Elisabeth Collins, jeune New Yorkaise diplômée, voit sa vie basculer du jour au lendemain. Elle souhaite changer radicalement les prochains mois de sa vie pour tourner la page.
Quoi de mieux que les terres arides d'Australie pour oublier ?
Curtis...
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Inutile de me retourner, j'ai compris la grimace de Collins quand j'entends taper des pieds à quelques mètres derrière moi. Il ne manquait plus que ça.
— C'était sûr ! Je le savais ! Piaille une voix suraiguë dans mon dos. T'es tellement prévisible !
Je fronce les sourcils en entendant ces mots. Comment diable est-elle arrivée à cette conclusion ? Je m'approche d'elle et lève la main pour l'interrompre. Elle me regarde avec de grands yeux, un léger rictus aux lèvres, celui qui me fait généralement sortir de mes gonds.
— Cassie. Arrête, dis-je d'une voix plus autoritaire que je ne l'aurais voulu. Et toi, termine avec Ivory. Tu as ta soirée de libre.
Cassie lève les yeux au ciel, ses bras croisés, ses épaules se soulevant dans un geste de mépris. Il est évident qu'elle ne va pas lâcher l'affaire aussi facilement.
— Parfait ! Comme ça on peut sortir ce soir ! — C'est moi qui t'emmène chez Nicholas, tranché-je d'une voix qui ne laisse pas place à la discussion. — Quoi ? Mais pourquoi ? — C'est non négociable, répliqué-je fermement. — Je voulais y aller avec Elisabeth !
Comment la faire redescendre illico presto de son nuage de petite peste ? En faisant la même chose qu'elle : m'immiscer dans sa vie personnelle avec Nich. L'américaine me regarde sans dire un mot, l'étrille à la main, et elle parvient à me détendre en quelques secondes. Je m'approche un peu plus de ma sœur, tentant d'adoucir mon ton.
— Écoute, laisse-moi juste t'accompagner cette fois. D'accord ? — Est-ce que j'ai vraiment le choix ? Ça ne veut pas dire que j'accepte ton contrôle tout le temps, bougonne-t-elle en détournant le regard. Je vais me préparer. Je dois être là-bas pour vingt heures.
Si une petite blonde a le don de me faire perdre mon sang-froid, ma sœur n'est pas en reste. C'est assez dur de résister à l'envie de poser les mains sur Elisabeth, et maintenant que Cassie est au courant, je vais devoir redoubler d'efforts pour rester professionnel.
Juste après le dîner, j'attends patiemment Cassie derrière le volant. Elle apparaît enfin, accompagnée de Jane et Collins, qui lui souhaitent de passer une bonne soirée. Elle enfile une veste et la ferme rapidement avant de s'asseoir côté passager, comme si je n'avais pas remarqué le décolleté plongeant qu'elle porte. Je me mords l'intérieur des joues pour ne pas faire de remarque désagréable alors que nous n'avons même pas encore quitté la route du ranch.
— Tu devrais vraiment essayer de te détendre un peu. Depuis qu'Elisabeth est là, tu sembles toujours sur les nerfs. — Ce n'est pas aussi simple, Cassie. Il y a des choses que tu ne comprends pas, soupiré-je les mains crispées sur le volant. — Oh, arrête de me prendre pour une idiote. J'ai vu comment tu la regardes, ricane-t-elle, une note de sarcasme dans la voix. Franchement, c'est évident que tu l'aimes bien plus que tu ne veux l'admettre. — C'est compliqué. Le ranch, la situation... On ne peut pas s'attacher à elle, mais je reconnais qu'elle mérite sa place ici. J'ai été dur avec elle, et j'en suis pas super fier. — C'est bien, tu le reconnais. Si tu veux mon avis, ajoute-t-elle, tu devrais lui proposer qu'on passe la soirée ensemble demain soir. Un bivouac, juste nous quatre. — Nous quatre ? — Ouais, avec Nicholas. Je sais qu'il te reste un peu de travail avec le bétail. Il peut te donner un coup de main, et on pourrait en profiter pour passer une chouette soirée autour d'un feu de camp.