Hunter (2014)

Chapitre Onze

                Bonne lecture !

PDV RAIN

        J'ai encore des flashs très clairs de la nuit que je viens de passer. Des images de cette soirée. Des fragments d'un passé douloureux, d'une page que je n'ai jamais réussit à tourner. Parce que je n'ai jamais compris pourquoi. Et que tant que mes questions resteront sourdes, les réponses demeureront aveugles à mes yeux.

        Et ces cicatrices mentales et physiques qui me rappellent tous les jours que rien, rien ne peut être oublié. Que j'ai bien été là, abusée et admettons le tous, violée. 

        Je suis condamnée à supporter ce fardeau seule. Parce que j'ai l'incompréhensible impression, que bien que Ian m'ai salie, je continue d'éprouver pour lui un profond amour. Et ce même si il m'a abandonnée il y a plus de cinq ans.

        Je le remercie pour les souvenirs, bons comme très mauvais, mais je suis incapable de le rayer de ma vie.

***

PDV RAIN

        Je bosse maintenant depuis quelques heures sur cet article indomptable. Mes neurones sont en feu et ma patience a quasiment disparue. Je suis encore dans mon pyjama à carreaux quand je me dirige vers la cuisine pour me servir un Twinings. Ca m'aide à penser. Je rectifie, ça m'aide à bien penser. 

        Je prends la bouilloire qui élu domicile depuis quelques mois sur les plaques chauffantes, et la remplis d'eau. Je la repose aussi, par la suite là où je l'ai trouvée et allume le feu.

        Je sors ensuite une tasse et attends que l'eau ai finit de chauffer.

        Le salon est baigné par le coucher de soleil qui emplit la pièce de tons orangés et d'une lueur crépusculaire, presque divine. Cette ambiance éphémère m'est agréable. Je m'adosse contre la table à manger pour admirer ce spectacle.

        Je suis tirée de mon épanouissement par un coup de sonnette malvenu. J'ouvre la porte et découvre Hunter. Hunter Sierra, une boîte à la main.

        Depuis quand il sait où j'habite lui ?

        "Bonjour" je me contente de dire par politesse.

        Pour tout dire, je ne pensais jamais le revoir. Et je m'étais fait une raison à ce sujet.

        "Bonjour Rain" intervient-il en affichant un sourire satisfait.

        Mon regard analyse sa tenue. Hunter porte un  jeans délavé, un pull à col V noir qui semble mouler son corps, et des sortes de derbies aux pieds. Ca lui va bien, remarque ma conscience en sortant de sa torpeur.

        "Ne me dîtes pas que cette boîte contient un objet que j'ai oublié chez vous ?" je demande pour détendre l'atmosphère tendue que je sentais s'instaurer.

        Un rire nouveau et jovial sort de sa bouche. J'ai presque envie de rire aussi, mais l'envie m'en manque alors je ne dis rien.

        "Non" rétorque-t-il avec douceur."C'est bien meilleur"

        J'ignore ce que je dois comprendre par "c'est bien meilleur", mais je passe outre. Je saisis la boîte qu'il me tend en le remerciant. Je l'ouvre immédiatement et y découvre des esquisses. De magnifiques esquisses en petit format A6.

        Je sens les plis de mon front se former et mes yeux s'agrandir quand je réalise que je suis en pyjama devant lui. Je souris sous cette pensée.