Four Seasons of Love

XI.

Louis.

Trente-et-un ans. Je me suis réveillé ce matin en me disant que si le cap des trente avait été compliqué à passer, le fait de prendre encore une année me fout vraiment un coup au moral.
J'ai un peu traîné au lit et quand je suis descendu, j'ai eu la chance de trouver mon petit frère et ma mère, installés dans le salon avec une banderole "joyeux anniversaire Louis.". Ma mère a toujours tenu à distinguer les deux évènements. Parfois, par manque de temps, nous fêtons au même moment. Mais j'ai toujours le droit à mon gâteau, mes bougies et un deuxième cadeau, même s'il est plus petit.

"- Bon anniversaire Loulou !"

Me dit mon frère en me sautant dessus et je souris encore plus en le prenant dans mes bras pour le faire tourner dans le salon. Il rigole et quand je le repose, il vient me faire un énorme câlin qui me réchauffe le cœur.

"- Tu t'es levé tard alors on a fait des muffins avec maman.

- Merci Ernest, ça c'est un super réveil d'anniversaire."

Ma mère s'approche de moi pour me prendre dans ses bras et me souhaiter elle aussi une belle année.

Nous nous installons dans le salon et je déguste les muffins préparés par leurs soins. Mon petit frère me ramène une tasse de thé.

"- Un earl grey avec du thé pour mon frère préféré.

- Je suis ton seul frère surtout.

- Bah quand même."

Je passe une main dans ses cheveux. Quand on y pense, ma mère m'a eu tellement jeune que la différence avec mon frère fait que je pourrais être son père. Mais ça n'a jamais été gênant et je n'ai jamais eu de problème avec cela, au contraire. Depuis qu'il est plus grand et en âge de comprendre on en joue parfois tous les deux, mettant mal à l'aise certaines personnes trop curieuses.

"- D'ailleurs mon chéri, Harry est passé avant en espérant te voir mais tu étais encore couché, je lui ai dit que tu passerais le voir plus tard.

- Oh je ... ok je lui enverrai un message pour voir."

Harry m'a donné ses numéros hier. L'anglais et l'américain. Il m'a rapidement expliqué comment il fonctionnait mais j'avoue que je n'ai pas tout suivi. Avec whatsapp je ne me prendrai pas trop la tête en réalité.

J'ai été surpris qu'il me fasse assez confiance pour me donner une telle information d'ailleurs. Mais je n'ai rien dit parce que j'étais tout de même heureux. Mon ventre s'est légèrement tordu de bonheur et je me suis senti rougir comme quand j'avais quinze ans.

"- Maman, je peux lui donner mon cadeau maintenant ?

- Bien sûr mon grand."

Ernest saute de joie et revient vers moi avec un petit paquet que je m'empresse de déballer. J'y trouve une photo de nous qu'il a mis dans un cadre décoré à son goût. C'est tellement mignon et je sais que ça vient du coeur. Je n'ai pas besoin de recevoir la lune après tout. Je le remercie en le prenant dans mes bras et en embrassant son crâne puis je termine mon petit-déjeuner.

"- Tu trépignes non ? questionne ma mère.

- Un peu.

- Ca se voit, tu ne tiens pas vraiment en place. Vas-y, je suis sûre qu'il n'est pas bien loin.

- Mais je ...

- Il n'y a pas de mais, vas-y si tu en as envie maintenant."

J'hoche la tête, prend à nouveau ma mère dans les bras pour lui montrer à quel point je suis chanceux puis je pars me changer. J'enfile une tenue assez habillée quand même puis me dépêche de rejoindre la maison de mon amant.