24| Paranoïa

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Nami : 22 ans

Après le départ du criminel, mon corps s'était mis dans une sorte de déni.

Je n'avais tout simplement pas réalisé que cet homme venait de me menacer ainsi que de me faire clairement comprendre qu'il pouvait pourrir l'image que je m'étais créé ne serait ce qu'en divulguant mon passif.

Je n'avais pas pris la peine d'inspecter mon bras, j'avais simplement pris un paquet de pâtes instantanées et avais suivi les instructions.

Néanmoins, alors que je m'apprêtai à entamer mon repas, je fus prise d'une crise de paranoïa.
Je n'avais pas pensé aux micros, caméras et tout autre appareil pouvant être installés.

J'ai retourné toutes mes affaires, inspecté tous les objets m'appartenant. Mais rien n'avait bougé par rapport à quand je suis partie de l'appartement.

Je m'asseyais un instant quand mon regard se posa sur ma ceinture de costume que je n'avais pas porté aujourd'hui puisque j'avais mis mon pantalon à la place du short habituel.

J'ouvris les deux sacoches y étant accrochées mais ne trouva encore une fois rien. Mais alors que je m'apprêtai à la reposer,je sentis une petite incohérence dans la doublure.

J'attrapais rapidement un couteau et m'en servis pour séparer les deux parties.

Un micro y était incrusté. Je soufflais un bon coup avant d'annoncer à voix haute :
« Dabi, tu pensais sérieusement que moi, numéro 2, réputée pour mon sens de l'observation aiguisée, je n'allais pas me rendre compte de la présence de ce genre d'appareil ? Aussi petit soit il. »

En effet, le micro ne devait pas faire plus de 5 millimètres.

J'avais brûlé l'appareil après ça.

***

J'avais bien évidemment caché à Hawks ma petite rencontre avec le pyromane. Il ne valait mieux pas trop l'inquiéter alors qu'il commençait à peine à prendre contact avec l'alliance. Nous avions décidé que nous ferions comme si nous ne savions pas que nous étions tous les deux alliés à leur cause.

J'étais à Kyushu pour un temps indéterminé. Et je savais encore moins quand est ce que j'allais pouvoir retourner à UA.

Hawks avait décidé de reprendre Fumikage sous son aile. J'étais heureuse pour mon élève car je pense que Keigo était de loin le meilleur mentor qu'il puisse rêver.

Hawks n'était toujours pas rentré, je venais d'arriver à notre domicile il n'y a que quelques minutes. Mais la première chose que je fis, ce fus de m'appliquer une crème contre la brûlure qui avait finalement décidé de naître sur mon avant bras.

Ma peau étant très sensible à la chaleur, je ne pouvais la laisser sans y appliquer un soin.

En effet, bien que mon corps soignait le moindre des petites entailles ou égratignures que je pouvais avoir, les brûlures et les os cassés ne pouvaient être réparés par l'eau. Même si les entailles très profondes peinaient à être cicatrisées.

J'espérais que Keigo ne se rende pas compte de cette marque. Mais j'étais sûre du contraire.

J'étais entrain de tremper mon bras dans une bassine remplie d'eau lorsque j'entendis la serrure tourner.

Je retirais mon membre du liquide et rangeai tout ça avant de replacer ma manche afin de cacher la brûlure.

« Yu ? Tu es là ? demanda mon petit ami depuis le séjour.
- J'arrive, je sors juste de la douche ! »

Comme je pouvais m'y attendre, il vint à moi avant que je le fasse.

J'attachais mes cheveux en un chignon mal fait tandis qu'il m'embrassait.

« C'est le gros bordel en ce moment... dans tout le pays. annonça t il.
- À qui le dis tu ?! »

Je sortis de la pièce et alla m'effondrer sur le sofa. Hawks me rejoignit peu de temps après.

« C'est bientôt le classement semestriel des héros.
-umh... marmonnai pour demander plus d'informations.
- À l'occasion du changement de numéro un, de la perte du symbole de la paix, la commission a demandé à ce que les héros du top 10 soient présents sur le plateau.
- Comme si nous n'avions que ça a faire...
- C'est surtout pour Endeavor qu'ils font ça à mon avis... la population ne l'aime pas beaucoup, ce serait l'occasion pour lui de faire ses marques.
- Je ne l'aime pas beaucoup non plus... »

Il me mis un coup de coude dans les côtes :
« Tu ne l'aides pas !
- Quoi ?! C'est vrai ! Il est froid, antipathique et distant avec les gens ! Je veux bien que certaines personnes n'apprécient pas le contact avec les autres mais pourquoi est-il devenu un héros alors ! »

Il ne répondit rien et se contenta de souffler.

« Qu'importe, nous irons... » murmurai tout bas.

Il m'enlaça la taille et me plaça entre ses jambes dos à lui. Puis, il plongea sa tête dans mon cou. Son souffle chaud me chatouilla. Je ne cachais pas mes cicatrices lorsque j'étais avec lui. Avant, je n'étais pas à l'aise avec le fait qu'il les touche, maintenant cela ne me faisait ni chaud ni froid.

Il souffla dans mon oreille :
« Ça avance..? Avec l'alliance.. »

J'acquiesçais, lui faisant comprendre que ce n'était ni le lieu, ni le moment pour en parler.

Il reposa sa tête sur le canapé, ses bras toujours enroulés autour de moi.

Je pensais qu'il s'était endormi mais sa voix se refit entendre quelques minutes plus tard. Elle se faisait plus inquiète :
« C'est quoi cette marque sur ton bras ? »

Je ne répondis pas, la tête posée sur son torse et les yeux fermés.

« Yunami. Je sais que tu ne dors pas. Qui t'a fait ça ? »

Il tira un peu sur ma manche mais je l'en dissuadai. Je tentai une excuse :
« Je me suis brûlée en faisant la cuisine hier.
- Ne te fous pas de moi. Je sais reconnaître les brûlures d'origine criminelle. Comment t'es- tu fais ça ?!
- Ne t'inquiète pas je gère...
- La dernière fois que tu m'as dit ça...
- ... tu sautais du toit de ton lycée. Oui je sais. complétai-je sa phrase. Mais cette fois ci tu peux me faire confiance. »

Il souffla tout en me forçant à lui passai mon bras blessé. Je le laissai faire et il commença a l'inspecter.

Lorsqu'il le relâcha, je me dégageais de son étreinte et partis vers la chambre.

« Où vas-tu ?
- Au lit.
- Mais nous n'avons pas diner !
- Je n'ai pas faim. Je pars tôt demain donc on risque de ne pas se voir.
- Je ferais en sorte de me lever en même temps que toi. »

Je levai les yeux au ciel tandis que je refermai la porte pour ne pas avoir à supporter le regard inquiet de mon coéquipier.

Néanmoins, je ne m'endormis pas avant qu'il vienne me rejoindre dans le lit et de sentir sa présence rassurante.

J'avais beau me rassurer du mieux que je le pouvais, je ne savais pas du tout dans quoi je m'embarquais. Et dans quel cercle vicieux j'allais être bloquée...




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La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant