Chapitre Quarante-quatre

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L'odeur de caramel vient d'une bougie. J'avais espéré qu'elle provienne plutôt de gaufres nappées de coulis de caramel chaud et alléchant, mon imagination marche comme il faut on dirait.

Depuis quand est-ce qu'il met des bougies lui ?

J'entre dans le séjour comme un zombie, la démarche lente, le regard vide et tout signe de politesse absent. Hunter lit le journal dans un coin de la pièce, je remarque qu'il à l'air assez décontracté, torse nu dans un bas de pyjama. L'idée qu'il ait dormi avec moi me vient bien sûr, mais je l'écarte vite fait.

Une croûte de sang longe le long de sa tempe. Devrais-je m'inquiéter ?

Non négatif.

A la place, je rôde dans la cuisine et me sers comme si je faisais ça tous les jours. Je choppe la bouteille de jus d'orange, sans me prier de prendre un verre. C'est plus rapide à la bouteille, et ça à un goût meilleur.

J'entends le pas d'Hunter approcher. Il ne dit rien, calme, serein, il parait même étrangement de bonne humeur. C'est quoi ce bordel ?

Hunter n'est pas quelqu'un naturellement dans cet état d'esprit. Soit il est super lunatique, soit il se renfrogne comme un gamin. Je ne sais pas qu'elle partie de sa personnalité je préfère, comme si je devais obligatoirement en préférer une.

- Bonjour Rain.

Tiens, un semblant de conversation semble vouloir naître. Je renifle sans aucune grâce.

- Salut.

- Bien dormi ?

J'ai l'impression d'être victime d'une mise en scène parfaitement roder. Cette sensation s'amplifie quand il vient déposer un bisous sur ma joue.

Mais qu'est-ce que ça veut dire au juste ?

- Ton lit est confortable.

- Mais à part ça ?

- Ecoute, ce serait plus équitable que ce soit moi qui te pose les questions et non l'inverse comprit ?

Il opine pendant que je prends conscience du ton méga autoritaire que je viens de prendre.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Ce qui me perturbe, c'est qu'il a l'air dans l'optique de vouloir coopérer. Pourquoi ? L'idée qu'il se soit finalement rendu compte que nous avons besoin de discuter s'infiltre dans un coin de mon cerveau. Cet homme est trop censé et trop malin pour me laisser gagner aussi facilement, ce qui serait légitime. Je ne sais même plus depuis combien de temps j'attends cet affrontement. Pourtant le matin, c'est vraiment pas top.

- Tu peux me dire comment ça s'est terminé hier soir ?

Silence.

On dirait que je lui demande combien il a de cheveux sur la tête.

- Sans trop de dégâts.

Chez lui ça sonne comme une bonne nouvelle.

- Définis "sans trop de dégâts".

- Bobby a été clément.

- Pourquoi ?

Je l'agace

- Parce qu'il a fermé sa gueule quand il s'est prit un point de ma part.

- Je croyais que tu ne voulais pas te battre ?

Oh putain je l'agace vraiment. Excellent.

- Parfois il faut faire des choix Rain. C'était mon choix, il fallait que ça cesse !

Hunter (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant