20| Proserpina

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Quelques minutes plus tôt.

Proserpina* : 22 ans

Je faisais partie de la vadrouille de nuit.

Je n'aimais pas forcément mon métier mais, je ne le détestais pas. Je ne gardais pas d'excellents souvenirs de mes années d'études, en même temps, je doutais que se soit le cas de toute mon ancienne classe.

Je ne rêvais plus de devenir l'idole de tous. Je ne suis qu'une pauvre héroïne travaillant dans l'agence d'un autre héros plus connu. Et ce statut m'allait parfaitement. Quand je voyais toutes les attentes du public je ne pouvais m'empêcher d'admirer tous ces héros qui ont gravis les grades.

J'admirais surtout Nami, elle surmonte toute cette pression que je n'avais pas su gérer dès
ma première année.

Je soupirais tandis que mon chef de patrouille hurlait des ordres.

Comment est ce que j'avais pu autant perdre confiance en si peu de temps ? C'est à se demander si je ne suis pas au bord du burn out... à 22 ans ?

C'était compliqué de créer et d'entretenir une fausse personnalité publique. Et visiblement, nous n'avions pas tous la chance d'être mis en avant par la commission. Et puis, cela devait être plus facile pour Hisuki de travailler puisque la tâche lui était partagée en deux.

J'avais essayé de créer une équipe tel qu'un duo ou un trio avec mes anciennes camarades de classes. Mais Emi et Hanae sont devenus de plus en plus insupportables et superficielles. J'avais donc fini par les laisser dans leur monde préférant ce quotidien moins faux.

J'étais même sûre que je ne supporterais pas une seule journée avec toute la pression que Yunami subit. Mais je savais que cette fille était capable d'encaisser beaucoup de choses. Beaucoup trop.

Je crois même que ça me faisait un peu peur parfois. Comment avait-elle fait pour me pardonner ? Après tout ce que je lui avais fait...

Au final, je crois bien que c'était la personne la plus humaine de toute ma classe. Bien que Inguenium était pas mal aussi, il restait quand même spectateur au lieu de l'aider.

Soudainement, une voiture passa très rapidement devant nous, trop rapidement.

« Proserpina ! Occupe toi des civils encore dans les rues avec **** ! Le reste avec moi ! On va arrêter ce conducteur qui a l'accélérateur facile ! »

Je levais les yeux au ciel. Je n'étais jamais assigné aux missions qui nécessitaient de l'action dangereuse. La moi de 16 ans en serait verte.

Tandis que le reste de mon équipe partait suivre le véhicule, je me retournai pour voir s'il y avait des civils.

Du coin de l'œil je détectai un mouvement. J'écarquillai les yeux en me rendant compte de l'identité de la personne :
« Nami ? C'est toi ? »

J'eus à peine le temps de me remettre de mes émotions qu'elle tomba au sol. Je la rattrapais de justesse.

Tant pis si je me fais virer mais je ne me voyais pas expliquer à mes collègues que je la connaissais et qu'elle était sans doute en pleine crise de tachycardie. Heureusement que j'habitais à quelque rue d'ici. Je la portais et prenais la direction de mon logement.

***

J'avais eu le réflexe de prendre son pouls lorsque je l'avais posé sur le canapé qui me servait aussi de lit. En effet, je m'étais souvenu des propos de Hawks il y a quelques années concernant les maladies de sa coéquipière.

J'en avais déduit qu'elle était sans doute en pleine crise du cœur. Mais je ne savais, ni quoi lui donner ni quoi faire. Et malheureusement, il semblerait qu'elle ait omis de prendre son téléphone. Je n'avais donc aucun moyen de contacter Hawks directement.

La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant