Chapitre 17- SimonExBoyfriend

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Wilhelm

Je t'aime, Simon Eriksson... Je t'aime, Simon Eriksson... Je t'aime, Simon Eriksson...
C'est tout ce que je suis capable d'écrire sur la page Wattpad ouverte devant moi. Ce sont les seuls mots que mes doigts connaissent. Les seuls mots que Walter dit depuis hier soir. Depuis l'heure du crime. Depuis la mise à mort de ma relation avec Simon. Mon Simon. Ma plus belle rencontre. The most beautiful boy in the world ...
Malgré ma peine et ma douleur - et ma culpabilité - je ne fais que dormir. Juste pour que tout s'endorme en même temps que moi. Quand je suis éveillé, je vois le visage déçu, blessé de celui qui fût mon petit ami. On pense souvent - à tort - que celui qui est quitté est celui qui souffre le plus. Mais c'est faux. Totalement faux. Je ne dis pas que Simon n'éprouve rien, je sais que si, mais moi aussi j'en chie. J'ai le cœur en miettes. Ce n'est pas toujours plus facile d'être celui qui quitte quand "tout va bien". C'est plus lâche, plus mesquin, mais pas plus facile. C'est plus dur même. C'est devoir regarder la personne qu'on aime droit dans les yeux et entendre son cœur se froisser, voir ses yeux pleurer. Alors qu'on sait qu'on l'aime encore. Et dans mon cas, que c'est possiblement réciproque. D'ailleurs ça l'est. "Je t'aime, Wilhelm Bernadotte" ...
J'ai supprimé ce message. Ça rendait les choses trop réelles. Je sais que je l'ai lu, je m'en souviens. Ces mots sont même gravés sous mes paupières, mais je ne voulais pas de preuves matérielles. Le reste aussi est inscrit dans ma tête : "Je t'aime aussi, Simon Eriksson" et "J'aurais juste aimé qu'on ai plus de temps". C'est le constat amer que notre relation aurait pû fonctionner, mais que moi, Henry et tout un tas de choses qui ne sont pas Simon l'on ruinée. Mon téléphone vibre. C'est sans arrêt depuis hier soir. Je regarde l'heure et pousse un soupir. C'est sûrement Vanina. Depuis que Sarabi lui à dit que je ne serais pas là aujourd'hui, elle me harcèle. 16h23. Elle a fini sa journée. Une nouvelle vibration. Un nouveau message. Las, je dévérouille mon écran. 35 nouveaux messages. Tous de ma collègue. Je les lis rapidement : "Est ce que ça va?","Évidemment que non, mais réponds !", "Wille, réponds je suis inquiète", "Ne m'oblige pas à débarquer chez toi!","Très bien, j'arrive !", Et le dernier qui annonce "Je suis là !". Presque au même moment, la sonnerie de l'appart retentie. Dans un grognement, je me lève. Quand je passe devant le miroir, je ne peux m'empêcher de vérifier ce à quoi je ressemble. Mes cheveux sont en bataille, mes yeux bouffis et mon teint pâle. Ouais, une tête post rupture ...

- Ah, Wille, s'écrit la petite blonde d'une voix aiguë qui me fait regretter instantanément de lui avoir ouvert la porte. Tu es là !
- Ou voulais-tu que je sois ?

Mon ton acerbe ne l'impressionne pas. Elle lève les yeux au ciel et fonce en direction du canapé. Malgré moi, je la suis. Une fois en face de mon amie, elle me détaille mieux. Une pointe d'inquiétude passe dans ses yeux, mais elle ne dit rien.

- Simon est passé au café ce matin ...
- Quoi ? Pourquoi ? Comment il va ?
- Il ne va pas bien, Wille. Il avait l'air d'être passé sous un bus. Il te cherchait ...
- T'es sûr de ça ? Je lui demande, mon air sombre et déprimé soudain partis. T'es sûr qu'il voulait me voir ... Moi ?!
- Oui. Il a regardé partout pendant vingt minutes avant de se résoudre à commander un truc. Sans supplément Vanilla. Et sans prénom étrange.

À l'évocation de nos habitudes, je ne peux pas m'empêcher de sourire. Ça n'a durer qu'un mois, pourtant j'ai l'impression que ça fait des années. J'aurais aimé !

- Et Felice et Maddie sont venues aussi. Elles voulaient te parler ! Elles avaient l'air ... déterminées.
- Elles ont dit quoi ? Elles ont parler de Simon et moi ?

Vanina secoue la tête de gauche à droite. C'est très clair. Elle refuse de prendre partie, de reporter des propos ou d'envenimer une situation. Je devine presque ce qui s'est passé : Felice avec ses boucles et ses grands yeux qui essaye de comprendre mon point de vue, sans me brusquer et Maddie avec ses space buns et ses grosses boots qui fonce dans le tas, puis qui discute après. Même si cela me touche beaucoup que mes amies essayent d'être là pour moi, ça me gonfle que les gens en fassent une affaire d'état. J'étais en couple avec lui, j'ai merdé, c'est fini.

Supplement Vanilla ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant