Izakaku - @waageyama

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waageyama

QUAND LES POULES AURONT DES DENTS.

"La magnificence s'incline à mes pieds, la perfection se trouve d'innombrables complexes en m'apercevant marcher lorsque je bouge mes magnifiques hanches et la splendeur voudrait bénéficier de mes coups de bassin. "
Izana, 2022.

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Le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux leur était tout simplement invraisemblable. Le ciel se reflétait sur une fine étendue d'eau, qui elle était piégée sur le toit d'un bâtiment abandonné.

Si les deux jeunes hommes présents sur le rebord d'un des murs, avaient respecté leur programme initial – qui consistait seulement à acheter des sachets de salade iceberg et de les déguster sur un banc, ils ne se seraient pas retrouvés là, perchés sur le toit de cet immeuble, à contempler un ciel baigné de couleurs chaudes qui luisait jusqu'à leur pieds.

Une forte brise fit virevoltait leurs vêtements et affolait leur chevelure. Izana, le plus âgé, qui, jusque-là n'avait pas quitté des ses grands yeux violacés le décor qui lui était offert, détourna très légèrement le regard pour le poser sur la personne qui l'accompagnait. Ce coup d'œil n'avait rien d'hostile, il voulait seulement voir le visage de la personne qu'il aimait mais qu'il peinait à aimer comme il le souhaitait.
Cette œillade n'avait donc rien de menaçante, elle se transforma même bien vite en une profonde analyse où dominait une tendresse inégalable.
Remarquant l'attention pleine de bon sentiment que l'on lui accordait, Kakucho, le plus jeune des deux , réagit :

— Qu'est-ce que tu regardes ? murmura-t-il avec douceur.

Izana, pris sur le fait, en flagrant délit de contemplation, sourit brièvement en fermant les yeux.

— Je te regarde. Un problème ?

Kakucho réussit à lâcher l'horizon de vue pour se consacrer entièrement à son interlocuteur.

— On a marché une heure pour escalader cet immeuble délabré et complètement à l'abandon parce que tu voulais voir le coucher de soleil après la pluie.

— Et alors ?

— Et alors tu ne le regardes même pas. Excentrique va.

— Hop, hop, hop, on parle mieux à ses supérieurs, le subordonné, le reprit Izana avec moins d'entrain que d'habitude.

Ce dernier laissa sa tête tomber contre Kakucho qui eut le réflexe de passer son bras autour de ses épaules afin de le maintenir contre lui. Ce contact fit trépigner le plus jeune de joie, d'une joie qu'il ne pouvait camoufler. Mais petit bémol, il ne savait comment la matérialiser. Il avait tant de mal avec cela.

— T'es trop mignon, Izana, finit-il par simplement dire pour mettre fin à ses débats intérieurs.

— Ferme là.

L' ordre semblait sans appel, et, ne souhaitant pas répliquer par flemme de tenir tête au "roi du débat" comme le surnommait ses proches, Kakucho hocha la tête et obéit en silence. Il préférait largement voir la silhouette des nuages se troubler sur la surface de l'eau.

Ce quartier était à l'abandon. En venant, ils n'avaient croisé personne. Il paraissait qu'il allait être rasé. C'était une des principales raisons d'Izana pour se promener dans le coin. Enfin, deux heures de marche s'apparentait plus à un pèlerinage du point de vue de Kakucho. Mais marcher semblait tellement calmer et détendre Izana que Kakucho pouvait marcher plusieurs kilomètres sans broncher rien que pour le voir arborer une expression de sérénité. Cela lui rappelait la fois où ils avaient voulu prendre un billet d'avion pour marcher dans le désert. Enfin, c'était plus Izana qui était à l'origine de cette initiative. Heureusement que sa famille et leurs amis les en avaient dissuadé avant que cela ne soit trop tard...

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