Chapitre VIII : Love

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Tu me manques de jours en jours... je suis sure que tu te moquerais si tu savais le nombre de fois où j'oublie que t'es pas là et que je me plains parce que je galère en étant seule. Mais bon, je devrais me débrouiller. Vivement que l'on se revoit !

La jeune femme faillit perdre le contrôle de la voiture sur le coup de la surprise mais parvint à se reprendre sans même caler.

- Un problème ? Demanda le jeune homme.

- N-nan. C'est juste que c'est... soudain, comme question...

- Mais euh... c'est quoi du coup ?

- Et bien euh... l'amour c'est un sentiment, déjà... c'est pas comme quand on dit « I love » qui veut dire « j'adore ». C'est vraiment quelque chose que l'on dit à quelqu'un que l'on aime de façon romantique. On dit « J'aime le chocolat » mais c'est vraiment comme si on disait « I like chocolate » mais « Je t'aime » c'est... puissant. L'amour c'est vraiment quelque chose d'inexplicable... c'est quand tu ressent des espèces de picotements dans le ventre, quand tu as chaud aux joues, que tu rougis parfois ! C'est quand tu penses tout le temps à quelqu'un, c'est quand tu veux te trouver proche de cette personne. C'est quand le moindre contact physique te fais tout bizarre, c'est quand tu cherches quelqu'un du regard quand tu sais que cette personne est là. C'est quand tu pourrais tout sacrifier pour quelqu'un. C'est quand cette personne peut te redonner le sourire juste en te parlant. C'est quand tu aime juste passer du temps avec cette personne que ce soit pour discuter ou pas... même juste pour... rester là. C'est... je comprend même pas comment vous faites pour décrire ça en anglais... le sentiment d'amour... l'émotion... c'est si facile et si difficile à décrire...

Rooster avait écouté patiemment que son amie lui explique et il semblait ailleurs.

- T'as déjà ressenti ca, pas vrai ? Demanda t il soudain.

- Qu'est-ce qui te fais dire ca ?

- Ta façon d'en parler... les mots que tu as trouvé... le ton que t'as employé. Tout porte à croire que ça venait du coeur et que tu savais de quoi tu parlais, je me trompe ?

- Non... en effet, j'ai déjà ressenti ca... une fois... une seule et unique fois...

- Et comment ça s'est fini ?

- Je me suis pris un râteau mais cette personne est restée amie avec moi.

- D'accord... désolé pour toi...

- T'inquiète pas, ça fait un moment que c'est passé, maintenant. J'ai fait mon deuil depuis longtemps et j'ai fais la promesse de passer à autre chose... à quelqu'un d'autre... j'ai promis pour ma propre santé mentale, histoire de pas réduire à néant les efforts qu'a fais cette personne pour m'aider.

- Je vois... compréhensible d'une certaine manière.

- Oui ! Parfaitement.

- Et tu as...

- Réussi ? Nan. Pas du tout. Mais elle s'en moquait. Elle voyait que j'étais plus heureuse comme ça alors...
La blonde baissa un peu la tête en repensant à tout cela. Elle sentit une vague de souvenirs lui arriver dans la tête et elle commença à voir trouble.

- Wow Wow Wow Wow Wow ! Arrête la voiture ! Cria soudain la voix de Rooster.

Elle freina et manqua de piler.
- Que se passe t il ?! Demanda t elle, surprise.

- Tu pleures. C'est bien trop dangereux. Je te ramène. Descends et prends ma place.
Il avait déjà ouvert la porte et détaché sa ceinture. La jeune femme fit de même et alla s'installer sur le siège passager tandis que son ami prenait la place conducteur. Elle croisa les bras et garda la tête basse.

- Tu sais, si ça te fais mal de parler de ça, tu n'es pas obligée de répondre à mes questions !

- C'est pas ça... c'est juste que.. c'est juste que... j-je... j'ai eu des souvenirs de cette personne et euh... je suis bien trop nostalgique... j'ai eu la faiblesse de laisser à découvert une zone sensible de ma carapace naturelle et maintenant je pleure.

- Ce n'est pas une faiblesse. Au contraire, c'est une force. Être capable de s'ouvrir à quelqu'un, être capable de montrer sa partie sensible à une autre personne... pleurer devant quelqu'un aussi, c'est dur. Tu es d'un grand courage d'avoir put faire ça !

- M-merci... je suppose.
L'autre lui lança un regard mi blasé mi amusé. Elle rit légèrement. Il lui frotta la tête.

- Allez. On est bientôt arrivés. Ton appartement est pas loin, nan ?

- Non, en effet...
Une fois devant la porte de la jeune femme, les deux pilotes restèrent un peu en silence tandis que la jeune femme tripotait son béret. Elle vit écrit BLAST dessus et, de nouveau, des souvenirs affluèrent et elle recommença à pleurer. Rooster, ayant les mains libres, ne put rien faire de plus que d'entourer ses épaules de ses bras et de la serrer contre lui. Elle ouvrit ensuite la porte et il entra avec elle.

- Qu'est-ce...

- Désolé euh... je me demandais si tu voulais pas que je reste histoire de... t'aider si ça va pas...

- Je euh... ouais... je veux bien.

Il s'assit au font du lit, contre le mur blanc. Ses jambes étaient étendues et seul le haut de son dos touchait le mur. La jeune femme s'appuya contre lui, la tête entre son torse et son épaule. Il entoura ses épaules de son bras et resta comme ça, tandis qu'elle s'endormait. Il se fit alors la promesse silencieuse de partir en mission avec elle et de s'assurer qu'elle en revienne vivante afin qu'elle puisse retrouver sa navigatrice. Et la personne qu'elle aimait... bien que son esprit ne commence à se demander s'il ne s'agissait pas de la même personne. Mais il n'osait pas demander de confirmation à Katshiko. D'autant plus qu'elle s'était endormie... et il ne voulait en aucun cas la réveiller. Il lui poserait la question plus tard... bien plus tard.

Mais alors qu'il réfléchissait, sa vue commença à devenir trouble. Fatigué, il ferma les yeux pour se reconcentrer mais comme il s'y attendait, il finit par sombrer dans le sommeil...

Le Loup Noir de North IslandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant