Chapitre Vingt-cinq

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PDV HUNTER

        Des bourasques de vents accompagnées d'une pluie torrentielle frappent la voiture, et la seule chose à laquelle je peux penser c'est comment se déroule la garden-party sous cette vilaine tempête. Je souris doucement en imaginant Monica affolée, donnant des directives stupides aux employés. Et le reste des invités se réfugiant dans la villa ou la quittant tout simplement. J'ai malgré tout un poing au coeur en pensant à toute la nourriture gâchée, mouillée sous la pluie. Pauvre Isabela, elle s'est donnée tant de mal !

        Rain est toujours assise côté passager, les genoux ramenés devant elle et sa tête engouffrée dedans. Pourquoi ne parle-t-elle pas ?

        J'avoue avoir été un peu bipolaire avec elle. Mais pour dire vrai au début de notre étrange fréquentation, je ne nous voyais pas d'avenir concret. A ce jour, je ne vois rien de précis non plus, mais peut-être la possibilité de passer un peu de bon temps. Je ne tiens pas à m'attacher, et je ne veux pas que elle non plus me porte dans son coeur. ce serait le dernier de mes soucis. M'encombrer d'un tel fardeau ne me serait d'aucune utilité.

        Quand j'ai fait en sorte qu'elle reste dans la voiture, je n'avais pas d'idée en tête sur le déroulement de ce moment à passer tous les deux. Je me rends compte que je n'ai toujours pas ces putains d'idées. 

        On peut parler, enfin on va parler c'est sûr. Mais de quoi ? Je n'ai pas envie que le sujet s'oriente vers moi. Et j'ignore encore si je veux en apprendre plus sur son compte. 

        Je jette un oeil à la banquette arrière sans grande conviction. Il y a un sac de course en carton dans un coin sous le siège de Rain.

        Tiens, tiens. 

        Je m'en empare délicatement d'un bras. Mais ce costume m'empêche de bien m'éxécuter. Je retire ma veste pour être plus à l'aise.

        "Qu'est-ce que tu fais Hunter ?" me demande Rain en sortant de sa torpeur.

        Même si j'aime le son de sa voix quand elle prononce mon nom, je ne la laisse pas me déconcerter.

        "J'enlève ma veste, ça devrait te plaire non ?" je lance en riant.

        Elle me regarde, sans bouger.

        Oh bordel ça ne lui plaît pas ! Comment est-ce possible ?

        "Pas autant que ce que tu crois penser" marmonne-t-elle en me regardant d'un air désaprobateur.

        Je baisse les armes. Jamais je ne comprendrais cette femme ! Et la pluie qui trouble ma réflexion ne m'aide pas du tout. 

        J'oublis sa remarque et ôte ma veste. Je la pose sur le revers de mon siège et je réussis par la même occasion à attraper le sac en carton.

        "Qu'est-ce que c'est ?" lance Rain derrière moi.

        On dirait qu'elle se réveille uniquement pour me poser des questions sur les choses que je fais. Génial, une copie conforme de Monica, sauf que Monica ne dort jamais. En ça et en des millions d'autres choses, elles sont différentes, et heureusement !

        C'est étrangement agaçant ! Oh Seigneur, pourquoi suis-je coincé avec une fille que je n'arrive pas à cerner ? Parce que tu as a ouvert ta putain de bouche mec, me rappelle ma conscience. C'est vrai, j'aurais du me terrer dans un silence profond.

        Je laisse sa question dans les airs et observe ce que le sac contient en le préservant des yeux indiscrets de Rain l'espion. Un souvenir me revient. Ce sont des trucs que je devais jeter, brûler, faire disparaître ! Depuis un moment d'ailleurs !

Hunter (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant