Supplement Vanilla ?

Chapitre 26 - All the lies he tells

Simon

"Écoute-moi pour une fois", "C'était pas quelqu'un pour toi, Simme" ,"Ne reste pas seul" ou encore "Accepte ce rendez-vous, va boire un verre !". Mes amis me donnent des conseils à la pelle, et pour une fois j'ai décidé de les écouter. D'habitude, je suis mon instinct, mais là, je suis tellement perdu, pour ne pas dire désespéré, que je ne sais pas comment faire pour combler le trou dans ma poitrine et faire cesser mes larmes. Je veux juste ne plus avoir mal. Être juste bien. J'ai tout essayé : écrire - lui écrire - ne pas écrire, parler, ne pas parler, pleurer, rester enfermer ou sortir mais rien ne marche. Il est toujours là. Il ne part pas. Je ne veux pas qu'il parte ...
Le seul moyen que j'ai trouvé pour contrôler mon manque, c'est de vivre à fond, de faire mille trucs en même temps. C'est facile vu la tonne de travail que j'ai. Entre les derniers détails avant la sortie de Love(d) you, les différentes interviews et la préparation de ma prochaine tournée, je n'ai plus vraiment le temps de me morfondre. C'est comme s'il appartenait à une vie d'avant. Une vie entre autrefois et maintenant. Une sorte de pont. Ce n'est pas que celle-ci est foncièrement différente, presque pas en réalité, c'est juste que j'ai la sensation qu'elle était plus fade. Avec lui, c'était les mêmes émotions, mais en plus fort. Je sentais que ses épaules étaient assez fortes pour soutenir toutes mes peurs et les bouts de mon âme brisés. J'avais besoin de lui pour être heureux, alors que j'avais toujours été celui sur qui on se reposait. Avec lui je n'avais pas besoin d'être fort, pas tout le temps. J'avais mis mon cœur à nu. Et maintenant que j'étais parti, je n'étais pas heureux. Je ne savais pas comment faire pour l'être à nouveau. Ce que je savais en revanche, c'était qu'être avec lui n'était pas non plus la bonne chose. Il n'avait pas la même vision du couple que moi. Ou en tout cas, il ne plaçait pas ses intérêts au même niveau. Pour moi la sincérité et l'honnêteté était vitale. Et il ne l'avait pas été. En tout cas, pas sur qui il était vraiment. Il semblait osciller entre fan obsessionnel, gamin pourri gâté en quête de rébellion et tout autre chose insaisissable. Je n'avais pas eu besoin de le connaître vraiment pour l'aimer, mais j'avais besoin de savoir. Je me mettais même à douter de la raison de son amour pour moi. Je ne doutais pas de son existence, plus maintenant, mais juste du pourquoi. Pourquoi avec lui j'étais plus moi-même que n'importe quand d'autre alors que lui, ne l'était même pas un petit peu ?

Je n'ai pas la réponse à cette question, ni à aucunes autres, alors pour ne pas devenir fou, je me suis plongé dans le travail. Et j'ai accepté de voir ce mec, Andrew, un collègue de ma sœur. On ne sort pas ensemble, contrairement à ce que dit la presse. Je n'ai pas démenti cette fois. Un peu pour me venger de Wille, beaucoup pour laisser croire à Henry que je sors avec quelqu'un d'autre - pour qu'il laisse Wille tranquille - et pas mal pour montrer un peu plus au monde qui je suis. C'est une leçon qu'il m'aura apprise malgré tout. On traîne ensemble, on va au ciné et aux soirées, on rigole bien, mais c'est platonique. Cette fois, j'ai mis les choses au clair dès le début avec lui. Je ne veux pas reproduire les mêmes erreurs qu'avec Marcus. Et de toute façon, impossible pour moi de faire quoi que ce soit. Ou de l'envisager. Ou même de commencer à penser de l'envisager. Je ne veux que lui. Heureusement pour moi, Andrew est d'accord avec ça et accepte la situation. Il rends mon temps libre moins solitaire. Comme ça, je n'ai pas le temps de penser à Wille ...

- Simon, me demande Mélodie en entrant dans ma chambre, un bloc note à la main alors que je lis un mail soporifique. Est-ce que tu peux me valider la liste des invités définitive pour la soirée ?

- Je l'ai déjà fait ! Deux fois ! J'ai viré Tabitha et Randall de la liste, je les déteste.

Mon amie lève les yeux au ciel, mais ne dis rien. Elle finit par approuver : ces deux-là ne sont que des piques assiettes.