Chapitre 18

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    L'Américaine ne sait clairement pas où elle a mis les pieds ce soir

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    L'Américaine ne sait clairement pas où elle a mis les pieds ce soir. J'ai conscience que je la provoque dès que l'occasion se présente, et que je provoque peut-être, même, ladite occasion, mais la petite blonde plonge tête la première à tous les coups, sans se poser de question. Comment résister à la tentation de l'emmerder ? Cette fois-ci encore, ça a failli être le cas, littéralement. Pourtant, il ne s'agit pas d'une entourloupe de ma part. Je suis sérieux.

    Ma main enroulée autour de son poignet menu, je ne la laisse pas s'approcher plus près du rivage.

    — Arrête Collins. Reste là.
    — C'est encore une de tes brillantes idées, Mackay ?
    — Pourquoi tu avances tête baissée alors que tu as lu par toi-même que la zone est infestée de méduses ?
    — Je ne sais pas, peut-être parce que tu prends un malin plaisir à me mettre au défi à tout bout de champ ?
    — Pas de-là à te mettre en danger ! éructé-je, sidérée.

    Son haussement de sourcils, que je traduis par un charmant « tu te fous de ma gueule, hein ? » me pousse à courber un peu l'échine.

    Ok, le bidon, le désert... Prends sur toi et paie ta rédemption, mec !

    Je soupire et me détache d'elle, puis baisse le menton en réfléchissant. Je suis fatigué de cette relation conflictuelle.

    — J'ai commis des erreurs mais je ne t'aurais pas blessée intentionnellement.

    Les mots sont sortis tous seuls, un peu malgré moi. Ou peut-être pas tant que ça.

     Silencieuse, Collins vient délicatement frotter son poignet que j'ai relâché et m'observe. Il faut qu'elle arrête de me fixer comme ça ; maintenant. Tout de suite. L'intensité dans ses prunelles me fait un truc et rien à voir avec la bière. Un bouillonnement dans mon estomac qui rayonne vers mes autres organes. Je m'apprête à lui conseiller de rejoindre les autres pour manger quand elle prend la parole, d'une voix douce que je ne lui connaissais pas.

    — J'espère qu'on pourra repartir sur de bonnes bases, après la Full Moon.
    — J'espère aussi. Tout dépend de toi et de ton investissement au ranch.

    Merde. Mon ton était plus sec que je ne l'aurais voulu.

    — Tu recommences, Curtis ! s'indigne-t-elle en plissant les paupières, à juste titre. J'ai fait mes preuves, alors il va falloir que tu te détendes, cowboy !
    — Écoute, ce soir, on ne parle pas boulot. D'accord ? Tu profites et j'arrête de te provoquer.

    Elle pince ses lèvres sans réprimer un sourire discret. J'essaye de ne pas trop m'attarder sur sa bouche tandis qu'elle s'avance, une main tendue.

    — Parfait Curtis Mackay. On signe une trêve pour le week-end si j'ai bien compris ?
    — C'est l'idée oui, opiné-je en saisissant sa paume.
    — J'ai hâte de te découvrir sous un autre angle...
    — Ne joue pas trop avec moi, par contre, j'ai mes limites.
    — Ah oui ? Sinon quoi ?

Australian CrushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant