Hate You

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Je ne sais pas quel jour on est. Je n'y arrive plus. Je ne compte plus les jours. Ils passent et se ressemblent. Je n'ai plus envie de me lever le matin pour revivre la même journée que la veille.
C'est bien ironique non ? Il y a peu je me trouvais chanceuse d'une telle situation. Et aujourd'hui c'est à peine si je la supporte.
Mes journées se résument à me lever, aller travailler, me préparer pour l'audience quand j'ai le temps. J'ai un avocat, le mari de Joo-Yi. Elle et Jimin s'occupe de Cho-ah. Moi je ne la vois plus beaucoup. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que c'est mieux pour elle. Je ne dors plus. Je n'ai pas le temps. Pas le droit.
Il m'arrive de travailler de minuit à 22h. Ou de 8h à 16h. Mes horaires ne sont pas fixes, je suis payée à l'heure de toutes façons.
Je m'affaire en ce moment même à trier des colis qui viennent d'arriver. Il doit être environ 18h, je suis ici depuis presque 4h.
Il me semblait que Yoongi travaillait toujours ici, mais je ne l'y ai jamais vu. Peut-être qu'il a pris des vacances mais ça m'étonnerait. Et à peine cette pensée formulée j'entends à travers la porte de la salle de repos une voix familière.
Après quelques secondes d'espionnage la porte s'ouvre sur Yoongi.
Je le regarde les yeux écarquillés, prise sur le fait. Pendant un instant on reste tous deux immobiles, comme de vieux amis qui se retrouvent après plusieurs années qui les ont éloignés. Puis il esquisse un grand sourire et me prend dans ses bras.

Yoongi : Min-ah !! Ça fait plaisir de te voir ! J'ai pas de nouvelles depuis quelques temps. Enfin j'en ai pas donné non plus mais bon. Comment ça va ?

Je m'écarte et hoche la tête avec un sourire, espérant qu'ils ne se rendrait pas compte de mon silence.

Yoongi : Ça va mieux entre toi et Jungkook ? La dernière fois ça avait l'air... tendu.

Je hausse évasivement les épaules, même si dans ma poitrine quelque chose remue, rouvrant des plaies encore bien trop fraîches.
Cette fois-ci, mon absence de mots ne passe pas inaperçue. Mon ami fronce les sourcils, circonspect.

Yoongi : T'es sûre que ça va ? T'es pas très éloquente aujourd'hui.

Je détourne la tête, les yeux rivés sur le sol. Mes doigts se tordent tandis que mes mains s'emmêlent de stress. Je ne suis pas encore prête pour leur dire.

Yoongi : J'ai fait quelque chose de mal ? Écoute, si tu me fais la gueule à propos de Jimin et moi, je-

Je brandis mon téléphone devant son visage pour l'interrompre. Yoongi le saisi, hésitant, et commence à lire la page Google Doc sur laquelle il est ouvert. Cette page je l'ai écrite il y a plusieurs jours. Je savais que ce moment arriverait, et je voulais simplement être prête.
Les secondes s'égrènent lentement tandis que le blond décoloré devant moi lis silencieusement les mots que j'ai choisi avec soin pour expliquer tout ça, pour m'expliquer moi.
Enfin, et après ce qui m'a paru être une éternité il relève les yeux, et dans son regard je lis de l'incompréhension, peut-être un peu de colère, mais surtout de l'empathie. Oui de l'empathie, et non pas de la pitié. J'aurais sûrement du mal à définir la différence dans cette situation, mais en ce moment même s'abat sur moi une vague d'empathie, et non pas de pitié.
Il ne semble pas savoir quoi dire, à son tour plongé dans un silence. Et pour la première fois depuis un moment, j'apprécie cet instant. Je le trouve reposant, réconfortant, plus que n'importe quel autre mot.
Mais je réalise rapidement qu'il est temps de dire la vérité à tous mes autres proches. Et sans plus attendre je leur envoie ce fameux document. Comme si le faire immédiatement rendrait la chose plus facile. Et c'est peut-être le cas. Je ne sais pas.
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La lumière envahit ma chambre encore plongée dans le noir, et un courant d'air frais s'engouffre dans la pièce. Je fronce les sourcils et me réfugie sous la couette.

Jimin : Aujourd'hui, j'ai pris un jour de repos !

Je sors ma main de sous la couverture et brandit un pouce levé en guise de réponse. Une créature naine portant probablement le nom de Cho-ah se hisse sur le lit et commence à sauter comme sur un trampoline.