Chapitre Cinquante-huit

8.2K 497 44
                                    

RAIN

- Donne trois coups, Rain !

- Trois coups, ce sera jamais suffisant, tu crois que j'ai des biceps d'enfer ou quoi ?

- Trois coups je te dis, fais-moi confiance, tu verras !

Ça fait une heure maintenant quand je suis coincée dans la réserve de la quincaillerie de Rae, avec Peter. Il m'a dit que Rae -le gérant- avait des problèmes avec certaines étagères. Qu'elles avaient certains problèmes donc à rester fixées aux murs. Alors quand Peter m'a proposé de lui venir en aide, j'ai accepté. De toute manière, j'aurais trouvé un moyen de gâcher mon samedi après-midi. Autant être utile ici.

Avant que je ne m'élance, Peter trouve sage de me rappeler encore une fois à quel point je ne fais pas avancer les choses.

- Le truc ce n'est pas de forcément donner un coup hyper puissant. Il suffit juste d'être précis. 

Je souris stupidement. C'est moi qui ait accepté de venir, je me suis d'une certaine manière engagée à l'aider. Alors pas la peine de rechigner. Je vais bien finir par enfoncer ce fichu clou.

Je donne mon premier coup, c'est comme si le sol venait de trembler. Je m'étonne moi-même dis donc. 

L'étagère peine à se stabiliser même si je viens de fournir un grand effort. J'entends Peter pouffer de rire derrière moi. On ne doit pas avoir la même définition du mot "effort".

- C'est vraiment tout ce que t'as ?

Je me résolue à hocher la tête. C'est vraiment tout ce que j'ai, et ce n'est absolument pas assez. 

Quand Peter prend le marteau de la main pour achever ma maigre tentative, je prends ça comme un échec. C'est même un coup dur. Je n'en montre rien cependant.

- Tu sais quoi, on va faire une pause,  allons nous détendre !

- D'accord.

Je me hisse hors du bout de table où je venais de m'installer. Après avoir mit une veste sur mon dos, Peter me suit, et ferme la boutique. De toute manière, il n'y a jamais aucun client à cette heure-là. Pas d'inquiète à avoir.

Sur le chemin, Peter me pose des questions tout en tournant le jeu de clés.

- Tu restes encore en contact avec tes proches à Londres ?

- Pourquoi cette question ?

Je le taquine, mais en vérité, la venue de cette question me refroidit. Il va croire que je suis insociable nom d'un chien ! 

- Parce que quand je me suis barré de ma bourgade, j'ai tout laissé derrière moi. 

- J'imagine qu'on a tous nos raisons de partir. 

Peter s'arrête de marcher. Je me surprends à étudier ses traits quand il réfléchit en regardant le lointain. Il n'y a rien de rare dans son visage. Son châtain est simple, il surplombe un visage naturellement légèrement bronzée. Ses yeux sont d'un marron intense qui n'a rien d'extraordinaire. Sa tenue n'a rien de travailler, pourtant une chemise à carreaux et un jean simple suffisent. Il est ordinaire, mais en cet instant, je capture une image unique.

- Je ne l'aurais pas mieux dit. Suis-moi !

Son changement d'humeur radical, ne me fait pas me poser plus de questions. Peter m'attrape par la main et se met à courir. ce qui veut aussi dire que mes jambes doivent aussi s'y mettre. Alors je le suis à travers les rues peu peuplées. Jusqu'à ce que l'on atteigne un point d'eau entouré d'arbres touchants le ciel. Une sorte de petit pont à barques. D'ailleurs, une vieille barque est attaché à celui-ci à l'aide d'une corde usée.

Hunter (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant