Elisabeth Collins, jeune New Yorkaise diplômée, voit sa vie basculer du jour au lendemain. Elle souhaite changer radicalement les prochains mois de sa vie pour tourner la page.
Quoi de mieux que les terres arides d'Australie pour oublier ?
Curtis...
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— Sérieusement mec, tu vas faire comment ici ? Ça va te changer de l'université !
— C'est sûr, répondis-je à Alastair. Mais j'ai pas le choix. Je dois rester ici le temps de remettre de l'ordre dans les affaires de la propriété.
— Il n'y a aucune fille ici ! Sans déconner !
Al lève les yeux vers moi en riant, pendant que Erik rassemble nos affaires pour lever le camp. Nous avons suivi en quad et à cheval le bétail le plus éloigné de la propriété avant de commencer le grand rassemblement d'ici quelques jours. Alastair et Erik sont finalement arrivés il y a deux jours pour nous aider les trois prochaines semaines. Je sens que ce mustering va se passer mieux que je ne le pensais.
— La prochaine à profiter du cowboy Mackay a intérêt d'être endurante ! me dit Erik en me lançant les sacs à l'arrière de son quad.
— Faut arrêter de penser avec ta queue deux secondes Erik, lâche Alastair, dépité par notre ami.
— Vous êtes mal placés pour me dire ça ! Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas votre palmarès, ni les numéros de tout le campus dans mon téléphone !
— Ferme là Erik ! J'ai quand même pas la réputation de Al ! Et je peux me tenir ! Dis-je en secouant la tête. Et ces derniers mois ne comptent pas !
— Tu essayes de rassurer qui exactement Curt' ?
Je lève les yeux en direction du brun, en même temps que Al. C'est vrai que je suis sur la deuxième marche du podium niveau conquête. Mais personne ne peut rivaliser avec notre Alastair Marsh, le capitaine de l'équipe de rugby des Red Heavies, de l'université du Queensland !
— Pour l'instant, la priorité c'est le ranch. J'aviserai par la suite.
Mes deux amis se regardent, sans rien dire. Je les connais trop pour savoir qu'ils ne me disent pas tout.
— Quoi ?
— Curtis. On sait que tu as bien réfléchi. Mais tu penses vraiment que c'est la bonne décision ?
— Oui. Si je repars à l'université, ma mère ne s'en sortira pas. Et tout ce que mes parents ont construit disparaîtra. Je ne laisserai pas ça arriver.
Ils me fixent sans rien ajouter. Je ne leur en veux pas, je tenterai la même chose si l'un d'entre eux ne revenait pas à la fac. Ces dernières années passées ensemble seront sûrement mes plus belles années avec le lycée. Profiter de la vie, des gens qu'on aime, s'attendre à vivre longtemps avec ceux qui comptent le plus pour nous.
Depuis cette veille de la nouvelle année, je sais malheureusement que certaines heures peuvent être très longues, et la vie plus courte qu'on ne le croit. Chacun à sa façon de noyer son chagrin, de vouloir tourner la page comme bon lui semble.
