28| Classement

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Nami : 22 ans

« Tu as quoi ?!! m'exclamai-je.
-Il n'est pas mort ne t'inquiète pas. Je n'avais pas choix !
- C'est pas toi qui disais qu'on avait toujours le choix ! Comment oses-tu me le reprocher alors que tu fais la même chose !
- Tu t'es pris une balle ! Bien sûr que je m'inquiète.
- Tu as buté le numéro 3 !
- Il n'est pas mort.
- Il aurait pu !
- Mais il ne l'est pas. De plus, j'ai obtenu son accord. »

Je soufflais tandis que je terminais de me préparer. Ma mission en cours m'impactait plus que je ne voulais l'admettre. Je ne dormais que très peu et mes mains tremblaient constamment sous l'anxiété. Hawks l'avait remarqué.

Le classement était demain. Keigo voulait en profiter pour avoir une conversation avec Endeavor.

***

Nous devions nous rendre au lieu où aura lieu la diffusion en direct 3 heures avant et nous n'y étions toujours pas alors que c'était dans à peine 2 heures. Dans le taxi, nous ne parlions pas.

La ville était bondée et j'étais épuisée. Ma jambe tremblait.

Je pouvais voir le chauffeur nous épier à travers le rétroviseur central. Il jetait des coups d'œil de temps en temps.

Arrivé au lieu, une foule de paparazzi s'entassait à l'entrée. Manque de chance pour eux, nous entrâmes par l'entrée secondaire.

« Vous êtes en retard.
- On sait. » répondit Keigo à la femme sans doute chargé de notre préparation.

Une retouche maquillage et un ajustement des lumières plus tard, la salle était remplie.

Tous les héros du classement étaient regroupés à l'arrière tandis qu'on nous briefait.

Comme à chaque fois, une ambiance de mort régnait. Une bouteille d'eau à la main, je jouais avec mon alter tandis que pour la millième fois la femme nous ayant accueilli répéter les consignes :

« Vous laissez les journalistes vous tendre la perche pour parler. Chacun aura son temps donc on ne se coupe pas la parole. »

Je ricanais sachant pertinemment qu'elle disait ça pour Hawks et moi. Elle nous fixait attendant sans doute notre approbation.

« On sourit, on remercie le public. On vous feras passer le micro. »

Je levais les yeux au ciel ce qui me valut un regard noir de sa part. Je lui souris tout en buvant.

Sur mon téléphone, je recherchais l'information qui allait nous servir. Lorsque je la trouvai, je tapotai l'épaule de mon coéquipier et lui montrai. Il hocha la tête et me sourit. Je lui rendit et il me dit :
« Je parie 10 euros que ce sera toi au tour de Mirko.
- Tu rigoles ! Je parie le double que ce sera toi et non moi mais à Edge shot. »

Il rigola tandis qu'on nous annonçait que ce serait bientôt à nous.

Je posai ma bouteille et m'engageai avec mon partenaire sur la scène.

Comme à leur habitude, les journalistes exagéraient toujours leur présentation, et les héros aussi d'ailleurs.

Chacun essayait de rester modeste. Je me pinçais les lèvres lorsqu'ils annoncèrent la place de Best Jeanist malgré son absence.

Je levais les yeux au ciel tandis que mon coéquipier retenait un souffle d'agacement quand on nous présenta :
« Ils vont à leur rythme avec une grande vigueur, en numéro 2 : Hawks et Nami ! »

Puis vint le tour d'Endeavor :
« Et enfin, au sommet du classement : le héros aux flammes ! Endeavor ! »

Son regard faisait froid dans le dos et il n'y avait que Keigo pour le provoquer.

S'en suivit un long monologue de ma supérieure présidente de la Commission. Endeavor apportait une chaleur qui me déconcentrait avec ses flammes.

« Alors ça fait quoi d'être numéro 1 ? » chuchota Hawks en direction du héros concerné. Cela lui valut un regard encore plus noir.

J'étouffais un rire face à la frustration de mon partenaire.

Ils commencèrent ainsi à faire passez la parole, partant de la numéro 10 qui fut coupé par, contrairement à ce que l'on pourrait attendre, non pas par l'un de nous deux mais par Crust, le numéro 6. Tous ça sans apporter quoique ce soit à la dynamique des échanges.

Au fur et à mesure que les remerciements tombaient et que les fausses paroles de modestie s'enchaînaient, je pouvait sentir l'expression de Hawks se déformait par l'impatience.

Et je gagnai mon parie lorsqu'il coupa en plein milieu de son discours sur les chiffres de popularité Edge Shot :
« Vous pensez vraiment qu'entendre ça, va rendre les gens heureux ?
- Un petit impertinent ? J'aime ça ! Comme d'habitude t'aime faire des vague hein ?! remarqua Mirko (numéro 5).
- Je suis juste incapable de garder les choses pour moi. »répondit Hawks tout en prenant le micro des mains de la présentatrice.

Et c'était parti pour le spectacle :
« Si on parle uniquement de taux de popularité; Best Jeanist qui a reçu énormément de soutient durant sa pause devrait être numéro 1 à peu de choses près. Ensuite nous serions deuxièmes, en troisième on trouverait Edge Shot. Et Endeavor serait sous le top quatre etc. Le taux de popularité est la statistique la plus importante maintenant, à mon avis.
- Mais vous êtes deux. »précisa la numéro 5.

Keigo souffla de rire et laissa tomber le micro que je rattrapai sans problème :
« Voyons donc si l'on nous séparait. Il n'y aurait que très peu de changement mis à part le fait qu'Hawks serait quasiment au même taux que Best Jeanist et que je serais tous simplement troisième. Notre taux en duo étant la moyenne des deux. Cela ne change rien autant dans le classement de popularité que dans celui officiel. Puisque je compense l'écart de popularité avec un meilleur nombre d'affaires résolues. »

Beaucoup de gens pensent que Keigo est un homme que l'on ne peut pas lire : dont les gestes sont imprévisibles. Mais s'il y a bien un point où nous sommes d'accord, c'est le système désastreux avec lequel les classements sont faits.

Je relançai l'appareil à mon coéquipier qui reprit :
« Ils disaient qu'on était à un « point charnière » ! Donc pourquoi ceux qui ont produit moins de résultats que nous balancent ces réponses banales et ennuyantes ? Vous voulez pas donner des réponses un peu plus héroïques ? »

Il me jeta un coup d'œil me demandant par le regard si je souhaitais rajouter quelque chose. Je fis non de la tête et il redescendit pour tendre la perche au numéro 1, bien docile jusqu'à présent :
« C'est tout ce que nous avions à dire. Nous te laissons la place, monsieur le numéro 1 avec un taux de popularité plus faibles que le nôtre. »

Piqué à vif, on voyait clairement qu'il hésitait à faire manger le micro à mon partenaire. Il lui arracha l'appareil des mains et le porta près de sa bouche.

Lançant un regard glaçant à l'assemblée il dit 2 mots :
« Regardez-moi. »

Seuls nos applaudissement se firent entendre à travers toutes la salle.




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La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant