Chapitre 13 - Douce confrontation.

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(Évidemment, « douce » est ironique, mais vous l'auriez deviné, non ? 😅)

- Quelques jours plus tard -

Hémon m'évitait.

Et ce, depuis l'incident dans sa chambre.

Les jours s'étaient écoulés et je ne l'avais pas revu. Au début, j'avais juste pensé à un coup de chance ou autres, mais non. Rien ne m'indiquait qu'il m'ignorait mais j'avais ce sentiment qui n'avait cessé de s'accroitre au fil des jours.

Hémon avait comme disparu.

Et, je ne pouvais que m'en réjouir, quand bien même ce comportement me suscitait de nombreuses questions.

Bien sûr, son absence n'était pas la seule chose qui me questionnait, mais aussi, l'incident qui s'était produit dans sa chambre. Je pouvais encore me remémorer la colère et l'envie de me faire mal qui dominaient Hémon, à ce moment-là.

Mais pourtant il m'avait épargnée.

Et, seulement à cette idée, mon esprit s'était convaincu que c'était suffisant, qu'il ne fallait pas plus de questions et que je devais tout, simplement, profiter de l'absence d'Hémon.

Assurément, c'est que j'avais fait au cours des derniers jours et je n'étais pas la seule.

En effet, mes blessures commençaient à bien guérir. Ma jambe gauche guérissait bien, le fil, avec lequel Éros avait cousu ma plaie, était entièrement parti permettant, ainsi, à ma plaie de continuer sa cicatrisation. En outre, mon cou était beaucoup moins bleuté. Lorsqu'Hémon m'avait étranglé dans sa chambre, un énorme bleu s'était formé et j'étais assez contente de voir que ce dernier commençait à s'en aller.

D'un point de vue physique, mon corps semblait reprendre un peu de sa force et de sa vitalité.

Néanmoins, ce n'était pas le cas d'un point de vue moral.

Même si l'absence d'Hémon avait permis à mes blessures de guérir, cette dernière ne pouvait guérir tous les traumatismes que mon cerveau ne cessait de me rejouer en tête. À chaque jour qui se passait dans cette foutue maison, je mourais un peu plus psychologiquement.

Mais, heureusement, le paysage du jardin était là.

Il me permettait de m'évader et d'imaginer la vie que j'aurais pu mener si Hémon n'avait pas été là. Il est vrai que cela pouvait paraître bien plus triste, mais c'était ce qui me faisait tenir : les souvenirs à l'orphelinat et l'imaginaire d'une vie heureuse.

Brutalement, des coups contre la porte de la chambre se firent entendre. Je sortis, immédiatement de mes songes et ne répondis pas, tout de suite, car j'avais bien trop peur que ce soit Hémon.

Mais, si c'était lui, il serait prêt à forcer la porte sous la colère, si je ne répondais pas.

Et je ne voulais plus subir ses accès de colère.

- Oui ? Fis-je timidement.

Mon rythme cardiaque s'accéléra lorsque la porte s'ouvrit progressivement, mais, vite, ce dernier reprit un rythme normal lorsque je vis une chevelure rousse familière dans mon champ de vision.

Daphné.

- Irène ! S'écria-t-elle avant d'accourir vers moi et de me l'enlacer.

En dépit de la surprise qui me gagnait, je répondis à son étreinte chaleureuse.

J'étais si heureuse de la voir.

Je ne l'avais pas revue depuis la course des Prescott.

Nous restâmes quelques minutes silencieuses et toujours dans les bras de l'une de l'autre avant que Daphné ne se détache de moi et ne s'installe à mes côtés sur le lit.

Sous son empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant