Chapitre XV : Évolution

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Re-coucou, Blast !
Pas mal de temps s'est écoulé depuis mon retour de mission. Ça va faire presque trois mois aujourd'hui.
Je vais mieux, je suis toujours avec Rooster (je pense que je vais commencer à l'appeler Bradley, avec toi) !
J'espère que tu vas bien, de ton côté. Te connaissant, tu dois bien profiter du sketch qu'est ma vie, toi qui a toujours aimé l'humour.
J'ai pris la décision de rester. C'est drôle, hein ? J'ai pris la décision de rester par amour pour toi, la première fois. Et je la reprends de nouveau, par amour pour Bradley... et pour toi aussi, bien sûr ! Ne t'en fais pas, tu n'as pas perdu ton trône pour autant ! Tu resteras ma privilégiée préférée ;).

Katshiko soupira en entendant son réveil sonner. Elle l'éteignit d'un geste vif et, se frottant les yeux, acheva de se réveiller, tout en fixant le plafond de sa chambre. Elle se redressa et se massa les tempes, encore un peu endormie. Elle alla ouvrir ses volets et sa fenêtre, ramassa sa robe de chambre qui traînait sur le sol et sortit.

Dans la cuisine, la table était déjà mise. Normal, elle la préparait le soir. Ce n'était pas simplement pour faire comme si Blast était encore là, malgré le temps qui s'était écoulé depuis qu'elle avait cessé de préparer la table la veille pour le lendemain. C'était surtout pour ne pas oublier de poser ses médicaments à côté de son verre, chose qu'elle omettait trop souvent à son goût. Le flacon de pilules jaunes la zieutait comme si il allait lui sauter dessus. La jeune femme tenta de passer outre, se versa un grand verre de jus d'orange, attrapa un petit paquet de biscuits Belvita miel et pépites de chocolat et s'assit, mettant ses écouteurs dans ses oreilles. La première chanson, Custer, du groupe Slipknot, hurla tellement fort dans ses oreilles qu'elle se redressa en sursaut. Elle ne prit même pas la peine de baisser le son, chantonnant les paroles répétitives comme elle le faisait toujours. Elle attrapa ses pilules, en prit deux, les fourra dans sa bouche et les avala à grand renfort de jus d'orange. Elle rangea ensuite ses affaires dans le lave-vaisselle et alla se mettre dans le salon. Elle avait le week-end pour elle, elle allait en profiter.

Elle sorti son téléphone de sa poche, tout en laissant le temps à sa télévision de s'allumer. Elle était en boule sur le canapé, un plaid recouvrant ses genoux repliés contre elle, son peignoir couvrant le reste de son corps. Elle s'était fait un café latté à la noix de coco, avec deux sucres. Un régal. Elle sentit son téléphone vibrer et l'alluma enfin. Un message de Bradley.

Roaster : Coucou, ça va ? :)
Vous : Salut salut ^^. Bah ouais, et toi ? :)
Roaster : A la perfection ! Qu'est-ce que tu fais ?
Vous : Je profite de mon week-end de libre 🤩
Roaster : Ah ! C'est cool ! Perso, je vais avoir une nouvelle mission aujourd'hui.
Vous : Vraiment ? Et tu sais en quoi elle va consister ? 🤔
Roaster : Absolument pas 🥲. J'espère juste que ça ne sera pas trop long, j'ai un peu la flemme de partir pendant trois mois alors que je reviens d'une mission d'un mois et demi...
Vous : Compréhensible 😅. Mais tu penses qu'on pourra quand même s'appeler ?
Roaster : J'espère ! J'aime bien les messages mais entendre ta voix refais toujours ma journée !
Vous : J'ai dis quoi sur la drague ?
Roaster : Mais c'est la vérité ! 😭
Vous : Je sais, je te taquinais juste.
Roaster : Je sais.
Vous : Mais oui, bien sûr ;-;.
Roaster : Ça me fait mal au coeur mais je vais devoir y aller ! Je te dis à ce soir !
Vous : Par message ou par appel ?
Roaster : Appel, bien sûr !
Vous : A ce soir 🥰😁
Roaster : A ce soir 😊 (on pourra toujours parler par messages ce midi !)

La jeune femme remit son téléphone en veille, le rouge aux joues. C'était une petite tradition instaurée entre eux : la première personne à qui ils disaient bonjour était l'autre. C'était toujours comme ça et ils aimaient faire ça. Ça leur donnait l'impression d'être la première qu'ils voyaient, comme s'ils étaient ensemble au même endroit et non pas à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Et tous les samedis ou dimanches soirs, ils s'appelaient pour se raconter leur semaine. Ils se disaient au revoir le matin quand l'un ou l'autre partait travailler, se reparlaient un peu pendant la journée pendant les pauses-cafés, le midi aussi, pendant le déjeuner, quand ils avaient le temps. Et ils se faisaient de longues conversations par messages le soir, voire des appels, quand ça devenait trop long. En bref, ils avaient fait en sorte d'adapter au maximum leur rythme de vie à celui d'un couple normal, excepter qu'ils vivaient chacun à de nombreuses heures de vol l'un de l'autre.

Le Loup Noir de North IslandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant