Chapitre 20_Une partie terminée une autre qui commence

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Devant la porte de la maison de mon frère, j'hésite à frapper, non pas qu'il va mal m'accueillir, mais je sais pertinemment qu'il va s'inquiéter, de plus, en entendant les voix qui s'élèvent en râlant derrière la porte, je suis sûre de passer un interrogatoire plus que poussé, en fermant les yeux je frôle la porte et je décide de partir, mais elle s'ouvre, et des bras réconfortants passent sur mes épaules avant de me tirer en arrière contre un torse dont l'odeur de l'huile à moteur m'avait tant manqué.

- Draken : Nori.

- Je suis fatiguée, épuisée Draken, je n'y arrive plus.

- Draken : Viens, entre, nous sommes que trois.

- Et pourtant ont vous entends de dehors.

- Draken : Tu connais ton frère.

- Oui.

- Draken : Baji ne sort pas de ta tête.

- Non Draken, je n'y arrives pas.

En me tournant vers lui, m'agrippant a son dos, la tête plaquée contre son torse, je suis prise de sanglot que nul peut calmer, pleurant toutes les larmes de mon corps je mouille son tee-shirt.

Draken reste droit comme I, ses mains jouent avec mes cheveux, nous ne disons rien, nous resserrons simplement notre étreinte amicale, je commence à tomber de fatigue, quand deux odeurs distinctives ainsi que deux autres bras m'encerclent, en les voyant, je n'arrive plus à contenir ma peine, alors dans leurs bras, je fais la seule chose que je n'ai jamais réussit à faire, je me laisser aller.

- Kazutora : Nori, regarde dans quel état tu es.

- Chifuyu : Pourquoi tu n'as rien voulu me dire? J'aurais accepté ta relation avec lui.

- Tu es au courant? Qui?

- Draken : Il le fallait, désolé d'avoir rompu notre pacte.

- J'ai mal, bien trop mal, je ne sais plus quoi faire. Que tout s'arrête.

Meurtrie.

Dévastée, je crie ma peine, ma souffrance, ma colère, je crie sa perte et son amour pour lui.

Je me réveille le lendemain matin, la tête lourde de toutes mes pensées qui se bousculent, j'ai du surement m'endormir après les avoir vues, déçue de n'avoir pas put profiter de la soirée avec eux, je traine mon corps hors de la couette, vêtue d'une chemise pour homme avant de frôler le parquet de la chambre de mon frère, en face de moi, sur le petit clic-clac, Kazutora s'étire, il se frotte les yeux avant de bailler sans grâce et il tapote l'espace libre.

- Kazutora : Tu es celle qui souffre le plus de son absence, chose que je comprends, comment vous avez put vous cacher autant de mois?

- Tu es curieux de bon matin. J'ai sut pour Hanma.

- Kazutora : Pardonne le comme tu m'as pardonné.

- C'est très différent, c'était une histoire entre toi et lui, j'ai tout sut, il m'avait tout dit, il craignait que ça arrive, Hanma, lui, était au courant et il ne m'a rien dit.

- Kazutora : Tu trembles.

Tout mon corps est à bout, à bout de cette histoire, chaque matin, je me lève, je bois café et une fois réveillée, je pense à lui, la journée, il hante une fois encore mon esprit, puis vient le soir, le moment ou Baji devient plus présent, alors sous la douche, je l'imagine à coté de moi, je bois une bouteille d'alcool qui traîne au sol, bouteille que je place dés que j'étais seule au pied de la cabine de douche et je me touche, pensant que ce sont ses doigts qui extirpe mon plaisir puis la réalité me frappe et il disparaît aussi tôt.

- J'ai besoin de le voir.

- Kazutora : Tu sais ou le trouver. Tu as besoin de compagnie?

- Non, juste, embrasse mon frère pour moi.

- Kazutora : Bien.

Vêtue d'un jean bien trop ample pour moi, d'une veste à capuche ainsi que mes chaussures de la veille, je sors de la maison avant de jeter un coup d'œil furtif sur les personnes que j'aime plus que tout, un dernier coup d'œil, un dernier coup d'œil.

Arpentant les ruelle, je laisse ma mémoire me jouer un tour, je traverse la route, pour m'assoir un instant sur l'escalier de son ancien immeuble, puis je continue d'arpenter les rues, pour retrouver son ancienne école, puis, le premier endroit ou nous sommes avoué nos sentiments, le sanctuaire qui servait de réunion au Toman, sous un arbre, assise à terre, je l'entends me dire je t'aime, je souris seule, puis je me relève et je vais au cimetière.

Près de sa tombe, devant sa stèle, je m'agenouille, puis je m'accroupis avant de le saluer et de poser une bière à coté de la pierre blanche.

- Tu sais, depuis que tu es parti, rien n'est comme avant, santé Baji.

Je bois une bière.

- Imagine, toi et moi maintenant, on aurait été heureux, fous amoureux, tu aurais ouvert ton animalerie avec mon frère, on se serait surement disputer pour les choix des meubles. Santé.

Je bois une deuxième bière.

- Puis, au bout d'une certaine année, comme tu ne m'aurais pas demandé en mariage, je t'aurais laissée des petits indices de partout, jusque dans la salle de bain, mais te connaissant, tu avais tout prévu et bien évidement ton genoux aurait été au sol avant même que je le remarque. Santé.

Je bois une troisième bière.

- Le mariage petit juste entre amis, ne t'aurait pas plu, j'en suis convaincu, ne rigoles pas! Santé.

Je bois une troisième bière.

- Devant tout nos amis, tu m'aurais quand même embrassée, même sous les gros yeux de mon frère, le moment de nos noces, tu m'aurais fait l'amour jusqu'au petit matin, ou peut-être même jusqu'au lendemain soir, ça je ne le saurais jamais. Santé.

Je bois une quatrième bière. En manque de courage.

- Baji : Santé mon amour.

Les yeux rivés sur mon poignet, le geste effectué laisse couler un flot de sang, une vie que j'ai décidée de quitter, car jamais je serais en paix, pas sans cet homme au sourire carnassier qui m'a tant manqué.

- Baji : Il ne le fallait pas, tu aurais put vivre encore longtemps.

- Pas sans toi, tu m'a tant manqué, tu es beau.

- Baji : Prends ma main, il est temps pour toi Nori.

- Oui mon ange.

- Baji : Ton auréole brille plus que la mienne, prête à supporter et à m'aimer pour l'éternité

- Et même si l'éternité avait une fin, sache que je continuerais de t'aimer.

- Baji : Nori Matsuno jouer à la roulette russe avec ta vie t'a rendue poétique, je t'aime.

- Je t'ai toujours aimé Baji Keisuke.

Fin.

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