09| Du rêve au cauchemar

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Nami : 21 ans

Je partais d'ici 2 jours et nous venions à peine de trouvé un petit appartement de location dans lequel je pourrais loger lors de mes débuts de semaine.

J'avais commencé à préparer des cours mais n'étant pas formée à cela à la base, ça s'avérait assez compliqué. Donc, pour ma première semaine, j'avais décidé que j'irais à l'improviste.

Je ne stressais pas à l'idée de rencontrer les élèves, je paniquais à l'idée de revoir mes anciens professeurs.

J'avais également prévu de reprendre contact avec mon ancienne psychologue, Kohana. En effet, en raison de l'éloignement professionnel, j'avais dû me résoudre à ne plus poursuivre mes séances. Elle était devenue un des médecins en psychologie les plus réputés de la régions. Pas étonnant de sa part.

Je savais également que nombreux de mes anciens camarades avaient été embauchés dans les agences héroïque situées près de notre ancien lycée. Mais, contrairement à Kohana, je ne souhaitais sous aucun prétexte avoir affaire à eux.

***

J'étais en retard. Mon train partait dans même pas 10 minutes et je venais d'arriver à la gare.

Hawks avait tenu à m'accompagner mais bien sûr, les numéros 3 dans une gare, cela ne pouvait que créer un attroupement.

J'avais donc dû laissais mon copain s'en occuper tandis que je me dirigeai à la hâte vers le guichet pour les billets.

Une fois tout cela régler, je dûe m'installer dans le transport sans pouvoir dire au revoir à Keigo.

Je m'en voulais de le laisser comme ça mais je ne pouvais me permettre de louper mon train.

Le trajet se déroula sans encombres.

***

C'était le grand jour. J'étais devant le portail depuis 10 minutes bien entamées maintenant.

Je n'arrivais pas à me résoudre à entrer. J'avais pourtant fait un gros travail sur moi même durant ces deux derniers jours en prévisions de cette situation.

Mais j'avais quand même peur. Peur de devoir faire face à de nombreuses réminiscences. Si ce n'était pas déjà le cas.

Je n'arrivais pas à me convaincre que j'étais admise en tant que professeure et non en tant qu'élève. J'avais l'impression d'être de retour à mes 15 ans, dans cet uniforme dix fois trop grand pour moi.

Pourtant, j'avais bel et bien 21 ans et je portais ma tenue d'héroïne. J'avais par ailleurs oublier de prendre quelque chose pour me couvrir car, bien qu'approchant de plus en plus de l'été, les matins se faisaient frais.

Heureusement, j'avais veillé à arriver une heure à l'avance, histoire de ne pas être en retard. Mais il se faisait de plus en plus tard.

Alors, sous un élan d'impulsivité, je vérifiai que ma traîne soit plus ou moins droite avant de scanné ma main sur le capteur prévu à cet effet.

Je supposais que des caméras retransmettaient une image de moi puisque après quelques secondes d'attente, les deux grandes portes s'ouvrirent.

Et j'entrai dans cet endroit. L'endroit qui était avant celui de mes rêves mais qui s'était transformé en celui de mes cauchemars.

En entrant, mon regard fut immédiatement attiré par le toit de la bâtisse. Je pouvais distinguer des barrières.

Des images de ce fameux jour me vînt à l'esprit. Le vendredi 24 juins de l'année de mes 16 ans..

Je déglutis avant d'avancer. Le domaine était toujours aussi grand et les grandes vitres recouvrant tout le bâtiment étaient comme dans mes souvenirs.

De nombreuses classes, sans doutes très différentes de mon ancienne, devaient participer à des cours actuellement.

Nami : 15 ans

« Hisuki, est ce que toi aussi t'as l'impression de rêver ? »

J'étais en effet dans la lune, mais pas pour les raisons évoquées par ma camarade Hori.

Je rejouais dans ma tête le sourire de Keigo... si bienveillant... comme si...comme s'il tenait réellement à moi.

Une semaine s'était écoulée depuis la rentrée scolaire. Et, mis à part certains sots qui m'avaient déjà dans leur colimaçon, tout c'était plutôt bien passé.

Nous étions en plein inter cours, et notre professeur tardait à arriver.

Une grande discussion avait alors éclaté entre tous mes camarades. Concernant l'immobilier de l'école. Ils disaient tous avoir l'impression d'être dans un rêve car, habituellement, on voit tout ça de loin, à la télévision.

Je souriais, j'étais sûr que mes prochaines années dans ce lycée allaient enfin être normales.

Soudain, nous entendîmes un fracas de l'autre côté du mur nous séparant du couloir.

Kawasaki ainsi que d'autre de mes camarades se levèrent pour aller voir ce qui se passait.

Je les observait de ma place. Mais, lorsqu'ils ouvrirent la porte et regardèrent ce qui semblait être la source de tout ce bruit, certain d'entre eux portèrent leurs mains à leur bouche.

Je me levais avant de me glisser entre tous mes camarades.

Je vis quelque chose qui allait sans doute remettre en question ma vision presque paradisiaque de cette école.

Trois élèves, sans doute en première ou en terminale, tenaient un seconde par le col de son uniforme. Ils lui crachaient des insultes au visage tandis que celui ci se décomposer petit à petit.

Je compris en écoutant leurs propos qu'ils faisaient allusion à sa mutation qui, selon eux, était contre nature.

Je voulus m'interposer mais, au moment où j'allais sortir du groupe, quelque chose m'agrippa le poignet, je me retournai et dévisageai la personne.

Ito (alias la taupe) me tenait très fermement :
« Mêle toi de ce qui te regarde le cure-dent. »

Je tirai mon bras pour me défaire de sa poigne :
« On devrait intervenir, ça pourrait très bien être toi à sa pla... »

Il venait de me tirer à l'intérieur de la salle, me lâchant violemment et me laissant tomber au sol. Il rapprocha son visage du miens et murmura :
« Que se soit bien clair, madame je sais tout, je ne suis pas un lâche comme lui.
- Oh, j'ai frustré ton égo... » dis-je en levant les yeux au ciel.

Je me relevais et époussetais ma chemise. Je répliquais sèchement :
« Ce n'est pas une question d'être un lâche ou pas... C'est plutôt une vision de différences que n'arrive pas à accepter des gosses pourris gâtés comme toi. Libre à toi d'être complice d'un harcèlement de masse, mais moi, je ne laisserais pas passer ça. »

Je voulus ressortir de la pièce, mais en l'espace de quelques secondes, la taupe m'avait déjà rapproché de lui avant de me gifler si violemment que mon corps repartit au sol.

Ce jour là, en voulant aider quelqu'un à ne pas subir les choses que moi même j'avais vécues, j'avais simplement signé mon contrat...

C'était à partir de ce jour que tout avait commencé dans cette classe.

Ce jour là que tout le monde avait été impliqué dans la chose qui allait me détruire.

Cette gifle qui avait tout déclenchée.

Transformant mes rêves en cauchemar.

Nami : 21 ans

Une larme vint perlée sur ma joue. Je l'essuyai rapidement à la vue d'une silhouette au loin.

À quelques mètres d'elle, je pus reconnaître la personne. Ce professeur avec qui j'avais partagé ma scolarisation à UA.

Il me sourit tristement avant de dire :

« Je ne m'attendais pas à vous revoir aussi vite... mademoiselle Hisuki. »


Merci de votre lecture !!!

La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant