Chapitre 10 - No one compares to you

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Simon

01h57. 02h34. 03h12. 4h28. 5h01. J'ai vu passer toutes les heures de la nuit. Presque. Je me suis endormi dans le lit de Wille, la tête dans son oreiller, trop enivré par sa légère odeur de musc. Puis je me suis réveillé avec la voix de Mélodie qui me répétait "il y a un truc qui cloche chez ton barista, Simon. Je ne sais pas ce que c'est, mais je trouverais". Depuis, j'ai cherché partout dans mes souvenirs pour trouver le détail qui tue. Mais rien. Puis, encore plus parano, j'ai fouillé dans sa chambre. Ouvert des tiroirs, des portes et même son ordinateur. Évidemment, je n'ai pas le mot de passe. Mais je me suis senti mal dès que j'ai ouvert l'appareil. Pour qui je me prends à fouiller dans les affaires de mon mec ? Je n'aimerais pas qu'on me le fasse ...
Enfin, et alors que je commençais à me rendormir, le réveil de Wille avait sonner. 06h00.

- Salut toi, je lui dit en me posant sur mes coudes afin de déposer un baiser sur ses lèvres. Comment tu vas ?
- Un peu dans le gaz, mais ça va !

Alors que je l'embrasse à nouveau, il m'attrape par les flancs et me fait grimper sur lui. Je suis assis sur ses cuisses, nos regards plongés l'un dans l'autre. Je sens son érection contre moi. Une vague de désir me saissit. Je me rue sur ses lèvres, puis son cou et son torse. Je les couvre de baisers et de morsures. J'ai envie de laisser mon empreinte sur chaque morceau de sa peau douce et blanche. J'ai envie de le marquer, qu'il comprenne qu'il est à moi. Pas dans un sens abusif, étrange ou toxique. Plutôt dans le sens " on s'est choisis, je ne te laisserai pas tomber, on est ensemble". Alors que mes baisers descendent plus bas vers son caleçon, son réveil sonne à nouveau. Une sonnerie stridente et insupportable qui m'arrache une grimace. Mon petit ami pousse un soupir agacé, puis éteint son réveil.

- Je suis désolé, Simon. C'est juste que je ne peux pas me permettre d'être en retard au boulot, Vanina va finir par me tuer.

Le ton résigné, presque triste de sa voix me font avoir honte. Honte car avec mes idées fixes et mes envies matinales, je le mets en retard. " Tout le monde n'est pas comme toi, mon pote. On a des horaires et des comptes à rendre. Moi, si je ne me pointe pas à mon taff, je suis viré". C'est ce que m'avais dit Ayub après que je lui ai reproché d'être trop fatigué pour traîner avec moi un soir de semaine. Ce n'est pas que je suis déconnecté de la vraie vie. Ça jamais. C'est juste que parfois, je suis tellement dans ma bulle que j'oublie qu'il y'a un monde qui continue de tourner derrière les murs de ma chambre ou de mon studio. Wille fait typiquement parti des gens qui doivent se lever chaque matin afin de vivre. Il me lance un petit sourire timide, me repose sur le lit et se lève. Je le vois jeter un œil à l'heure. Vu qu'il ne s'agite pas dans tous les sens, il ne doit pas être encore en retard. Tant mieux.

- Je vais prendre ma douche, je reviens !
- Je ne bouge pas, mon cher !

Il rigole à l'évocation de ce petit nom. Il hausse un sourcil avant de quitter la chambre. J'aime bien dire de lui que c'est mon petit ami, mais mon cher, je ne sais pas, ça a quelque chose de classe, de différent. De très lui. Je l'ai déjà dit, mais il y a chez lui, un truc de très aristocratique. Son visage ou ses manières, je ne saurais pas dire. Pendant qu'il est sous la douche, je reprends ma quête dans sa chambre. Pas pour débusquer des informations compromettantes sur lui, mais plus pour en apprendre toujours plus sur lui. Je passe ma main sur ses carnets en cuir écornés, ses photos poussiéreuses et sa pile de linge propre à l'odeur de lessive. Ensuite, je trace les contours de ses livres entreposés un peu partout.  Il y en a pour tous les goûts : des classiques, des icôniques, des mangas et des vieux livres. Alors que je lis le résumé d'un bouquin, Wille reviens dans sa chambre. L'odeur de son gel douche embaume la pièce. Il me faut quelques secondes afin de me remettre de sa beauté. Ses cheveux blonds foncés et humides encadrant son visage, des gouttes d'eau perlant sur son torse et un sourire sincère plaqué à ses lèvres. Attiré par lui, je l'enlace par la nuque afin de le ramener vers moi. Une fois que nous sommes collés l'un à l'autre, quelque chose se passe en moi. Je ne sais pas ce que c'est, mais je comprends un truc. Ça me saute aux yeux.

Supplement Vanilla ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant