Elisabeth Collins, jeune New Yorkaise diplômée, voit sa vie basculer du jour au lendemain. Elle souhaite changer radicalement les prochains mois de sa vie pour tourner la page.
Quoi de mieux que les terres arides d'Australie pour oublier ?
Curtis...
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Je me réveille à l'arrière de mon pick-up, le ciel encore noir parsemé d'étoiles au-dessus de nos têtes. La chaleur du corps d'Elisabeth contre le mien et son souffle régulier sur mon torse me réconfortent. Je n'ose pas bouger pour regarder l'heure, mais il doit être aux environs de cinq heures du matin. La nuit a été intense, et un sourire se dessine sur mon visage en me remémorant chaque instant passé avec elle.
Mais maintenant, il va falloir rentrer et trouver une excuse plausible à raconter à Jane. Malgré mon message, elle a dû s'inquiéter de ne pas nous voir revenir cette nuit. Je tourne doucement la tête quand Elisabeth ouvre les yeux, un sourire timide sur les lèvres. Elle a l'air aussi détendue que moi, même si je sais qu'au fond, elle doit être un peu nerveuse. Je commence à la connaître.
— Bonjour Collins, dis-je doucement, amusé par notre situation. — Bonjour, Mackay, répond-elle en écho, en se frottant les yeux. — On devrait rentrer avant que Jane se demande où on est passé.
Elle acquiesce, se redressant lentement et se frotte les avant-bras en cherchant des yeux une veste. Je lui tends la mienne, sans un mot, pour qu'elle se couvre pendant que je m'occupe de ranger l'arrière du véhicule. Elle éteint les dernières braises du feu de camp et me rejoint, son sac sur l'épaule.
— Prends le pick-up pour rentrer. — Et toi, tu prends le quad ? demande-t-elle en fronçant les sourcils, perplexe. — Oui, il faut que quelqu'un le ramène de toute façon. Allez, on y va.
Elle semble vouloir protester mais finit par accepter, me jetant un dernier regard interrogatif avant de monter dans le pick-up. Je la regarde partir, monte sur le quad et démarre, prenant le chemin du ranch. Nous arrivons à la ferme pratiquement en même temps. Sans surprise, Jane est déjà debout, préparant le petit déjeuner dans la cuisine. Elle nous regarde entrer, ses yeux plissés par la curiosité.
— Où étiez-vous passés, vous deux ? demande-t-elle, les mains sur les hanches. — On a eu un souci avec le quad, je mens. J'ai préféré attendre ce matin pour rentrer plutôt que de prendre le risque qu'il nous arrive quelque chose en pleine nuit. — Vous avez passé la nuit dehors ? — On a dormi dans le pick-up, et Curtis avait préparé un feu de camp, s'empresse de répondre Elisabeth.
Ma mère nous regarde à tour de rôle, un sourcil relevé, choquée de ce que vient de lui dire notre vétérinaire.
— Le souci pour le veau est réglé, je suppose ? — Tout est réglé, dis-je en attrapant une assiette de pancakes et de fruits posée sur la table. Je me dépêche, on doit rattraper la tournée de ce matin. — Je vais voir les veaux, annonce-t-elle, se dépêchant de sortir de la cuisine.
À peine a-t-elle passé la porte que Jane m'interroge :
— Tout va bien avec Elisabeth ? Vous êtes bien silencieux ce matin ?