Je n'étais pas faible.
Enfin du moins, je ne devais pas l'être.
Mais, comment ne pas l'être lorsque les seules choses que le miroir reflétait étaient les nombreuses marques qui causaient mes faiblesses.
Mon regard s'attarda sur la tache de brûlure situait dans mon cou et cette dernière me picotait bien encore. Je m'empressais d'apaiser cette vive douleur en impliquant délicatement de la crème qui me fit frissonner, dû au contraste de température entre la crème et ma peau.
Suffisamment soulagée, je rangeais le tube de crème et puis, comme un aimant, mes yeux se bloquèrent sur l'autre trace de brûlure sur mon avant-bras. Je me figeais, quelques instants, sur cette dernière avant de la toucher du bout des doigts.
Contrairement à celle dans mon cou, la trace de brûlure était entièrement guérie laissant, ainsi, une cicatrice assez prononcée. Ensuite, machinalement, mon regard se posa sur ma jambe gauche où ma blessure était encore en train de guérir, et en à juger à la profondeur de la blessure, la cicatrice sera assez imposante, comme pour celles de mes paumes.
Et dès leurs évocations, je plantais mon regard sur mes paumes qui se tenaient face à moi.
De toutes les marques que m'avait laissé Hémon, c'était probablement celles de mes paumes qui me faisaient le plus mal. Les deux grandes lettres qui dominaient mes paumes ne pouvait qu'être explicites, et de cette façon, me rejouer en tête ce qu'Hémon m'avait fait subir cette nuit-là.
Mais aussi, de me dire qu'Hémon serait à jamais ancré dans ma peau.
Avant lui, la seule chose que je détestais sur mon corps était cette horrible tache de naissance qui ornait ma côte gauche mais maintenant, c'était tout.
En outre de me dégouter, elles me complexaient. Assurément, toutes ces marques me balançaient à la figure à quel point j'ai été faible, à quel point Hémon avait gagné à me détruire, à quel point j'étais totalement impuissante.
Il y aurait encore quelques jours, je me serai effondrée en larmes à ces pensées plus que dépressifs, mais je ne le fis pas. Une partie de moi le justifiât dans le fait que je m'étais promise de ne plus pleurer pour Hémon, mais aussi, qu'apercevoir mon reflet en larmes ne ferait que de mettre en évidence mon état de faiblesse, bien déjà trop dur à supporter.
Faiblesse.
C'était de cette façon qu'Hémon me torturait.
En jouant avec mes faiblesses.
Brutalement, j'ancrais mes yeux dans le miroir et me demandais quelque chose dont je n'aurais pensé auparavant.
Hémon avait-il des faiblesses ?
Cette question m'était apparu soudainement dans mon esprit, comme une révélation.
Ses gants.
C'est la seule chose dont j'étais sûre, et encore plus, avec ce j'avais vu hier soir, dans le jardin. Je pouvais encore me souvenir du regard mélancolique d'Hémon lorsque ses yeux s'étaient posés sur ses gants sombres.
Hémon m'avait semblé souffrir de l'intérieur.
Et ce, de la même façon que lorsque mes yeux se posaient sur ma tache de naissance.
Comment pourrais-je retourner cette faiblesse contre lui ?
Il était évident qu'Hémon portait des gants pour pouvoir camoufler cette chose qui semblait se trouver dans ses paumes. De cette façon, la seule chose qu'il me semblait bien de faire était de lui arracher ses gants de ses mains, enfin au moins un.
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Sous son emprise
Storie d'amoreSa date de naissance, son nom de famille, ses parents... Toutes ces choses, d'apparence banale, étaient tous ce qu'elle ignorait. Les seules choses qu'elle connaissait n'étaient que sa mère était morte à sa naissance, que son père était celui qui l'...