61| Deuil

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Nami : 22 ans

Je ne voyais plus que sa poitrine immobile et son regard vide. L'angoisse m'envahissait au fur et à mesure que je me rendais compte que cela était du à mon manque de reaction.

Je l'avais tué ?

Non ce n'était pas moi qui avait lancé l'attaque.

Mais tu aurais pu la contrer

Je l'avais tué.

« Yunami ? »

Comment allai-je expliquer ça a sa famille ? Il avait une fiancée et le mariage était prévu pour bientôt dans mes souvenirs.

« Nami ? »

C'était ma faute, je n'aurais pas du leur dire de rester. Ils devaient tous partir.

« YUNAMI ?!! »

Je relevais le regard vers mon ancienne camarade. Akura semblait toute aussi apeurée que moi à la seule différence qu'elle était bien déterminée à ne plus faire de victime. Elle se rapprocha et me dit d'un ton posé :

« Hawks m'avait dit que tu risquais d'hésiter, je peux m'en charger si tu veux. »

Non il va te tuer toi aussi.

« Non... » murmurai-je.

C'était à moi d'éradiquer cet homme. Cela allait me permettre de conclure pour de bon ce chapitre de ma vie.

Je m'avançai devant mes coéquipiers restant et leur indiquai d'un geste de la main de se reculer. Je regroupais les dernières forces de mon corps et réunissais toute l'eau disponible dans mon environnement.

Il sembla se préparer à relancer une salve. Cependant, il remarqua très vite que quelque chose clochait : de l'eau sortant de son corps ruisselait vers moi. 

Un corps humain normal était composé de 60% d'eau et cette dernière était essentiellement à la survie. Des scientifiques ont d'ailleurs prouvé que mourir de sécheresse était un des décès les plus douloureux.

De cette manière, ses attaques allaient être fortement ralenties mais il n'allait pas succomber pour si peu. Alors il allait falloir que j'attaque directement.

Nami : 17 ans

« Ton point fort est le combat à distance notamment de par ton alter mais ce n'est pas pour autant que tu dois négliger le corps à corps. » m'expliquait M.Aizawa.

Je venais de me prendre une sacrée raclée de la part de Kawasaki lors de notre entraînement. Je m'étais certes beaucoup améliorée en endurance ces derniers mois mais ma force de frappe restait insuffisante et je ne pouvais esquiver indéfiniment alors elle avait fini par gagner.

« Il est évident que tes conditions physiques actuelles ne te permettront pas de gagner en terme de force mais dans la vrai vie personne n'a dit qu'il fallait être équitable. D'autant plus quand on manifeste un don dans le maniement d'armes. »

Nami : 22 ans

Je fondais sur mon géniteur. Il semblait confiant malgré sa forte déshydratation mais à la vue de l'objet que je tenais dans ma main il eut un mouvement de recul.

L'usage d'arme blanche dans l'héroïsme était extrêmement mal vu par la société en partie car elle se résultait bien souvent par la mort de l'adversaire. Mais actuellement, je me foutais de l'avis des gens. Je voulais simplement que mon père meurt pour tout ce qu'il a fait subir.

Ma lame s'était plantée sans aucune hésitation dans le foie de mon adversaire. Il eut un gémissement de douleur et un mouvement de recul. Je le regardais droit dans les yeux et alors que je sentais qu'il tentait d'user de son alter j'en fis de même.

Je détestais cette facette de mon pouvoir car c'était celle qui avait signé le début de mon cauchemar.

Celle qui avait tué ma mère.

Je voulais néanmoins le voir agoniser. Alors je fis éclater ses quatre membres. Il ne pouvait plus rien faire. Je savais qu'il ne mourrait pas sur le coup. Mais du sang remontait déjà dans sa trachée. Il souriait toujours de son air malsain que je ne connaissais que trop bien.

« On dirait que l'élève a dépassé le maître. Il t'auras fallu tout ce temps pour passer à l'acte... Je ne m'inquiète pas pour toi Yu... il toussa. On se retrouvera très vite en enfer... aller, achève ton pauvre père. »

Il riait. Après tout ce qu'il a fait il riait. Comment un tel homme a pu ne serait-ce qu'exister un jour. J'attrapais une arme à feu que je gardais encore en réserve dans une de mes sacoches.

Je la pointais vers le crâne de l'homme. Je sentis alors la présence de toutes ces femmes victimes de son arrogance. Elles m'observaient toutes. Comme si elles n'attendaient que ça pour partir vers l'au delà. Parmi elles, se trouvait la petite Yunami qui n'avait jamais eu le cran de passer à l'acte.

Je la regardais. Elle me souriait tandis que des larmes de douleur perlaient de ses yeux. J'avais envie de la prendre dans mes bras et de lui demander pardon. J'avais envie de lui dire que tout allait s'arranger et que tous ses malheurs s'arrêteraient un jour. Que dès que j'appuierai sur la gâchette elle pourra enfin vivre comme elle l'a toujours voulu.

Mais malheureusement mon enfance m'a été volée et jamais je ne pourrai la rattraper. Mais je devais apprendre à faire avec.

Je ne tremblai pas. Je fixai les yeux de mon bourreau et enclenchai l'arme. La détonation résonna pendant quelque seconde. Mes oreilles sifflaient mais j'étais incapable de déterminer si la cause était le coup de feu ou bien la crise de tachycardie.

Je baissai le regard vers mon corps pour vérifier mon état et un vision me parvint de nouveau.

Une enfant me serrait dans ses bras. C'était moi. Comme pour me remercier de l'avoir délivré.

Mon deuil était enfin accompli.






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La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant