Elisabeth Collins, jeune New Yorkaise diplômée, voit sa vie basculer du jour au lendemain. Elle souhaite changer radicalement les prochains mois de sa vie pour tourner la page.
Quoi de mieux que les terres arides d'Australie pour oublier ?
Curtis...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Quarante-huit longues heures que je cogite. Que je me gifle mentalement d'avoir agi comme un abruti avec Collins contre la portière de ce foutu pickup. Devant la maison. Quel con !
Dès qu'elle passe à côté de moi, je ne peux m'empêcher de détourner le regard. Et chaque fois que je la vois, mon cœur s'emballe comme s'il refusait de suivre la logique froide de mon cerveau. A force d'être constamment sous contrôle, il m'a fallu autant de temps pour me rendre compte que Collins me snobait tout autant.
Ce ranch est en train de devenir l'enfer sur terre. Dans tous les sens du terme. Les premières vagues de chaleur annonçant l'été rendent chaque tâche plus éreintante, chaque instant passé ici plus étouffant. Mais ce qui m'irrite au plus au point, c'est la cohabitation avec l'américaine qui se fout royalement que je sois là ou non. Elle suit docilement chaque instruction que je lui donne, sans un mot plus haut que l'autre. Si je pensais au départ que la petite blonde était une vraie plaie quand elle ouvrait la bouche, j'en viens presque à regretter à moitié qu'elle ne m'accorde pas la moindre attention ces derniers jours. Certes, j'y suis allé un peu fort en la laissant complètement seule le soir du retour du bar. Mais bon sang ! Qu'elle passe outre, et qu'on reprenne une activité normale ! Si elle pense qu'il n'y a eu qu'une seule personne de frustrée, elle se plante royalement !
Jeudi, avant de passer à table avec Jane qui met un point d'honneur à préparer le dîner pour nous trois et à manger ensemble, je croise Collins qui sort tout juste de la douche. Elle a les cheveux encore humides, porte un jeans qui moule parfaitement ses jambes, et par la même occasion ses fesses. Et que dire de son petit débardeur noir fluide, qui laisse deviner la forme de ses seins.
Respire Mackay, respire.
Elle passe silencieusement devant ma chambre et la bibliothèque, puis descend rejoindre la cuisine. Je suis certain qu'elle est encore remontée contre moi. Elle n'a pas pu ne pas me voir, adossé contre l'encadrement de ma porte, en face des escaliers. Pour une fois qu'elle me fout une paix royale, j'ai presque envie de lui hurler que je suis là pour qu'elle daigne enfin m'accorder un seul regard, une seule parole, même une insulte. Quelque chose !
Je décide de faire bonne figure, et de rejoindre la cuisine. Je m'assieds à table, face à Collins qui ne me calcule toujours pas, trop occupée à détailler ses couverts posés devant elle. En plus de son foutu caractère, elle est têtue et rancunière.
— Thunder a l'air d'aller mieux, non ?
Je hoche la tête sans ajouter un mot à la question de ma mère, et sert la mâchoire quand Collins passe son bras près du mien pour se servir un verre d'eau.
— J'ai besoin que tu récupères Cassie au lycée demain soir. Le bus scolaire qui la ramène normalement à Charters Towers est annulé, me demande ma mère en découpant ses lasagnes encore fumantes. — Attends. Personne ne peut la ramener ? — Non, justement. Et les deux filles des Robbins seront avec elles. Si tu peux les ramener toutes les trois... Elles dormiront à la maison et leur mère les récupérera le lendemain matin.