Chapitre Sept

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        Bonne lecture !

PDV HUNTER

        J'éteins la lumière du séjour. Je pense qu'elle s'est endormie, du moins elle en a l'air. Et je doute qu'elle soit assez bonne actrice pour jouer la comédie. C'est limite si j'entends ses ronflements. 

        Je pénètre dans ma chambre. La fenêtre est ouverte et un froid hivernal heurte ma peau. Je me dirige vers ce courant d'air et le stoppe en fermant cette foutue fenêtre. J'allume maintenant une petite lampe. Je me déchausse rapidement et je retire mes vêtements. J'ai besoin d'une douche. Il faut que je réfléchisse, que j'analyse cette étrange soirée en sa compagnie.

        L'eau chaude s'abat sur mon torse. Presque comme un châtiment, mais sa chaleur appaise mes maux et je me retrouve à apprécier ça. Je n'ai pas envie de me laver je veux juste me détendre et penser.

        Quand je finis, j'enfile un boxer et m'examine dans le miroir. L'eau me fait du bien, elle me calme même, et c'est un remède à ce que j'essaie d'effacer.

        Je passe ensuite une seviette dans mes cheveux et éxécute un séchage express. Je n'ai pas de temps à consacrer à ça en plus je commence tôt demain matin. Elle n'a pas ce problème elle. Et je me remets à penser à cette femme. Je n'ai jamais arrêté depuis qu'elle a franchit le seuil de cet appartement. Pourtant, j'aimerai me défaire de ce lien trop solide qu'elle a créé entre nous. 

        Je rentre enfin dans ces draps et plis mes bras en les positionnant derrière ma tête. Je fixe un point imaginaire dans ma chambre obscure. Il s'est passé tellement de choses dans cet endroit, et je sens que si elle reste, ça risque de continuer. C'est pour ça que je dois mettre des barrières entre nous.

        Mais je ne cesse de me contre-dire. Putain pourquoi je ne peux pas juste la laisser s'en aller ? Pourquoi est-ce que je l'ai amené ici ? Ah oui son mal de tête. Je n'y croyais pas trop quand elle m'a annoncé comme ça qu'elle avait mal. Qui fait ça de façon aussi improbable ? Personne, sauf quand c'est un mensonge. Mais je ne lui en veux pas. Je ne sais pas parler en sa présence. Je ne sais pas comment aborder un sujet et j'ignore quelle est la meilleure façon de répondre à ses questions. 

        Je suis désaxé. Depuis qu'elle m'a demandé si je sortais avec quelqu'un plus précisément. Je ne m'y attendais pas du tout, et je n'ai pas pu fournir une question exacte. C'est pour ça que je l'ai laissé dans le flou. Je ne veux pas qu'elle sache qui je suis. Je ne sais plus quoi faire. Je marche seul sur un sentier imbibé d'alcool. Et je suis une torche prête à s'embraser.

        C'est elle qui inspire mes gestes et je sens que d'ici peu, je vais m'enflamer. Je ne veux pas ça. Mais si ça doit arriver, ça arrivera. Seulement en attendant, je peux toujours m'amuser avec elle. La faire douter, la rendre perplexe, la voir gênée aussi. J'aime la regarder dans cette position. Je sens cette puissance masculine me consumer et je sais que je peux aller là où je veux.

        Je finis par laisser la pièce sombrer dans l'obscurité totale. Je m'allonge doucement. Je veux dormir mais je continue de penser.

        Je pense.

        Encore et toujours.

        Je n'arrête jamais.

        Je pourrais allé boire un truc peut-être. Quelque chose que j'aime. Du vin blanc. Oui il me faut du vin blanc.

        J'émerge dans le salon en limitant le bruit que je peux produire. J'appuie sur l'intérupteur de la cuisine et les spots s'allument. Je sors une bouteille de vin et me sers une coupe. Putain c'est bon ! Je me dirige vers le canapé. Le plaid que j'avais donné à Rain est sur le sol. Je le ramasse soigneusement et m'apprête à le reposer sur son corps, mais au lieu de ça je l'observe. 

Hunter (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant