60| Incapable

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Nami :22 ans

« Il faut l'achever avant qu'elle ne reprenne connaissance. » ordonna Ito.

Il aurait fallu que je réagisse à ce moment là en les attaquant. Mais pourtant...j'avais hésité.

Non pas car j'avais peur de les blesser voire pire...mais plutôt car la perspective de ma mort ne m'effrayait pas tant que ça.

C'était là la triste vérité de ma vie : je suis épuisée de vivre et je n'ai jamais vécu pour moi. Si j'étais encore en vie aujourd'hui c'était en partie pour Keigo mais aussi pour le Japon.

« Promets moi d'essayer de vivre »

Ce sont ces mots qui me poussèrent à agir. J'ouvrais les yeux pour fixer la taupe. Il mit du temps avant de me remarquer et ce n'est que quand il eut un mouvement de recul que j'activais mon alter. Il n'eut pas le temps de riposter que ses deux jambes explosèrent. Il allait sans doute y laisser la vie suite à l'hémorragie qui allait suivre.

Je me décomposai rapidement pour m'éloigner du vilain. Tous mes camarades étaient apeurés, c'était donc agacée que je leur criai :
« Partez, ça vaut mieux pour vous ! »

Cette fois ci, la majorité s'exécuta. Mais Akura ainsi que trois autres décidèrent de rester.

J'avais très mal à la tête et les rires euphoriques de mon géniteur ne faisaient qu'accentuer la douleur.

« YUNAMI ! JE TE L'AVAIS DIT, TU NE POURRAS JAMAIS RENIER CE POUR QUOI TU AS ÉTÉ CRÉÉ ! »

Ma tête me lançait de plus en plus et ma vue se brouillait.

« Nami ? Tu m'entends ? Tu saignes ! »
Je pouvais à peine distinguer la voix de Proserpina.

La tachycardie s'accentuait au fur et à mesure que je lutai pour rester debout. Mais ce qui jouait le plus sur mon état était mon alter. Je connaissais mes limites et je les avais largement dépassés en l'utilisant sur Ito.

« C'EST MOI QUI T'AI CONÇU YUNAMI ! JE SAIS QUELLES SONT TES LIMITES ET TOUTES TES APTITUDES ! »

Je me tournais vers mes coéquipiers restants à savoir Kawasaki, Nagata, Fukuda et Aoki. Ce dernier semblait distrait par quelque chose de lointain.

« Vous ne trouvez pas qu'il fait plus chaud et sec ? »
Je n'eus pas le temps d'approuver son constat que mon père relança une salve d'ombres et de morceaux de métal vers nous. Heureusement, Nagata avait réagi au quart de tour et avait créé un champ de force juste devant nous. Ce dernier éclata en mille éclats lorsque l'attaque le heurta.

« Le front de Dabi n'est pas le plus proche d'ici pourtant ! cria Akura.
- Espérons que le jeune Shoto s'en sorte avec son frère ! répondit Fukuda.
- Ce n'est pas le moment de s'en soucier ! Je ne vais pas pouvoir généré des boucliers indéfiniment ! » finit Nagata.

Ça allait être en effet un problème pour nous si l'on venait à perdre l'efficacité de son alter. D'autant plus que l'air perdait de plus en plus de son humidité ce qui réduisait mes possibilités d'évaporation.

« Fukuda est ce que tu crois que tu pourrais faire quelque chose pour le ralentir ?! »questionnai-je mon ancien camarade.
Je ne me souvenais que très peu de la manière dont il utilisait son alter mais dans mes souvenirs il était assez efficace. Ce n'est pas tous les jours que l'on voit un homme avec un pouvoir de manipulation et de persuasion.

Mais il fallait déterminer ce qu'il allait faire croire à notre ennemie. Une chose me vint alors à l'esprit mais cela allait dépendre de la portée temporelle de l'alter de l'homme. Je me rapprochais donc de Fukuda et lui demandai discrètement tandis que les trois autres « héros » nous couvraient :
« Penses tu que tu pourrais le convaincre qu'il ne possède que son alter originel si l'on suppose qu'il ne possède les autres que depuis moins d'un mois ? »
Il acquiesça et nous reprîmes ainsi le dessus sur le combat.

Il ne restait plus qu'à trouver un moyen pour le vaincre. Mais pour cela, est ce qu'il allait être nécessaire de le tuer ?

Devais-je le tuer ?

« Yunami ! Est ce qu'il te reste assez de forces pour lui faire comme avec Ito ?! »

Akura me sous-entendait clairement qu'elle voulait que je l'achève. Après tout j'étais là seule à pouvoir le regarder dans les yeux.

Mais le tuer revenait à renoncer à ce qu'il me restait d'une famille...

Pourtant je détestais cet homme.

Alors pourquoi j'hésite encore
à le faire ?

Pour les mêmes raisons que
dans ton enfance .

Tout se mélangeait dans ma tête. Je ne savais pas ce qu'il fallait que je fasse. Je voulais le voir mort mais mon subconscient m'en empêchait.

« CE N'EST PAS CE POURQUOI TU AS ÉTÉ CRÉÉ ! »

Ces mots résonnaient dans mon crâne. Cette même phrase qui me rappelait que je n'étais en faite qu'un raz de laboratoire.

« Tu hésites n'est ce pas Yunami ? Je te l'ai déjà dit, je suis ton créateur, tu ne pourras jamais me surpasser. Tu l'aurais fait bien avant aujourd'hui tu ne crois pas si tu en étais capable ? »

Je voulais le voir mort rien qu'en entendant sa voix. La même qui avait longtemps pourri mes nuits.

Je perdais la tête. J'étais peut être bien la folle que le Japon croyait. Sérieusement qui hésiterai à assassiné son bourreau ?

Toi.

« YUNAMI FAIS VITE MON ALTER NE DURE PAS UNE ÉTERNITÉ ! » tenta de se faire entendre Fukuda.

Mais trop de chose se bousculaient dans mon esprit.

J'en suis incapable...

Incapable.

Incapable...

« J'en suis incapable... » j'avais murmuré cette fois ci.

« QUOI ?! » s'écria dans l'incompréhension le jeune homme.

Je relevais le regard vers lui de sorte à lui montrer ma faiblesse. Il eut un mouvement de recul quand soudain quelque chose le frappa de plein fouet.

« KAIKO ! » hurla Aoki. Je reconnaissais ainsi le prénom de l'homme manipulateur.

Je m'approchais à travers un champ de force du corps du jeune homme. Des ombres tournaient autour de son corps mais surtout...une lance de fer était planté dans son torse pile au milieu du cœur. Il arborait la même expression surprise qu'il m'avait lancé il y a quelque seconde mais son regard était vide. Sa poitrine ne se soulevait plus...

Il était mort.





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La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant