Chapitre 5

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	Le lever à quatre heures du matin fait mal, surtout que je n'ai pas beaucoup dormi avec le décalage horaire

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Le lever à quatre heures du matin fait mal, surtout que je n'ai pas beaucoup dormi avec le décalage horaire... Même si Mme Mackay m'a proposé de rester dormir et de me reposer les prochains jours, je ne veux pas abuser. Surtout qu'elles ont l'air d'avoir du travail. Entre nourrir les chevaux, les sortir dans les paddocks et la vingtaine de boxes à nettoyer, la matinée est vite passée. Ou pas.

Je savais que ce serait physique, mais pas à ce point-là. J'ai l'intérieur des paumes en feu et des cloques qui commencent à apparaître à cause de cette fichue fourche. Sans parler de mon dos qui commence à tirer comme pour m'avertir d'un lumbago en préparation et d'une forme physique que je n'ai pas tant que ça. Plus aucun doute sur le fait que mon ex, Nathan, va très vite me sortir de la tête à cette allure-là, tant mes pensées sont occupées ailleurs.

J'arrive enfin au dernier box, là où un certain hongre, nommé Flamme comme indiqué sur la pancarte, devrait loger.

— Cassie, dis-je surprise. Où est Flamme ?

— C'est le cheval de Curtis, il revient demain normalement.

— Curtis ? À cheval ? m'étonné-je les yeux de plus en plus ronds. Vous n'utilisez pas de Pick up pour vous déplacer ?

Les questions fusent dans mon esprit, ne comprenant rien à ce qu'elle vient de m'annoncer, comme s'il manquait une pièce au puzzle pour que la cohérence m'éclaire.

— Oui, mon frère. Curtis ! Il est parti avec Erik et Al ramener le bétail le plus éloigné du ranch.

— J'ignorais que tu avais un frère... Il travaille aussi au ranch, donc ?

— Oui. Il vient de finir son année à l'université. Il reprend le domaine.

Cassie me considère et détourne rapidement les yeux, comme si elle venait de dire quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Je préfère ne pas relever, de peur de la mettre encore plus mal à l'aise qu'elle ne l'est déjà. Je termine de ranger les fourches et de remettre les chevaux dans les boxes avant de prendre ma pause déjeuner. J'en profite pour téléphoner rapidement à mon père à New York, histoire de le rassurer. C'est le troisième appel depuis le début de mon séjour. Avec quinze heures de décalage, il est à peu près vingt-deux heures là-bas.

L'après-midi se résume à faire la tournée des points d'eau, vérifier les abreuvoirs du bétail, et nourrir les chevaux. Après le repas du soir et une bonne douche fraîche, j'aperçois Cassie dans la bibliothèque. Un livre ouvert mais le regard dans le vide, elle semble perdue quelque part dans son esprit. Elle a l'air si fragile malgré l'image qu'elle donne de la jeune fille forte qui gère le ranch avec sa famille.

— Je peux emprunter un de tes livres ? demandé-je doucement.

Elle revient à la réalité, me sourit timidement et hoche la tête en se décalant pour me laisser une place. Je m'assieds à ses côtés avant de prendre le livre qu'elle me tend, alors qu'un sourire maintenant triste étire la ligne de sa bouche.

— C'est un de mes préférés.
— À moi aussi !

Le roman de Jane Austen me fait sourire. Je l'ouvre et feuillette les pages avant de la remercier. Ce classique va me rappeler mes soirées chez mon père, à bouquiner au coin du feu après le lycée. À l'époque, je n'avais à me soucier de rien. Juste mes cours, mes amis, et les prochains romans à lire. À l'époque, j'avais fait le deuil de la relation entre mes parents depuis un moment déjà. Mon père m'a fait comprendre qu'une relation était vouée à l'échec si l'un des deux était malheureux. Il m'a aussi enseigné que lorsqu'on aime réellement quelqu'un, le laisser partir pour qu'il puisse enfin s'épanouir était la plus grande preuve d'amour. Ça a été dur au départ, mais une fois que j'ai compris que maman était à nouveau heureuse, je suis restée avec lui à New York.

— Je suis contente que tu sois là. Maman a bien fait de passer l'annonce.

Australian CrushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant