17| Nouvelle mission

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Nami : 22 ans

« Chambre 58. »

Je pris le badge que me tendait l'infirmière de garde.

Hawks était parti à l'agence tandis que je m'étais rendue à l'hôpital où notre collègue avait été transporté.

À priori, ses jours ne sont pas comptés. Une chance que mon ancien camarade ait toujours été nul en manipulation d'armes.

Néanmoins, la blessure était trop grave pour qu'il reprenne le travail prochainement. Kaneko (mon collègue) était un très bon employé et cela pèserait sur le fonctionnement de l'agence.

Je devrais faire plus de travail pour compenser tout ça en attendant de trouver un remplaçant.

Je toquais à la porte et attendais de recevoir l'autorisation pour entrer. Une femme, sans doute sa mère, et un homme était à son chevet. Je pouvais reconnaître ce dernier facilement puisqu'il s'agissait du mari de mon collègue, en effet ils se sont passés les alliances il y a quelque mois.

Je les saluais d'un signe de tête avant de dévier mon regard vers le blessé. Il était sous perfusion, celle ci lui injecter sans doute de la morphine. Un bandage lui recouvrait le torse.

Je souris gentiment au convalescent avant de dire doucement pour ne pas trop perturber le calme ambulant :
« Puis-je vous parler ?.. »

Le yeux de sa mère s'embuèrent tandis que son mari me jeta un regard sombre. Il lâcha la main de son amour et se releva. Ils se rapprochèrent tous les deux de sorte à se mettre assez loin du lit pour ne pas qu'il nous entende.

Je murmurais :
« Je suis... vraiment... vraiment navré pour cet incident. Je n'étais pas présente lors des faits alors que c'est entièrement de ma faute si cet homme s'est présenté plusieurs fois a l'agence...
- Vous saviez qu'un homme potentiellement dangereux menaçait l'agence dans laquelle mon fils travaille ?! Et vous n'avez rien fait pour y remédier !
- Les systèmes de sécurité sont déjà au point et...
- La preuve ! s'écria l'homme qui jouait avec son alliance.
- Je suis vraiment désolée, je veillerai à assurer tous les frais médicaux et à verser sa paye pendant tous le temps qu'il lui faudra pour se rétablir et revenir...
- Oh il ne reviendra pas chez vous. On lui avais dit que travailler avec vous était dangereux et visiblement ça n'a pas manqué. Il avait confiance en vous !
- Je vous garantie de vous fournir l'aide financière nécessaire pour lui. »

Un toussotement se fit entendre. Tout de suite, les deux personnes se redirigèrent vers le patient. Sa mère lui dégagea le visage tout en lui murmurant des mots doux.

Son mari reprit la parole :
« Nous vous remercions pour l'aide et pour vos excuses. Mais nous vous en voulons quand même, surtout avec l'article...
- L'article ?
- À peine une heure après l'accident, un article national est paru. Comme si les médias n'attendaient que ça.
- Je veillerais à ce qu'il soit retiré. »

Il ne manquait plus que l'affaire soit dévoilée au grand public.

« Nami... »

Je relevai la tête en direction de la voix rauque qui venait de prononcer mon nom.

Je me rapprochais de Kaneko pour lui prendre la main. Ses yeux étaient embués :

« Je suis désolé...
- Ce n'est pas de ta faute.. repose toi maintenant. »

Il serra encore plus sa poigne :
« Fais attention à toi... ce gars... il a de très, très...très mauvaises intentions... C'est tomber sur moi mais ça pourrait très bien être des civils la prochaine fois...
- Je suis vraiment désolé Kaneko... je te souhaites un belle continuation... si tu as besoin d'aide n'hésite pas...
- Oui...pareillement... »

Je hochais la tête avant de me relever, de dire au revoir à ses proches et de quitter la pièce.

J'avais eu un appel assez mouvementé avec mes supérieurs quelques minutes plus tard. Ils en avaient marre de devoir négocier avec les médias pour la suppression d'articles.

J'espérais que l'affaire n'avait pas déjà trop tourné.

***

Une semaine plus tard, alors que nous avions accordé à tout le personnel présent lors de l'attaque quelques jours de repos, nous étions de nouveau devant l'imposant immeuble de la commission des sécurités publiques héroïque.

Une nouvelle mission allait nous être attribuée et, pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes, celle-ci risquait de ne pas me plaire.
Sans doute que Hawks et moi allions encore une fois être séparés.

Dans l'ascenseur, j'étais sûr que mon petit ami pouvait facilement entendre mes dents claquer sous l'effet du stresse.

Comme à chaque fois, la présidente était accompagnée de son adjoint. Et, ce n'est qu'après les habituels mises au point que le sujet fut enfin abordé :

« C'est une demande assez particulière mais, nous savons que vous en êtes capable.
- Dites toujours... souffla Keigo.
- Vous allez, dès que possible, intégrer l'alliance des super vilains.
- Vous parlez vraiment du groupe ayant attaqué les gosses de UA deux fois ? s'étonna Hawks à côté de moi.
- Vous souhaitez que l'on joue les agents doubles si j'ai bien compris. ajoutai-je
- Exactement ! Nous nous méfions de plus en plus de leur influence et nous voudrions par conséquent les tenir à l'œil. Vous avez carte blanche pour vous intégrer et si besoin, nous restons à votre disposition. Qu'en pensez-vous ?
- Comme si vous me laissiez le choix ! Vous savez très bien que je ne peux refuser de vous obéir... dit ironiquement mon coéquipier.
- Idem pour moi...
- C'est bien pour ça que vous êtes nos meilleurs héros. » termina la présidente, un sourire triste scotché aux lèvres.

Je jetai un coup d'œil à mon copain pour voir sa réaction. Il paraissait perdu mais arrivait très bien à le cacher. Il finit par une révérence exagéré tout en murmurant :
« Vos désirs sont mes ordres. »

Nous commençâmes à tourner les talons lorsque l'on nous coupa dans notre élan :
« Nami, nous aurions une autre consigne à te demander. »

Je me retournai les sourcils levés :
« hm..?
- Nous voudrions que tu te rapproches le plus possible d'un de leur membre. Que tu crées une relation avec lui...ou elle.
- Hors de question ! s'époumona Keigo.
- Vous voulez que... j'entretiennes une relation avec un de ces vilains ?
- C'est exactement ça. Nous voulons que tu t'intègres le plus possible au point qu'ils soient persuadé de ton adhésion à l'ordre. »

J'en avais la nausée. Ils voulaient que je séduise un criminel ?

« Quelles limites dois-je me fixer ?
- Les limites n'existent pas. Tu devras faire tout ce qui pourrait aider au fonctionnement de cette fausse affinité.
- Et si je refuse ?
- Nous en avons déjà parlé.
- C'est hors de question ! » Hawks venait de se répéter.

« J'ai bien peur que tu n'es pas droit au chapitre Hawks.
- Je...ai-je droit à un temps de réflexion ?
- Non, j'en ai bien peur. »

Je ne pouvais m'imaginer faire ça. La CSPH me demandai donc de tromper ouvertement mon copain avec une personne potentiellement dangereuse et recherchée. Quel genre d'humain pourrait forcer un autre à faire ça ?

Je n'avais pas le choix... et pourtant, je m'en voudrais à vie pour ma réponse...

« J'accepte... »





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La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant