II.

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Harry.

"- Hey."


J'entends derrière moi alors que je termine ma course. La neige a fondu et c'était juste assez praticable pour que j'aille courir. Après avoir passé une journée de plus à ne rien faire pour me remettre sur pieds, j'ai décidé qu'il était temps de sortir un peu. C'est en début de matinée que je suis parti, emmitouflé dans une tenue de sport hivernal, un bonnet sur la tête et mes écouteurs dans les oreilles.


Je ne fais pas vraiment attention à ma performance. Même si j'ai un coach sportif qui me suit, j'essaie de garder le sport comme un moment de plaisir et un moyen de me vider la tête de tout ce qui peut avoir un impact sur mon moral.


Je retire un écouteur et tourne la tête, espérant vraiment ne pas tomber sur quelqu'un m'ayant reconnu. Je suis toujours poli avec les personnes que je croise mais je n'ai pas envie qu'on vienne me déranger aujourd'hui.


Je suis plutôt soulagé de voir Louis, un sachet dans la main gauche, une cigarette dans la droite.


"- Hey, ça va ?

- Oui et toi ? il me demande.

- Mieux maintenant que je viens de courir.

- Quel masochisme de se lever pour ça !

- Je ne suis pas le seul debout visiblement."


Il rigole, tire une taffe et hausse les épaules avant de répondre à nouveau.


"- Je suis allé chercher le petit déjeuner pour ma famille avant de devoir bosser, c'est pas exactement pareil que se lever pour aller courir.

- Chacun son truc.

- T'es maso quand même."


Je roule un peu des yeux alors que je le vois me regarder. Ses iris bleus me percutent plus que la première fois que je l'ai rencontré. Son regard est perçant, presque déstabilisant. Je sens une vague de chaleur s'infiltrer dans mon corps et je me mets à maudire les endorphines présentes dans mon organisme.


Je détourne un peu les yeux, essayant de ne pas lui montrer que j'ai été déboussolé par ses yeux. Je souffle un peu et je n'ai même pas le temps de penser à autre chose qu'il reprend la parole.


"- En tout cas, notre rencontre fait très clichés de films de Noël tu trouves pas ?"


Il me demande et j'arque un sourcil en le regardant à nouveau. Je ne sais pas si j'ai envie de savoir de quoi il parle ou si je l'ai déjà deviné.


"- Il va falloir que tu m'expliques.

- Je pensais à ce genre de films où le héros est une célébrité qui retourne chez lui pour les fêtes et qui tombe sur le voisin ou la voisine super canon et en l'espace d'une heure trente ils sont déjà dans une maison avec 4 enfants."


Je pince les lèvres pour me retenir de rire face à la manière si spontanée dont il m'annonce savoir qui je suis mais aussi face à la décontraction dont il fait preuve quand il me fait comprendre qu'il semble plus ou moins intéressé par une rencontre aussi clichée.


"- Je vois ce que tu veux dire. Je suis la célébrité alors ?

- Bien sûr ! En soit je savais de suite qui j'avais en face de moi parce que c'est impossible de ne pas le savoir à moins de vivre dans une grotte. Mais bon, j'allais pas te hurler dessus, après tout je suis pas ... enfin je veux dire que je m'intéresse pas trop à ce que tu fais.

- Et t'as le droit en soit. J'apprécie le fait que tu n'ais pas hurlé en me voyant, c'est très gênant et tu aurais perdu le droit à ta rencontre de film de Noël."


Je ne sais même pas pourquoi je le taquine comme ça. Je sens qu'il me met à l'aise et le fait qu'il semble réussir à ne pas mélanger mon statut et sa façon d'être me fait du bien. Je dois souvent me méfier des personnes qui s'approchent de moi. Certains veulent uniquement paraître, crier sur tous les toits qu'ils ont flirtés ou même passer un moment intime avec moi, certains veulent que je leur ouvre des portes pour percer. En général mon intuition me fait repérer ce genre de personnes assez rapidement. J'espère ne pas me tromper en me disant que Louis n'a pas cet esprit là.


"- Ca aurait effectivement été bête de rater une occasion de se rapprocher du voisin célèbre et super canon.

- Tu attaques vite dis donc.

- Je te dis simplement ce que je pense, tu en fais ce que tu veux."


Il hausse les épaules en terminant sa cigarette. Il a un petit sourire aux lèvres qui me perturbe à nouveau.

Nous arrivons à hauteur de nos deux maisons et je pince les lèvres alors que nos chemins vont se séparer d'ici peu. J'aurai bien pris un peu plus de temps avec lui mais je pense que nous trouverons d'autre façon de nous voir si nous le voulons vraiment.


"- Bon et bien ... à bientôt.

- Plus vite que tu ne peux le penser, pop star."


Il me répond avant de se diriger vers sa porte d'entrée sans un mot de plus, me laissant pantois. Bon dieu, mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?




Bonjour, bonsoir, ça dépend de quand vous lirez ce passage. 

Harry et Louis discutent un peu, apprennent à se connaître et sont tous les deux aussi clichés que l'autre. 

Merci pour les retours déjà reçus sur la première scène. 

All the love, Justine.

Four Seasons of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant