pouvoir le contempler.

Arthur, en voyant tout ses tableaux, ses sculptures, ses bouquins dont les couvertures anciennes sont enfermées dans une armoire vitrée, bave de jalousie.

Il touche du doigt un buste pas encore fini, un buste d'une femme, révélant une poitrine fine, et un cou légèrement  long qui montre un futur port de tête digne d'un mannequin, il frôle les seins, et un raclement de gorge nous surprend.

Dos à nous, Kokonoi tient un porte cigarette, cet accessoire féminin en se l'appropriant témoigne d'une force masculine qui défie Arthur, qu'une élégance que même lui ne peut pas avoir, son torse nue, est surmonté d'un kimono, vêtement le personnifiant, d'habitude rouge ou noir, celui-ci au contraire, aborde les mêmes couleurs que mes yeux, sombre, aux reflets indéfinissable, d'un mouvement léger, il rabat ses cheveux du côté gauche de son épaule et Kokonoi pose un long regard sur Arthur, un regard de mépris.

Les hommes.

- Koko : Vous avez fini?

- Arthur : Non, la lentille me gêne.

- J'allais l'accompagner à la salle de bain, mais, je ne sais pas où elle se retrouve.

- Koko : Isa, montre la salle de bain à notre invité. Quant à nous, nous allons discuter.

La fameuse Isa, vêtu d'un costume sombre, cigarette électronique au bec, elle pointe un doigt en direction de Arthur, qui hausse ses épaules en signe de reddition et suit la femme qui fait claquer ses talons aiguilles de manière à ce que le son me parvienne aux oreilles.

Koko, toujours gentleman, tend une main que j'accepte sans discuter, m'entraînant vers un balcon au sol tout en verre, il m'invite à m'assoir et me sers une eau pétillante au citron.

- Koko : Il lui ressemble.

- Oui, j'étais perturbée. Mais, son goût prononcé pour les œuvres d'arts m'a fait redescendre sur terre.

- Koko : Hmm, dis moi? Pourquoi avoir défié Ran?

- Car je n'aime pas qu'il joue avec moi.

- Koko : Ça te rappelle un certain jeu, un jeu qui t'a fait tomber amoureuse de celui qui devait être à la base juste un pion.

Pas faux.

- Je déteste quand tu as raison.

- Koko : Hmm.

- Arthur : Te voilà Nori!

- Koko : Vous vous tutoyez maintenant? J'ai raté des choses.

- Ne commences pas. Il est gentil.

- Koko : Nous le sommes tous Nori, même Ran.

- Pourquoi tu l'aides?

- Koko : Sûrement parce qu'il te plaît autant que son frère cadet. Et que je mise sur Ran.

Voilà la vraie raison de son engouement. L'argent.

- Rindô?

- Arthur : Euh, bien je crois que je vais vous laisser.

- Non! Attends excuse moi, j'arrive.
Je reviens. Tu m'attends?

- Koko : Je t'attend Nori. Je t'attendrais ici même.

- Ne sois pas si dramatique.

- Koko : Tu me trouveras dans la salle de bain, Isa t'indiquera le chemin. Arthur a bientôt.

- Arthur : Euh, au revoir.
Il vient de se passer quoi? Vous êtes ensemble?

Le styliste, muni d'un mètre autour de son coup, s'empare du verre de Kokonoi, heureusement qu'il n'est pas là, il déteste se voir voler ce qui lui appartient, car emprunter c'est voler pour lui, Arthur pose le verre à ses lèvres avant de faire tourbillonner le liquide rouge dans le cristal, il émet des bruits de plaisir en savourant le vin puis Arthur vient s'assoir à côté de moi. 

- Nous ne sommes pas ensemble.

- Arthur : Pourtant, tu vas le rejoindre dans son bain.

- Oui.

- Arthur : Vous êtes des Sex Friends?

- Aaah! Non!

- Arthur : Pourquoi tu ris?

- Kokonoi Hajime n'est pas un homme qu'on peut aimer, il est un homme qu'on désire, pour l'aimer faut avoir un coeur pur et être muni d'une grande patience. Il a souffert en amour. Son coeur est encore endeuillé. Il essaie de guérir.

- Arthur : Et toi? Ton coeur est endeuillé ou je peux peut-être y avoir une place?

- Tu es charmant, je peux pas le contredire, mais, oui, mon coeur est endeuillé d'ou mon engouement pour le maître du duplex.

- Arthur : Je comprends, en tout cas, voici ma carte de visite, si tu veux passer du bon temps, en, euh, disons, on peut traîner ensemble de temps en temps, ça me ferait plaisir. Vraiment.

- Oui, moi aussi, merci beaucoup Arthur. Tu vas partir?

- Arthur : Oui, mais, je sais où tu es maintenant.
Nori Matsuno.

- Exactement. Au plaisir de te revoir.

- Arthur : Et moi alors....

A suivre.

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