Chapitre 30 partie 2 - Endgame

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Wille

- Et maintenant Emy sors avec le mec de son cours d'écriture ?

- Oui, je réponds en jouant avec les doigts de Simon. Il a l'air de beaucoup lui plaire, je l'ai jamais vu courir aussi vite pour attraper son bus !

Mon amoureux éclate d'un rire doux. Nous sommes installés dans mon lit, blottis sous mon épaisse couette, nos têtes sur le même oreiller. C'est comme tous les matins depuis deux semaines, mais j'ai toujours l'impression que c'est le premier jour. J'espère avoir ce sentiment jusqu'au dernier ...

- Je suis content pour elle alors. C'est une fille super cool, elle mérite de trouver quelqu'un de bien.

Pour approbation, je hoche la tête vigoureusement. Le sujet Emy n'est plus aussi sensible qu'au début. Nous sommes amis et rien n'entachera plus ce lien. Les événements fâcheux sont bel et bien derrière nous. Simon et Emy se sont même ligués contre moi pour que je lâche mon poste au Starbucks et que je devienne écrivain à temps plein. "Tu vas me manquer au boulot tous les jours, mais t'as trop de talent pour le laisser derrière ton comptoir ". Sceptique au départ, j'avais fini par accepter. En effet, j'avais suffisamment d'argent, d'idées et de motivation de côté pour me lancer. Et j'avais mes amis, Simon - et même ma mère - pour me soutenir. Wille Bernadotte, auteur à succès. Ça sonnait pas si mal en réalité. En plus, depuis mon article dans la presse, les choses se sont accélérées : Amanda me harcèle pour que lui envoie ma version définitive avant impression. Ce n'est plus qu'une question de semaines avant que j'ai le fruit de mon travail au creux des mains. Et dans celui de d'autres gens. De le voir partout. Dans les librairies, les supermarchés et les gares. L'éditrice m'a même parler d'affichage dans le métro. Ça devient concret et même si je suis terrifié, j'ai hâte que cet instant arrive. Je savoure chaque seconde car j'ai peur d'en perdre le goût si un jour je publie un second - ou un troisième ou un quatrième - livre. Alors que j'imagine de quelle couleur pourrait être la couverture, je sursaute quand je sens les mains fraîches de Simon se poser sur mon torse.

- Salut toi ...

Simon. Est. Assis. Sur. Mes. Genoux. SIMON. EST. ASSIS. SUR. MES. GENOUX !!

- Salut, je marmonne en ravalant ma salive. Tu ... Heu ?!

- Hmmm oui, c'est le projet mon ange.

La voix de Simon est douce. Sa respiration est calme et profonde. À l'intérieur de moi c'est la panique. Tous mes sens sont en ébullition. Son odeur si particulière semble avoir embaumée toute la pièce, je n'ai plus qu'elle dans les narines. Il est si beau qu'il pourrait sortir tout droit d'un tableau de la renaissance et quant à nos peaux qui se frôlent et s'effleurent, elles me rendent fou. Je n'ai qu'une envie lorsqu'il pose ses lèvres fiévreuses sur moi, c'est qu'il ne s'arrête jamais. Et c'est exactement ce qu'il fait. Il part de ma bouche et descend tout doucement vers mon cou et mon torse. Chaque millimètre de moi, chaque battement de coeur est sous sa coupe. Je pense qu'il le comprend quand nos regards se croisent. Ses iris, encore plus sombres que d'habitude, brillent d'une lueur amusée.

- Wille, tu m'as fait des trucs de dingue avec la bouche y'a même pas deux jours et tu rougit encore quand je t'embrasse ? T'es trop mignon !

- Je t'aime, je dis sans préambule. Je t'aime Simon. Je ... Est-ce que ...

Sans réellement savoir pourquoi, mes mots s'embraillent. Je suis incapable de formuler le reste de ma phrase. C'est peut-être mieux ainsi car maintenant que j'y pense plus sérieusement, c'est un peu tôt pour lui demander ça. Ou pas. Ou si. Ou pas. Argh !!

- Est-ce que quoi, Wille ?

Panique à bord. Je me relève doucement, me racle la gorge et fait mine de réfléchir. Je ne sais pas vraiment quoi répondre mais je tente de garder un air dégagé.

Supplement Vanilla ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant