Chapitre 8 - Changement de décor.

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- 1 semaine plus tard –

Les jours s'écoulaient mais pourtant, j'avais comme l'impression d'être figée dans le temps. Cela était sûrement dû au fait que je passais la totalité de mes journées à me morfondre dans la chambre. Les seules fois où je la quittais étaient pour manger et me doucher.

Je ne cessais de me rejouer en tête toutes les souffrances qu'Hémon m'avait fait endurer. Et cela m'effrayait que mon esprit m'empêchât de sortir de la chambre. J'avais tellement peur de le croiser, de le supporter et surtout, de souffrir, à nouveau.

Par chance, je n'ai pas vu Hémon et ce, depuis l'événement de la piscine. Mes tentatives pour l'ignorer semblaient marcher à merveille. Mais ce n'était pas assez. La tristesse me rongeait encore et encore, chaque jour.

Je ne pouvais pas croire qu'Hémon m'avait tout pris. Mon appartement, mes souvenirs... tout. Hémon n'avait même pas daigné à prendre, avec lui, mes affaires. Quand bien même, je réussirai à m'enfuir de cette prison, je n'aurais nulle part où aller et c'est exactement ce que voulait Hémon.

Je savais que ma vie, après l'orphelinat, n'aurait été, en aucun cas, remplie de bonheur, mais lorsque mes yeux s'étaient posés sur ce modeste appartement, une partie de moi s'était mise à espérer que je vivrai peut-être dans le bonheur.

Même si mon appartement n'était pas le plus accueillant, j'avais finalement un chez moi.

Et c'était ce qui m'avait redonné une étincelle de joie, mais Hémon l'avait détruite et ce, en un claquement de doigts.

Il avait gagné.

Encore fois.

Je baisse le regard vers mes mains et mes yeux se bloquèrent sur les deux pansements qui recouvraient ces deux marques que je détestais tant. Je devrais être heureuse de voir ces deux blessures guérir, mais je ne l'étais pas.

Les plaies sanglantes s'étaient progressivement transformées en croute assez grosse, laissant, ainsi, les initiales d'Hémon se voir encore plus. De plus, je devinais qu'à l'épaisseur de ces dernières, les cicatrices seront tellement imposantes que le « H » et le « T » ne pourront pas passer inaperçus.

J'essayais de ne trop pas y penser ni de les voir, mais je ne pouvais faire qu'autrement lorsque je les soignais. Le traumatisme, que j'essayais d'enlever, me frappait en plein visage à chaque que mes yeux se posèrent sur mes paumes dénudées. Alors, pour éviter que ce traumatisme ne me ronge dans la journée, je recouvrais mes paumes d'un pansement assez grand. Cela m'aidait, mais pas assez pour me faire oublier.

En fait, rien ne pourrait me faire oublier ça.

Soudain, mes pensées s'envolèrent lorsque je t'entendis les gargouillements de mon ventre. J'ignorais quelle heure il était mais il semblait être assez tard pour que je ne sente la faim m'envahir. Alors, sans plus tarder, je me redresse du lit et le quitte pour pouvoir me ruer vers la porte.

Avant de m'aventurer un peu plus loin dans le couloir, je me stoppe à l'accoudoir de la porte et vérifie qu'Hémon ne soit pas dans les parages. C'était devenu un réflexe pour moi de faire ça et, par chance, je ne le croisais jamais.

Comme aujourd'hui, on dirait.

Je veille à fermer la porte de la chambre avant de me diriger vers l'escalier et d'y descendre, prudemment. Pareillement aux autres jours, le rez-de chaussée était très calme et semblait être désert. Bien sûr, en dehors, des deux hommes d'Hémon qui étaient postés à la porte d'entrée.

Ils étaient, tous deux, vêtus d'un costume noir et totalement immobiles. De là, où je me trouvais, on pourrait presque croire à des statues. C'est assez troublant. Cependant, je ne porte davantage d'intérêt pour eux et me dirige vers la cuisine.

Sous son empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant