64| Dernier effort

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Proserpina : 23 ans

« Doucement Kawasaki. »

Mon ancien camarade me souriait d'un air malsain qui ne présageait rien de bon. Je m'étais redressée et placée devant Yunami de sorte à lui éviter la confrontation.

L'air sec et chaud était en ma faveur. Il me suffirait de le toucher pour qu'il prenne feu.

C'est tout ce que j'avais à faire.

« On peut discuter un petit peu avant ?
- Je n'ai rien à te dire Osaki Kaito ! »

Il haussa les sourcils tout en glissant son regard vers la numéro 2.

« Tu as toujours su te ranger dans les bons camps. Enfin peut être pas aujourd'hui. »

Yunami était en train d'agoniser. Elle toussait beaucoup et du sang sortait de sa trachée mais une chose me rassurer néanmoins. L'eau de la mer enveloppait son corps comme une couverture ce qui signifiait qu'elle était en plein processus de guérison.

« Tu étais la première à suivre mes ordres jusqu'à ce que cette salope décide de se suicider. Manque de chance, elle s'est ratée. »

Je me méfiais de tout ce qu'il pouvait faire.

« On avait tous une raison de la détester. Toi car elle te tapait sur les nerfs à coller aux basques des profs...moi car elle a tué ma sœur. »

Pardon ?

Je jetai un bref regard à ma collègue. Comment pouvait-elle être lié à cette affaire ?! Nous n'avions pas plus de 7 piges quand c'est arrivé.

« Elle ne te l'a pas dit n'est ce pas ? C'est son père qui a assassiné Koko. Il l'a kidnappé, séquestré, violé et jeté dans une poubelle commune telle un vulgaire déchet. Pendant tout ce temps là elle n'a rien fait ! »

Je fronçais les sourcils. Je savais qu'il ne s'était jamais remis de la disparition de sa sœur aînée mais j'ignorais que c'était la raison de son aversion pour Hisuki. Mais il y avait une chose que je ne comprenais pas dans son raisonnement.

« Tu te rends quand même compte que nous n'étions que des enfants quand ça a eu lieu. Que même si elle l'avait voulu elle n'aurait rien pu faire face à son géniteur dont elle était la principale victime.
- QU'IMPORTE ! ELLE PARTAGE LE MÊME SANG QUE LUI !
- Mais les enfants ne sont pas comme leur parents !
- Les enfants reflètent la mentalité de leur parents ! »

Je me préparais à attaquer très vite au fur et à mesure que je le mettais en colère. J'étais la première à pouvoir affirmer que nous ne sommes pas forcément ce que nos géniteurs veulent de nous.

J'avais moi même un père obsédé par ma réussite. Il voulait que je devienne ce qu'il avait échoué à être. Pendant longtemps par sa faute je m'étais isolée des autres adolescents de mon âge. Mais depuis, j'avais coupé les ponts. Et même si ça m'avait fait du mal sur le coup, je me portais mieux.

Si tu mourais maintenant, est ce qu'il te reconnaîtrais comme sa fille ?

Il penserait seulement que j'avais reproduit son propre échec.

Je ne suis même pas sûre qu'il viendrait déposer des fleurs sur ma tombe.

Je chassais cette horrible possibilité de ma tête. Je ne pouvais pas mourir maintenant, Yunami avait besoin de moi.

J'aimerais qu'il submerge ma tombe de camellias japonicas. C'était ma fleur préférée...maman le savait...

Mais lui il s'en foutait...

« Tu m'as l'air bien perdu Akura. Je pourrais t'épargner si tu me laisse la tuer elle. »

Je serrais mes poings. J'avais fait beaucoup de choses pour me racheter de tous mes actes vis à vis de toi Nami. Alors te protéger de ce criminel sera mon dernier effort. Après tu devras me pardonner.

« Pense à tout ce qu'elle a gâché par sa seule existence ! Nous aurions dû être de grands héros ! Nous aurions dû être de meilleures personnes ! »

Il s'avançait lentement vers moi, une lueur de folie visible dans son regard.

« Et tout nous a été arraché ! JUSTE PARCE QU'ELLE N'A PAS ÉTÉ FOUTU DE S'ENLEVER LA VIE CORRECTEMENT ! »

Un gros fracas se fit soudainement entendre. C'était une vague qui s'était écrasée violemment sur la cote. Plus le temps passait et plus l'océan devenait agité. Je supposais que c'était lié à l'influence de Nami.

« J'ai tout fait pour la faire vriller ! Tu l'as détruite mentalement et je l'ai fait physiquement !
- Ne me mets pas dans le même panier que toi Osaki !
- C'est pourtant le cas Kawasaki. Tu m'as aidé dans mon plan ! TU m'as permis de me cacher derrière TON nom et TON visage ne l'oublie pas ! »

J'avais trop vite fait abstraction de la principale menace qu'il représentait.

La Kawasaki de UA n'aurait pas fait une telle erreur.

J'avais omis son alter. Il s'était alors téléporté derrière moi, trop proche de la numéro 2.

Il fixait son corps avec un dégoût que je n'avais jamais vu de la part de quiconque auparavant.

Mais alors que je croyais que c'était fini. La toux d'Hisuki se transforma en un rire inattendu. Elle redressa sa tête et je fus immédiatement surprise par un détail. Ses yeux brillaient d'un bleu infini si fort que l'on en serait presque ébloui.

« T'es pourri jusqu'à la moelle mon pauvre Osaki Kaito. Désolé de t'apprendre que je ne vais me laisser faire. »

Une vague haute de plus de 5 mètres de haut s'éleva alors derrière elle. J'eus à peine le temps de réagir qu'elle s'écrasa sur nos 3 corps.

Mais contrairement à ce que je m'attendais, je ne fus pas frappé par le choc. C'était comme si l'eau s'était au dernier moment regrouper en un seul endroit.

J'étais la seule ayant encore la tête hors du liquide. Je pouvais apercevoir Yunami qui semblait étrangement calme face à la situation. Face à elle, notre ennemi qui se débattait au  fur et à mesure que le liquide entrait dans sa trachée.

Elle était en train de le noyer.

Elle voulait le tuer.



Merci de votre lecture !!!
Le chapitre 65 sera le dernier...

La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant