Chapitre 20 - Blocked number

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Simon

Alors que ses lèvres parsement mon corps de baisers et mes oreilles de je t'aime, tout ce à quoi je pense, c'est à tout à l'heure, quand ça sera fini. Quand on devra se dire aurevoir. Le faire pour de vrai. En réalité, je pensais que c'était déjà fait, mais non. On sait tous les deux que non. Il a suffit que je vois son nom dans une de mes notifications et j'ai accouru. Même s'il était tard, que j'étais en colère et que je pensais ne plus rien n'avoir à lui dire, j'ai sauter dans un Uber et me suis rendu à l'endroit indiqué. Il avait l'air de vouloir parler. Je me suis dis que c'était le moment d'avoir des explications. Que j'allais enfin savoir. Mais non. Rien de tout ça. Même s'il m'avait envoyé un carré blanc, je serais venu. Parce que c'est lui ...
C'est son meilleur ami qui m'a ouvert la porte. Et tout ce que j'ai trouvé, c'est un Wille défoncé. J'avais envie d'être en colère, de repartir agacé. Mais j'en suis incapable. Je l'ai compris à l'instant où je l'ai revu. Il était beau, il était vulnérable, il était là. J'ai compris que je n'aurais rien de plus que des regrets, mais pourtant je suis resté. Je l'ai même ramener chez lui en souriant, car je pouvais grapiller quelques heures de plus avec lui. Ce n'est qu'un aurevoir, pas un adieu ...
La pression de ses baisers s'est légèrement intensifiée. De ce fait, mon corps se mue en un frisson immense et infini. Son simple contact, doux et sensuel me fait vriller. À présent sa bouche avide se trouve au creux de ma hanche. Quand je baisse mes yeux vers lui, je ne distingue que ses cheveux blonds. Ses stupides cheveux qui recouvre son visage. Je t'aime, il murmure une nouvelle fois. Ses mots sonnent comme une sentence plus que comme un cadeau.

- Ne pense pas à après, il me dit en relevant la tête, ses yeux plongeant directement dans les miens. Profitons de maintenant.

- Mais, Wille ... Tu sais très bien comment on se va se sentir après. Je ... J'ai pas envie de ça, finalement. Non, je ne veux plus. Après, j'aurais plus envie de te quitter. Et on peut plus ...

- Je sais, je sais. Ok ... J'arrête alors, je t'empêcherais pas de partir. Je ne veux pas te forcer à faire quoi que ce soit, Simon.

Même si c'est un peu à cause de lui tout ça, le fait qu'il me comprenne toujours aussi bien, me réconforte. Ça m'indique que tout ça n'était pas du vent. On s'aime vraiment. Il m'aime et je l'aime. Mais je ne peux pas lui faire confiance. Il m'a menti et rien ne semble éclaircit avec Henry. Pourtant, je ne veux pas partir. Je le devrais, mais je peux pas. J'ai besoin d'un véritable aurevoir. Et aucun mot, aucun regard ni aucun baiser ne sera suffisant. Seul lui contre moi, en moi, marquera le moment. Alors qu'il est assis à côté de moi entrain de se mordiller la joue, le regard vers son parquet, je me relève et pose ma main sur sa cuisse.

- La seule fois, mon ange ...

Il acquiesce d'un signe de tête puis me fais allonger sur le lit. Ses mains enveloppe mes épaules, ses mèches blondes chatouille mes joues. Je me sens en sécurité avec lui. Et je sens que lui aussi. À nouveau, il parsème mon torse et mon ventre de baisers, mais c'est plus rapide, plus pressant. C'est comme si nous étions contre la montre.

- Simon, est ce que tu as ce qu'il faut ?

Ah ...
Alors que je réfléchis, il me regarde avec attention. Je me relève, fouille dans la poche arrière de mon jean et sors un préservatif de mon portefeuille. "Sortez couvert", c'est mon mot d'ordre. Le fait d'avoir des protections sur soi, encourage les gens à penser que je suis "facile", mais je m'en fiche. Si vivre sa sexualité pleinement tout en étant prudent fait de moi un mec facile, alors oui, j'en suis un. Pourtant, pendant une seconde, je crains la réaction de Wille. Je n'ose pas le regarder. Et s'il trouvait ça étrange ?

- Oh, il s'exclame en m'adressant un sourire soulagé. Heureusement que tu es prévoyant !

Je ne réponds pas, me contentant de me déshabiller. Le regard que porte Wille sur moi est teinté de douceur. Il se replace au dessus de moi. De là, je peux admirer sa beauté. Je détaille tout, afin de graver ce souvenir dans mon esprit. Celui du dernier matin. Le soleil ne perce pas à travers les volets et les oiseaux ne chantent pas, mais c'est mieux. C'est mieux, car c'est nous. Deux âmes sœurs qui ne peuvent pas être ensemble. J'espère toujours, mais plus les jours passent, plus l'idée s'éloigne. Je veux donc savourer chaque seconde.

Supplement Vanilla ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant