52| Pardonner

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Nami : 22 ans

Nous avions continué de discuter pendant un moment mais ça allait être l'heure du dîner et ils devaient rejoindre le réfectoire. Mais alors que je m'apprêtais à ressortir, Bakugo Katsuki m'en empêcha :
« Excusez moi, est ce qu'il serait possible que l'on puisse discuter... en privé ?
- Oui bien sûr, tu n'as qu'à me rejoindre dans le bâtiment des professeurs après ton repas. »
Il hocha la tête, l'air gêné. Il avait perdu toute l'assurance qui l'animait la dernière fois que je l'avais vu. Il semblait même perturbé.

Après m'être forcé à avaler quelques bouchées de riz, je restais immobile alors que mon infirmière m'injectait les dernières doses d'antipoisons pour éliminer tout ce qui pouvait encore rester dans mon corps.

Mon élève débarqua tandis qu'Hoshi était montée dans la chambre ranger tout son matériel. Il hésitait à s'avancer plus dans la salon où je me trouvais. Je me levais pour l'accueillir :
« Installe toi je t'en pris, tu veux quelques chose à boire ? Je vais me préparer une tisane, tu en veux une ?
- Oui, merci...
- J'en ai la camomille ça te va ? Ça aide pour le sommeil. »
Je jetai un coup d'œil dans sa direction. Il ne disait rien et fixait un point à l'extérieur. Il était méconnaissable.

Je vins ensuite m'assoir en face de mon élève et lui tendis l'infusion que j'avais préparé.
« Qu'est ce qui te tracasse mon grand... »
D'ordinaire, il n'aurait jamais accepté ce surnom mais cette fois ci, il ne tiqua pas.

Je n'étais habillée que d'un teeshirt ample et d'un short ce qui laissait apparaître mes cicatrices, y compris les plus ancienne. Il en fixais une située sur mon bras qui, contrairement à la majorité, n'était pas une brûlure mais le reste de scarifications... Par réflexe, je portais ma main à ces dernières et commençai a les gratter.

« Pardon... » murmura t il avant de plonger son regard dans le mien. Je sentais bien que ce qu'il voulait me dire le pesait.
« On peut discuter de tout tu sais. Y compris des sujets considérés comme tabous. »

Il prit une gorgée de sa boisson puis une profonde inspiration avant d'enfin engager le sujet :
« Vous avez vécu du harcèlement dans votre vie si j'ai bien compris... »

Surprise de sa question, je haussai les sourcils posai ma tasse sur la table basse.

« Oui, spécifiquement scolaire.
- Ça a du être horrible... à quel âge cela a commencé..?
- Aussi loin que je me souvienne avoir été à l'école. Mais je ne peux critiquer les jeunes enfants qui y participaient, j'étais une gamine bizarre... qui ne parlait que très peu leur langue qui plus est...
- Ça a continué au collège et au lycée ?
- Oui... les jeunes de votre âge peuvent être méchants entre eux... mais je vivais pire à la maison comme tu le sais... où veux-tu en venir Bakugo ? Tu as été victime de choses similaires ? Ou vu des cas de harcèlement ? »

A vrai dire, je ne pouvais croire qu'avec son caractère il aurait pu en subir... il avait plutôt le profil du harceleur... Bien qu'il avait beaucoup évolué tout au long de l'année.

« J'ai dirigé du harcèlement. »

Oh...
Je me redressais n'osant plus détourner mon regard de sa tête baissée sur la tasse toujours entre ses mains.

« Tu regrettes n'est ce pas ?.. »
Toujours aucun mot, rien que quelques tremblements de nervosité au niveau de ses jambes.

« Katsuki est ce que tu regrettes ? »
Il releva la tête et je vis alors un garçon déconcerté et perdu. Ses yeux étaient embués de larmes qu'il tentait tant bien que mal de cacher sans doute par fierté.

« Bien sûr que je m'en veux !
- C'était il y a combien de temps ?
- J'emmerdais Izuku l'année dernière... car il était sans alter mais il avait cette détermination... J'avais constamment l'impression qu'il allait me dépasser et j'étais con... »

Je me pinçais les lèvres. Cause typique d'un harcèlement... la peur de ne plus être le plus fort, le complexe d'infériorité. C'était ce qui avait en partie poussé Kawasaki à me persécuter il y a quelques années.

« Je voulais vous demander... pensez vous que l'on puisse pardonner quelqu'un qui vous a fait autant de mal ?
- Non. »

Ma réponse était sèche et directe mais je ne voulais pas lui faire de faux espoirs.

« On ne pardonne pas quelqu'un qui vous a pourri la vie parce que cela viendrait à oublier et à négliger ce qu'il vous a fait.»
Il ferma les yeux, conscient de la gravité de ses actes.

« Néanmoins, l'harceleur peut toujours se racheter et, si l'on prend mon exemple, je n'ai jamais pardonné mon agresseuse du lycée, mais elle a appris de son comportement et a beaucoup évolué et changé. Au point où nous sommes devenues bonnes amies car je pars du principe que l'on peut toujours donner une secondes chance à quelqu'un sans pour autant oublier ce qu'a donné la première. Je suis sûr que Deku comprendra. Mais il va falloir mettre ta fierté de côté et lui exprimer tes regrets, sans pour autant attendre des excuses...
- Vous dites que vous êtes devenue amies avec votre persécutrice ?
- Oui... et pourtant elle m'en a fait voir de toutes les couleurs. »

Il sembla réfléchir un instant avant de se relever :
« Merci d'avoir répondu sincèrement Nami... bonne soirée. »

Je le saluai de même et le regardai partir.

Près d'une heure plus tard, mon téléphone sonna. C'était Hawks :
« Yuyu ? Est ce que ça va ? Pas trop dur l'insertion a UA ?
- Ca va et tout se passe bien, mentis je, j'ai pu revoir les élèves aujourd'hui... Et toi ?
- Tant mieux. Nous venons à l'instant de capturer une évadée du tartare. Tu te souviens de notre prédécesseur à la commission, Lady Nagant ?
- Oui, elle s'en est pris à Deku ?
- Il a réussi à la vaincre. Elle était accompagnée d'un certain Overhall, un criminel ayant été piégé il y a quelques mois. Mais le plus intéressant, c'est qu'elle vient potentiellement de nous révélé une planque de All for One. Cependant, elle a été victime d'une explosion sans doute programmée par ce dernier. Elle est gravement blessée...
- Quand pensez vous aller jeter un coup d'œil à l'adresse qu'elle vous a donné ?
- Dans la semaine, quand nous aurons discuté avec tous les héros encore en activité. Tu pourras assister à la réunion si tu veux mais tu te doutes que je ne te laisserai pas nous accompagner.
- Ce sera déjà bien, ne t'en fais pas. Tu penses passer à UA avant cette réunion ?
- Sans doute, je vais vraiment avoir besoin de changer de vêtements, sinon Best Jeannist risque de me le reprocher. plaisanta t il. Je passerai te voir bien entendu. »






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La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant