Chapitre 22 + Inquiétudes

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«Like the moon, we must go through phases of emptiness to feel full again

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«Like the moon, we must go through phases of emptiness to feel full again.»

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Le lendemain, la journée passa sans encombres. Ayako avait pris la décision de simplement laisser son professeur principal expliquer son absence afin d'éviter les questions de ses camarades. Mais elle décide de quand même prendre la peine d'aviser Iida afin qu'il puisse assumer ses fonctions de co-déléguée. Alors qu'elle finissait de lui expliquer la situation, Ayako se sentit troublée par l'expression factice de son ami. À la place de son habituel entrain, Iida arborait un petit sourire se voulant rassurant, mais ne reflétant qu'une froideur et un détachement étonnant. Ses traits tirés et ses yeux fatigués démontraient malgré lui ce sentiment de frustration qui lui tiraillait les entrailles et l'empêchait de dormir le soir ou de se concentrer sur ses taches. Lorsqu'Ayako lui demanda s' il allait pouvoir gérer tout ça, Iida acquiesça simplement avant de la saluer et tourna les talons, ne lui laissant pas une occasion d'allonger la conversation.

C'était étrange comme sentiment. Ayako ne connaissait Iida que depuis peu et bien qu'il lui soit très cher, n'empêche qu'elle ne le connaissait pas si bien. Alors pourquoi la figure de son dos s'éloignant, pas après pas, lui causait un pincement au cœur? Spontanément, Ayako le rattrapa et sa main vint serrer la manche de son blazer, l'arrêtant sec dans sa marche.

- Iida-kun, tu sais nous sommes amis. Je suis là pour toi, lui rappela-t-elle en se forçant d'esquisser un sourire se voulant rassurant. Alors, s'il te plait n'essaye pas de tout garder en toi.

Après un court lapsus, Iida se retourna et remarqua que les yeux céruléens de la déléguée le fixaient avec empathie, non sans cacher une certaine inquiétude. Il sentit la façade qu'il essayait avec tant de mal de maintenir se fissurer. Une envie irrésistible de décharger tout ce qu'il ressentait menaçait de détruire la façade qu'il essayait avec tant de mal de main. Que ce soit le poids sur ses épaules qui devenait beaucoup trop important, le chagrin qui lui torturait les entrailles et l'accablait tant bien physiquement que mentalement ou bien l'image de son frère, de son idole, qui était maintenant liée aux bruits sonores de l'électrocardiogramme et à l'odeur infecte des traitements médicaux, Iida sentait qu'il n'en pouvait plus. Que faire avec cette frustration et cette haine grandissante dans son cœur alors qu'il était perdu. D'une pulsion soudaine de se libérer, il ouvrit la bouche.

Or, le délégué s'arrêta net et ce qu'il s'apprêtait à dire ne dépassa jamais ses lèvres. Il se sentait incapable de prononcer le moindre mot, incapable de décharger son fardeau sur quelqu'un qui peinait déjà à supporter les siens. Il indiqua d'un regard sa manche de blazer que l'adolescente retenait encore entre ses doigts et se força à esquisser un sourire.

- D'accord, Yume-kun. Je te remercie, lâcha-t-il avant de continuer sa route.

Debout en plein milieu du couloir, Ayako le regarda partir avec peine. Jamais elle n'aurait cru un jour dire ça mais, ses remontrances matinales et les sermons qu'il lui faisait à chaque fois qu'il voyait son uniforme ou qu'elle dormait en cours lui manquaient. Bien qu'ils n'avaient pas débuté sur la meilleure des bases, les deux avaient appris à se connaître et ont su développer une amitié basée sur la confiance. Si ce n'était pas pour son soutien sans faille lors du championnat, elle n'aurait sûrement pas pu pouvoir sourire à ses camarades comme elle l'avait fait.

𝙳𝚊𝚢𝚍𝚛𝚎𝚊𝚖 + 𝙱𝚘𝚔𝚞 𝙽𝚘 𝙷𝚎𝚛𝚘 𝙰𝚌𝚊𝚍𝚎𝚖𝚒𝚊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant